Test | Gears of War 4
03 déc. 2016

Une base solide

Testé par sur
Gears of War 4
  • Éditeur Microsoft
  • Développeur Epic Games
  • Sortie initiale 11 oct. 2016
  • Genres Action, Third Person Shooter

Suite à la vente de la licence à Microsoft en 2014, ce n'est donc plus Epic Games mais The Coalition qui se retrouve aux commandes du dernier Gears of War. Gears of War 4 n'est pas orphelin pour autant puisqu'il bénéficie de l'expertise du producteur du tout premier volet : Rod Fergusson. Retour gagnant ?

L'histoire

Le jeu se déroule pas loin de vingt cinq ans après les aventures de Gears of War 3. La CGU, responsable de la victoire finale, a pris le contrôle de l'humanité afin de faciliter le retour à une vie normale avec ce qu'il en restait. Pour faciliter cette reconstruction, le premier Ministre Jinn a pris un ensemble de décisions, la première étant de remplacer l'homme par des machines pour accomplir toutes les tâches dangereuses. Ce monde ainsi créé parait pourtant tourner à la dictature notamment avec une propagande d'encouragement aux naissances et un système presque "totalitaire". C'est dans ces conditions que vous incarnez JD Fenix, un ancien CGU ayant rejoint le groupe des "Étrangers", ceux qui ont choisi de vivre sans la CGU. Hors la loi, ils n'ont d'autres choix que d'affronter régulièrement les machines de leur ancien commandement. Cependant, après une attaque sur leur village, la découverte d'un cocon géant va donner lieu à des plus grandes craintes : et si les locustes étaient de retour ?

Voilà pour la trame de départ. C'est assez léger mais le scénario se laisse vivre par son côté cinématographique bien travaillé. Les séquences vidéos donnent du rythme à l'action pour un résultat plutôt accrocheur. Ce qui est plus marquant, c'est un léger manque de charisme chez nos protagonistes. Ils sont jeunes, ils ont pourtant déjà subit les affres de l'après-guerre mais aucun ne ressort vraiment. Entre le black rigolo Del, la jeune fille garçon manqué Kait et le héros beau gosse assez proche de Nathan Drake, le tableau est quasiment à l'opposé de celui de Gears of War. C'est un peu comme les deux introductions, l'une dans une prison crasseuse avec un mec patibulaire et l'autre avec un groupe de voyageurs en extérieur qui collectent des fleurs. Des personnages moins marquants mais dans l'air du temps qui s'étoffent progressivement au fur et à mesure de l'aventure. N'allez cependant pas imaginer que l'univers en est pour autant altéré, bien au contraire. Si les premières heures semblent trop propres sur elles, vous revenez bien vite à des grottes, des endroits clos et du sang partout, avec cette angoisse qui vous prend aux tripes.
La vie est un éternel recommencement

L'emballage

Certains paysages sont vraiment jolis.

The Coallition avaient beaucoup de boulot aussi à ce niveau. L'ambiance d'un Gear of War est atypique, souvent enfermé dans des caves ou des bâtiments, avec quelques phases stressantes. Les visuels des débuts sont jolis, voire très pour la série. Les paysages verdoyants comme le village qui vous sert de refuge font vous faire demander si vous êtes dans un jeu Gears of War ou dans la dernière exploration de Lara Croft. Et c'est plutôt une bonne surprise pour la licence qui se contentait souvent de bâtiments en ruines et de paysages dévastés. Les effets climatiques sont eux aussi réussis. Les tempêtes et leurs conséquences sur le gameplay montrent également l'évolution du jeu dans le bon sens. The Coallition a remporté son pari en haussant d'un très bon niveau toute la partie visuelle et technique du jeu sans pour autant dénigrer les origines de la série.
Joli et classique en même temps

Le principe

Si le début d'aventure est très propre sur lui, le sang qui tâche ne tarde pas à faire son retour.

Gears of War 4 reprend allègrement le principe de ses prédécesseurs. Vous avez à faire ici à un jeu de tir à la troisième personne violent, au delà de la limite du gore. Votre héros dispose de tout une armada pour se défaire des différents ennemis. Et si vous commencez souvent avec les mêmes armes (Lanzor, Boltock et autre Destrucor), vous êtes rapidement amené à ramasser les armes de vos ennemis. Cela peut donc changer considérablement votre façon de jouer surtout en difficulté élevée, vous forçant à changer d'arme et de type d'arme tous les deux ou trois chargeurs. Le jeu est plus dynamique que ses prédécesseurs, rendant le corps à corps plus utile et plus envisageable. Cela vous permet aussi de varier les stratégies d'approches en fonction de vos envies et des ennemis : longues distances, moyenne ou bourrin absolu sans que cela signifie votre mort. Une mention spéciale pour l'Overkill, une machine à tuer au corps à corps et la disqueuse qui projette des disques coupants et rebondissants.

L'autre spécificité du titre vient de sa mise à couvert obligatoire pour les combats. Si ses phases avaient vieillis, rendant les derniers volets un peu lourd, il y a eu pas mal d'améliorations. D'abord parce que les abris se font vite abîmer par les assauts subit, rendant les murets moins protecteurs vous forçant ainsi à bouger plus. Certains éléments de décors sont entièrement destructibles, ce qui peut changer considérablement les phases d'attaques si une barricade vient à disparaître. De même, certaines barricades "vivantes" peuvent vous amener à combattre de nouveaux ennemis si vous loupez trop vos cibles. Enfin et surtout, en rendant possible des exécutions et des coups assommants par dessus les barricades et obstacles. Votre personnage peut ainsi glisser par dessus un muret pour filer un bon coup de pieds à l'ennemi et ainsi lancer une exécution (violente), ou alors déglinguer un ennemi de manière plus silencieuse en le choppant au travers d'une fenêtre et en lui assénant un bon coup de couteau. Et cela participe aussi grandement à la réussite des phases de combat de proximité.

Il faut aussi remarqué quelque chose de positif, et souvent oublié dans les FPS et TPS : l'IA est bonne, voire très bonne, à tel point que cela est remarquable. Coté allié d'abord, les réanimations viennent rapidement, sans vous bloquer trente seconde à terre comme cela c'est déjà vu. Si cette réanimation est possible, c'est aussi parce que vos coéquipiers suivent, sans rester dans leurs coins. Cela permet d'augmenter la fluidité de l'action ainsi que de renforcer vos stratégies. Côté ennemi, c'est aussi bien. La défense des points forts est souvent mis en priorité. Vous subirez plus de charge s'il y a des snipers pour couvrir. Cela augmente considérablement l'immersion du jeu, vu que les drones ont tendance à se concentrer astucieusement. Il n'est alors plus rare que vous vous fassiez surprendre par une attaque sur un flanc pour vous prendre ensuite à revers. Un vrai point fort du jeu.
Chérie, ça va trancher !

Le multi

Gears of War s'enrichie d'un système de pack de cartes, comme tous les autres jeux de tir.

La horde est sans doute le meilleur mode de jeu multijoueur, à condition de tomber sur une bonne équipe. Ce mode de jeu vous prends du temps et dépasser l'heure de jeu pour une partie est une base. Dans les faits, vous devez affronter des vagues d'ennemis en groupe en protégeant un fabricator. Chaque ennemi tué vous rapporte de l'argent, échangeable contre de l'équipement ou contre des infrastructures de défense. Ces achats vous permettent d'espérer tenir une vague d'ennemis de plus. Toutes les 10 vagues, vous affrontez une vague de boss, qui nécessite coordination et protection. Là où le mode a progressé, s'est aussi par l'équilibrage des cinq classes disponibles en début de partie. Vous y retrouvez un ingénieur qui réparera les défense, un sniper qui permet de marquer des ennemis sur la carte, un soldat, un scout et un lourd (avec leurs compétences que je vous laisse découvrir). Chaque fonction a son importance et il faudra un représentant de chaque pour espérer vaincre les cinquante vagues. Il est à noter que le système de pack/carte a été ajouté (comme dans beaucoup de FPS actuels). Il a l'avantage de ne pas nécessité trop d'investissement de deniers, sauf si vous voulez aller très vite.

Pour le reste, vous retrouvez tous les modes classiques des jeux de la licence. Vous pouvez donc vous balader en mode Roi de la colline, tronçonner en Match à mort par équipe, exécuter en Exécution, tenir des zones en Escalade, etc. Vous pouvez aussi vous faire une petite course à l'armement repiqué de la concurrence, mode où vous changez d'arme tous les trois frags pour finir au simple pétoire. Vous avez même un mode classé qui porte seulement sur deux modes (Exécution et Escalade). Bref, du grand classique mais qui vous laisse libre de vos choix. Par contre, tous ces modes montrent aussi une petite lacune. Car si le jeu est globalement très beau, le mode multi n'a malheureusement pas bénéficié du même sort.
Sauvage et bien foutu

Pour qui ?

Les tempête sont une vraie réussites visuelles.

Gears of War 4 est une sorte de retour aux sources, rempruntant les codes du premier épisode ainsi que la sensation de lourdeur d'ambiance. Cependant, avec tout ces ajouts, le titre de The Coallition s'ouvre bien plus que ses prédécesseurs, notamment par l'ambiance proposée par les deux premiers chapitres du jeu, mais aussi par toutes les petites améliorations faites sur le gameplay. Alors oui, le bestiaire n'est pas hyper original et les bots n'offrent pas grand chose de nouveau. Mais tout de même, le jeu se laisse vivre et arrive à vous replonger dans les bonnes séances de gore et d'angoisse de Gears of War. Un jeu pour les Gears donc, habitués du découpage salissant, mais aussi pour les autres, qui n'auraient pas eu l'occasion de s'adonner à la chasse à la tronçonneuse.
Les Gears et les autres

L'anecdote

Le prologue du jeu vous replonge dans les exploits des précédents épisodes.

Il est presque devenu coutumier maintenant que lors des achats en précommande ou day-one, un cadeau bonus soit offert avec le jeu acheté. Généralement, vous retrouvez un skin pour une arme, un pack d'équipement spécial ou une brosse pour votre poney. Mais Microsoft a vu grand pour Gears of War 4. Quand vous achetez le jeu dans les premiers temps, vous bénéficiez d'une carte de code pour les quatre premiers Gears of War. Oui oui, les quatre, rétrocompatibles depuis quelques temps sur Xbox One. Alors, si vous vouliez vous refaire l'intégralité de la série avant de commencer cette nouvelle aventure, c'est possible, et cela ne vous coûtera rien de plus. Sympa non ?
Un cadeau bien sympa !
Les Plus
  • Le mode Horde ( si vous êtes bien entouré)
  • Les paysages et l'univers développé
  • L'IA qui s'avère très bonne
  • Les mises à couvertures et les combats plus dynamiques
  • Un scénario plus accrocheur qu'à l'accoutumé
  • Les nouvelles armes (dont l'Overkill) sympathiques
  • La boucherie est ouverte dès le second chapitre
Les Moins
  • Les personnages principaux un peu moins marquant que Marcus ou Dom
  • Finalement assez redondant (même si le jeu sait s'auto-critiquer)
Résultat

Malgré une répétitivité flagrante sur la fin du jeu, ainsi qu'un manque d'inspiration concernant le bestiaire, Gears of War 4 s'avère être un très bon défouloir. Ses défauts et ses qualités prouvent aussi qu'il s'agit d'une ouverture pour une nouvelle trilogie, plus que d'un quatrième épisode. The Coallition pose des bases solides, tant sur le plan visuel qu'en terme de gameplay, qui donne envie de voir une suite. Et même si les héros manquent d'un peu de charisme pour faire oublier Marcus, Dom ou Baird, ils rentrent parfaitement dans le cadre du changement. Le multijoueur est quant à lui un vrai plaisir. Une réussite donc pour ce premier jeu d'une probable nouvelle trilogie.

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