Le radeau de la méduse THQ
- Éditeur Deep Silver
- Développeur Dambuster Studios
- Sortie initiale 17 mai 2016
- Genre First Person Shooter
Après la chute de THQ, la licence Homefront a été reprise par Koch Media en 2014 au studio Crytek, alors en grande difficulté financière. Confié au nouveau studio de Deep Silver, Homefront : The Revolution voit le jour quelques deux années plus tard avec pour objectif de faire oublier les travers de son prédécesseur. Est-ce une révolution ou un pétard mouillé ? Attention aux inondations !
L'histoire
Pour un FPS, Homefront : The Revolution a le bon gout d'offrir une histoire accrocheuse et bien orchestrée qui manque souvent au genre. Sous ce scénario classique, vous trouvez surtout un fond sombre et glauque, très bien retranscrit, donnant une sensation d'oppression omniprésente dans Philadelphie... Enfin au moins les premières heures vu la répétitivité des missions. Les révolutionnaires, dans un style conservateur et pro américain s'opposent avec classe à des soldats Nord-Coréens futuristes et hyper armés. Une grosse ambiance donc mais quelques peu gâchée par la technique.
Le principe
Trouver un escalier ou un couloir étroit est un très bon moyen de se débarasser d'une IA limitée.
Les zones jaunes sont sans doute les plus intéressantes et les plus subtiles. Vous devez convaincre le peuple opprimer de passer à l'acte dans des zones résidentielles, bouclées par des caméras, des gardes en patrouilles et des drones, sachant que tout ce petit monde connait votre portrait. Pour se faire, vous devez réaliser diverses actions vite redondantes : libérer les otages, aider les civiles, donner aux mendiants, détruire les infrastructures Nord-Coréenne ou mettre les postes radio sur Radio Résistance. Une fois le compteur d'affection suffisamment élevé, le comportement du peuple change, les barricades fleurissent et les tabassages d'autorités deviennent légion. C'est sans nul doute la partie du jeu la mieux réalisée et l'évolution du comportement de la populace est un vrai régal. La phase d'infiltration qui est ici mise en avant est par contre relativement décevante, notamment à cause d'une IA déjà pas franchement à l'honneur dans les zones rouges, mais vraiment proche des Lapins Crétins quand un soldat vous poursuit. Au détour d'une ruelle, il suffit de vous cacher dans une poubelle alors que huit soldats vous pourchassent pour stopper net la poursuite. Un soldat vous repère lors d'une balade ? Il suffit de marcher derrière un PNJ. Vous l'avez compris, là aussi le manque de travail est certain même si moins flagrant qu'ailleurs.
Enfin, les zones vertes qui paraissent être les plus difficiles sont constituées des quartiers les moins abimés de la ville de l'amour fraternel, occupés à présent par l'armée Nord-Coréenne. Encore plus de soldat, plus de drone, plus d'engin de soutien, plus de char, bref plus de guérilla donc. Soumis aux mêmes règles que les zones rouges à savoir pas de civils dans les rues, les défauts d'IA transforme certains passages d'infiltration en jeu bourrin, faisant gagner de nombreuses minutes en jeu. Vous pouvez tout de même aborder les missions de façon plus discrète, cela sera même obligatoire si vous jouez en difficulté maximum. Sans être mauvaises, ces zones n'ont pas l'attrait des zones jaunes et pourtant possèdent autant de missions que les autres.
La technique
Les passages en moto sont loin d'être agréables.
Le multi
L'arbalète sera vite préférée aux autres armes pour sa discrétion.
Pour qui ?
Ceci est un hacking, à base de changement de direction des sticks... Bof comme idée.
L'anecdote
Les zones vertes et jaunes sont plutôt réussies visuellement.
DLC - The Voice of Freedom
Si le schéma narratif est classique, la liberté d'approche a été grandement améliorée
En plus du contenu solo, ce DLC est surtout l'occasion de profiter des différents patchs nommés Performance, déployé sur le jeu entre juillet et septembre. Les gains en fluidité et framerate sont non négligeables et améliorent grandement l'expérience de base (sans pour autant tout supprimer). Du coup, en profiter pour retoucher Homefront : The Revolution] parait envisageable, mais ne vous faites pas de fausses joies pour autant.
- Un background et une oppression bien retranscris
- La personnalisation des armes assez surprenant
- Le mode Résistance finalement pas si désagréable
- Beaucoup de bugs malgré un patch de 3.5 Go
- Des ralentissements, voire des freezes à tous les chargements ou presque
- La moto trop rigide et incontrolable
- L'IA stupide qui se met à couvert du mauvais côté de la barricade
- Des bugs d'affichages, des murs invisibles et des soldats qui apparaissent et disparaissent
Grâce à son scénario bien exploité et sa mise en scène travaillée, Homefront : The Revolution aurait pu être un bon jeu. Avec son monde ouvert, ses objectifs variés et ses possibilités d'approches, il aurait pu se mesurer aux grands noms du genre (sans toutefois vraiment les égaler). Sa variété de zones proposée et son multijoueur sympathique auraient même pu faire de lui une bonne surprise. Mais voilà, Homefront : The Revolution est inondé de bugs, de ralentissement et de freeze qui pourront vous faire abandonner. La bande son n'est pas épargnée avec ses dialogues décalés et bilingues involontairement. Sans parler de l'IA purement aberrante, qui peut vous aligner en trois tirs bien placés et mettre huit soldats en ligne pour être dégommée dans la même partie. Vous l'aurez compris : à défaut d'être révolutionnaire, l'expérience Homefront : The Revolution est plutôt frustrante.