Test | Battleborn
10 juin 2016

Brutasse à défaut d'être bonnasse

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Battleborn

Battleborn ne débarque pas forcément au meilleur moment puisqu'il se retrouve catalogué FPS le même mois que l'ogresque Overwatch. Pourtant, Gearbox persiste et signe un jeu à la patte tout Borderlandesque. Alors, faire-valoir d'un nouveau monstre ou déviance d'une série existante, que pouvez-vous attendre de ce nouveau titre ?

L'histoire

L'histoire de Battleborn vous emmène dans l'espace, alors que la quasi totalité des étoiles ont été détruites par une sombre force. Le dernier soleil étant menacé, une coalition se forme entre les cinq factions existantes afin d'empêcher le seigneur commandant des Jennerit Lothar Rendain d'exécuter son infâme plan. Ce scénario simpliste n'est ni palpitant ni passionnant. Il est surtout le support pour la mise en place de personnages tous plus déglingués les uns que les autres, avec des personnalités marquantes et souvent drôles, qui donnent vie au jeu. L'univers en cel-shading est volontairement cartoonesque et n'est pas sans vous faire penser à un certain Borderlands, que vous aimiez ou non. Heureusement, la vidéo d'introduction, soutenue par du gros rap US, s'avère salvatrice par son rythme claquant et l'esprit que vous pouvez y découvrir.
La fin des étoiles avec un parfum de Borderlands

Le principe

Les combats perdent vite en lisibilité quand la présence allié et ennemi est trop forte.

Battleborn est un FPS en mode multi-héros collaboratif à cinq joueurs. Au lieu de vous proposer seulement des armes à feu, vous avez aussi la possibilité d'utiliser des épées, la magie, une hache, un arc et bien d'autres choses. Le tout est renforcé par des supers pouvoirs qui se rechargent avec le temps pour permettre une variété dans le gameplay non négligeable. Par contre, le jeu subit l'absence d'impact de vos coups sur les ennemis. Vous pouvez les noyer de coups de sabre ou les passer à la sulfateuse pendant deux heures, il ne se passe rien ou presque, à tel point que les armes de corps à corps donnent une sensation de frustration des plus navrantes, même face à un troufion de base. Du coup, pour un FPS, le jeu manque d'un soupçon de nervosité et de précision, ce qui est relativement dommage quand vous voyez le niveau de la concurrence.

Pourtant, sous ses airs de FPS, Battleborn cache une réalité plus complexe, qui emprunte beaucoup à un autre genre : le MOBA. Et si beaucoup de promesses venaient de ce mélange de genres, c'est aussi là que le bât blesse. Vous ne choisissez pas votre arme mais un héros avec une arme parmi les cinq factions existantes, toutes possédant des visuels particulières. Ce héros va progresser durant vos missions débloquant ainsi des améliorations liées à vos capacités. Chaque niveau débloque deux choix d'améliorations vous permettant d'augmenter vos dégâts de corps à corps, d'ajouter un effet ou même d'accroitre vos statistiques. Cette progression se réinitialise après chaque mission et seuls vos points de commandements donnent alors une indication de votre talent. Vous avez aussi la possibilité de collecter des objets pour équiper vos personnages afin de les améliorer ou simplement changer leurs apparences. Enfin, toutes les brutasses ne sont pas disponibles dès le début et se libèrent en fonction de votre avancée. Ces éléments enrichissent la partie FPS mais ne sont pas suffisamment développés pour en faire un MOBA marquant.
Entre FPS et MOBA, il n'y a pas vraiment de choix !

Le multi

Avec les armes de corps à corps, difficile de savoir si vous touchez ou pas les gros monstres.

Trois modes de jeux avec deux cartes par modes, voilà ce que propose pour le moment Battleborn. Pour un jeu basé sur le multi, vous êtes loin d'être satisfait par ses quantités faiblardes même si le nombre devrait être revu à la hausse dans les prochaines DLC, gratuites ou non. En ce qui concerne les trois modes disponibles actuellement, vous retrouvez un classique match à mort par équipe en cinq contre cinq avec contrôle de zone qui ne révolutionne rien, bien au contraire. Ensuite, le mode Incursion s'approche lui du MOBA : vous devez protéger votre base contre les sbires ennemis tout en permettant à vos petits soldats d'aller attaquer la base adverse. C'est le principe même du MOBA, c'est donc bien plus que déjà vu surtout que la taille des cartes est ridicule et les approches possibles sont trop linéaire. Enfin, vous disposez du mode Fusion où vous devez protéger vos petits soldats pour qu'ils aillent se suicider dans la faille qui se situe au milieu de la carte. Vous l'aurez compris, vous êtes confronté ici à trois modes très banaux en plus d'être hyper répétitifs, à cause de l'absence de cartes différentes ou de cartes à taille trop limitée, sans variance d'approche possible. Sans être mauvais, ces modes multijoueur n'apportent rien de nouveau par rapport à ce qui existe déjà dans d'autres jeux, au point d'être légèrement décevants.
Pauvre pour le moment, en attendant les DLC

Pour qui ?

Les battleborns se débloquent progressivement dans l'aventure en réalisant différents objectifs.

Battleborn voulait attirer à lui tout un horizon de joueur en tapant dans plusieurs genres différents. Malheureusement, le résultat n'y étant pas vraiment, le jeu ne trouve pas de vrai public. Le côté FPS est très simpliste et manque de réel attrait pour séduire des joueurs aguerris. L'orientation MOBA est elle aussi épurée et n'aguichera pas les habitués. Reste alors la partie fun du titre, son gameplay finalement plus simple et plus abordable, ainsi que le fait de pouvoir partager ce défouloir en local pour vous convaincre de passer à la caisse.
Pour ceux qui aiment partager un défouloir entre amis

L'anecdote

En multijoueur, les armes à moyennes et longues portées s'en tirent souvent mieux.

Difficile de ne pas le faire et pourtant il faut l'aborder, Battleborn est disponible le même mois que le bébé de Blizzard : Overwatch. Si les deux jeux abordent bien des aspects identiques dans la gestion des objectifs en équipes et le FPS multi-héros, il faut vite s'arrêter là. Battleborn propose un vrai mode solo et un mode histoire cohérent avec son principe de base. Les types d'objectifs y sont variés : défense de base, attaque d'objectifs ou protection d'un allié. Les héros intègrent aussi une progression unique et de l'équipement spécifique. Deux jeux à la fois identiques donc mais qui se destinent à des publics différents dans leurs conceptions.
Le match du siécle ? Pas vraiment...
Les Plus
  • Une intro qui claque
  • 25 personnages jouables vraiment différents dans le style
  • Le cynisme général, les bonnes blagues et autres joyeusetés
  • Un gameplay simple pour un titre très abordable
Les Moins
  • Des missions du mode histoire hyper répétitives
  • Un ralentissement en écran splitté
  • La sensation que les armes principales sont en carton sans feedback sur l'ennemi
  • Le manque de carte sur le multijoueur avec des cartes trop petites pour du MOBA
  • Certains décors assez pauvres
  • Des combats peu lisibles quand le nombre de participants augmente
Résultat

Finalement, Battleborn s'avère être un MOBA plus qu'un FPS, avec, pour le moment, un arrière goût de vide. Tout avait pourtant si bien commencé grâce à un style marqué et ses 25 brutasses tout à fait charmantes. Mais le rythme donné par l'introduction retombe bien vite, plombé par des missions hyper répétitives et au final sans grand intérêt. Le multijoueur ne s'en tire pas mieux puisqu'il propose seulement trois modes différents et deux petites cartes par mode (soit 6 : le compte est bon !). Même les armes principales donnent l'impression de ne pas vouloir participer à ça, de par l'absence d'impacts sur les ennemis et de retour visible. Défoulant donc mais pas intéressant sur la longueur.

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