Preview | Towerborne
10 sept. 2024

Pangojira bien qui Pangojira le dernier

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Towerborne

Qui se souvient de Dragon's Crown ? Ou de Gardian Heroes ? Des classiques du genre, à faire en coop pour décimer des hordes de monstres avant de se partager des montagnes de loot. Les développeurs de la trilogie The Banner Saga se sont penchés sur ces jeux de baston à scrolling, avec une idée en plus : ils peaufinent la recette pour faire un free-to-play prometteur, Towerborne. Et pour y arriver, ils ont besoin de vous.

L'histoire

Une explosion, des rescapés, la guerre : non, ce n'est pas le début d'un nouveau jeu Terminator, c'est le point de départ de Towerborne. Réfugié dans le Beffroi, vous incarnez un Champion revenu d'entre les morts, amnésique. Cette préversion en accès anticipé vous fait démarrer par la création du Champion, particulièrement riche en possibilités cosmétiques (et inclusives ©). Une fois vos cheveux / moustaches / cicatrices définis, vous rejoignez le champ de bataille au pied de la tour. Armé d'un bouclier et d'une épée, une des quatre classes du jeu (Sentinelle), vous avancez d'un pas décidé au milieu de villageois effrayés et de monstres énervés.

Le cadre

Le Beffroi est un havre de paix, un refuge entre deux combats dans les plaines en contrebas.

Vous tombez rapidement sur un camp temporaire. Puis sur une charrette attaquée par des gobelins. Vous envoyez les survivants apeurés au Beffroi. Les champs de blé ondulent, les ennemis déterrent des trésors ou parlent entre eux – tout ce petit monde grouille de vie, enfin, jusqu'à ce que vous enfonciez votre épée dans leur groin. L'effet "wahou" retombe quand même après quelques heures, les décors d'un même biome finissant par se ressembler : fermes, champs, mine, vous allez vite retrouver les mêmes "briques" visuelles. Il faut défricher de nouvelles zones en farmant, en explorant une carte découpée en hexagones. L'avantage de ce système, c'est que vous voyez à l'avance ce que vous pouvez débloquer : trésors, zone tampon ou boss, comme la forêt gardée par Truffle Club, un Champignon géant.

Gare au Gojira

Les attaques de zone de Gojira font très mal. Enchaînez combos et magies pour le mettre temporairement KO.

Manette en main, le gameplay est très prometteur – un exploit pour les développeurs de The Banner Saga, habitués aux combats tour par tour jusque-là. Si vous choisissez la classe Shadowstriker avec ses deux dagues, vous pouvez sauter en lançant des shurikens dévastateurs façon Shinobi. Ou vous téléporter à l'autre bout de l'écran, idéal pour esquiver une attaque de boss comme Pangojira ou encore Yxil le yéti. Avec Rockbreaker et ses gros gants métalliques, vous pouvez marteler le sol et envoyer les monstres alentour au tapis ; pratique en cas d'encerclement. Et ce n'est pas tout : Umbra, la petite bestiole volante qui vous accompagne, dispose de sorts capables d'interrompre une attaque ennemie ou de faire exploser des champignons agressifs... au milieu des monstres, de préférence. Jouer avec l'environnement (ronces, barils, abeilles, etc.) est tout aussi important que dans un Teenage Mutant Ninja Turtles : Shredder's Revenge, au hasard. Ces pièges naturels sont encore peu nombreux dans la version essayée mais ils pimentent les parties – lancer une attaque à distance sur une ruche avec son Umbra fait son petit effet, surtout quand c'est à proximité de gobelins pénibles équipés de boucliers. C'est que les ennemis sont nombreux et qu'il faut se débarrasser des plus gênants rapidement pour ne pas finir submergé.

Un gameplay déjà solide

Vous pouvez créer des monstruosités à la Sheshounet à tout moment, depuis l'éditeur de perso disponible au Beffroi.

Première bonne surprise de cette version en développement : les combos sont nombreux et variés. Vous alternez coups rapides mais faibles et coups forts mais lents (un classique). Plus roulades pour les esquives. Et blocages avec le bouclier – ce qui étourdit les ennemis si vous avez le bon timing. Vous pouvez aussi lancer les ennemis en l'air et entamer des combos aériens, ce qui a l'avantage de vous mettre hors de portée de certaines attaques. Plus vous faites de combos et plus une jauge bleue se remplit sous votre héros, vous donnant accès à des attaques magiques encore plus efficaces pour contrôler les hordes. L'idée est de regrouper les ennemis avec combos et roulades, puis de les massacrer en lot avec une attaque magique bien placée (mention très bien au lance-flammes du Pyroclast). Surtout si vous jouez seul ou à deux seulement, contre quatre maximum : là, il faut empêcher les ennemis de lancer leurs attaques les plus gênantes, qu'il s'agisse des grenades ou des coups chargés.

Les défauts

Le Beffroi manque pour le moment d'épaisseur : les PNJ donnent des quêtes FedEx, les autres joueurs font juste leurs emplettes...

L'amour du travail bien fait transpire à chaque écran. D'abord parce que le jeu est visuellement magnifique, avec une direction artistique soignée. Ensuite parce que les développeurs ont pensé à de nombreux petits détails – par exemple vous pouvez one shot les mini Pangojira si vous les tapez juste au moment où ils sortent de terre, comme dans un bon petit jeu de la taupe. Tout n'est pas rose pour autant. Le Beffroi est pour l'instant assez pauvre entre deux missions. Les PNJ débitent des monologues et vous donnent des quêtes FedEx, comme tuer 20 gobelins ou tester toutes les classes dans deux zones différentes (super). Les autres joueurs filent s'équiper ou parler à un PNJ en vous ignorant superbement, un défaut déjà constaté dans Diablo IV ou encore Skull and Bones. C'est normal : vous n'avez rien à faire collectivement au Beffroi, et pour l'instant vous ne pouvez même pas ajouter à vos favoris un joueur avec qui vous auriez échangé quelques émoticônes ou danses. Bref, quelques petits équilibrages sont à espérer.

À vous d'en faire un succès

Vous pouvez finir certains niveaux en n'utilisant que les roulades et attaques fortes. Les développeurs vont analyser les stats et corriger le tir.

Jouable uniquement en ligne, Towerborne aura besoin de beaucoup, beaucoup de joueurs sur la durée pour rester viable. Contrairement au mort-né Concord, il s'en donne les moyens : annoncé free-to-play (avec des "Packs de Fondateur" pour participer au processus créatif et des microtransactions cosmétiques), les développeurs mouillent la chemise. Lors de la Gamescom 2024, ils ont investi dans les bandes-annonces sponsorisées de Geoff Knightley. ils ont participé à des sessions de gameplay commentées comme sur Xbox On. Sans oublier leur stand qui ne désemplissait pas – malgré les déculottées que Pangojira infligeait aux novices. Ou peut-être à cause, d'ailleurs. Et ce n'est pas fini ! Les développeurs proposent un accès anticipé sur Steam disponible dès maintenant, avant la sortie du jeu courant 2025 ; et il bénéficiera même du programme Xbox GamePass Preview pour tester et donner votre avis. Si avec tout ça nous ne vous avons pas donné envie d'y jouer, il ne nous reste plus qu'à retourner nous faire fesser par le très affectueux Pangojira.
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Tribune libre