J'en ai marre ! Et je ronge mon frein ! Le sujet ? La mise à disposition des versions tests pour nous permettre de faire correctement notre travail. Le hic ? Cette distribution semble se faire avec de moins en moins de discernement de la part des éditeurs ou de leurs boîtes de communication.
Aujourd'hui, n'importe quel support ou presque peut réclamer des versions et en recevoir sans que la qualité du contenu qu'il propose ne soit réellement mise dans la balance. Le critère de sélection numéro un : l'audience. La visibilité prime avant tout, on se fout de savoir si le contenu a un sens et, pire, maintenant un simple tweet – avec le nom du jeu concerné – pourrait suffire pour satisfaire un éditeur de son besoin de visibilité, si tant est que ce tweet provienne d'un compte avec suffisamment d'abonnés. Vive l'émergence des réseaux sociaux. Et ne parlons pas des YouTubeurs qui font des "tests" vidéo sans montage, sans préparations écrites et qui se contentent de décrire à l'écran ce que n'importe quel spectateur est capable de voir par lui même... (A ce sujet, et plus largement, un bon numéro de l'émission Arrêt sur Images)
Sur Gamatomic, depuis plus de 10 ans, nous essayons de proposer un vrai travail rédactionnel, nous traitons réellement les jeux reçus, nous ne faisons pas un simple billet avec le "merci à l'éditeur" et la grosse léchouille qui va bien... Nous sommes une équipe d'une douzaine de rédacteurs capables de traiter les jeux en profondeur, pas un blogueur solo dont on sait pertinemment que la réception d'une vingtaine de jeux simultanément (sans parler des goodies pour faire plaisir et mettre dans de bonnes disposition) ne pourra pas permettre à chacun d'eux de bénéficier d'un traitement équitable. Alors, lorsque je vois des versions parvenir à des supports qui osent appeler un test des billets de quelques lignes, et que notre travail est snobé pour des raisons de visibilité, je suis agacé. Terriblement. A mon sens, il ne faudrait pas confondre un mini pic d'audience immédiat avec une visibilité plus percutante dans la durée.
En contact régulier avec ces mêmes éditeurs, j'ai bien conscience que leurs équipes chargées des envois sont réduites, qu'ils travaillent le plus souvent dans l'urgence et qu'ils n'ont pas tous les moyens de vérifier la qualité des supports dotés. Je sais aussi que la plupart essayent de contenter tout le monde avec des volumes de versions presse de plus en plus serrés. Mais malheureusement les faits sont là. Si, par exemple, nous n'avons toujours pas pu vous proposer un test de LEGO Le Seigneur des Anneaux, c'est parce que d'autres supports ont été privilégiés pour des raisons – autre que la fameuse audience – que je ne m'explique pas.
Malgré tout, nous parvenons tout de même à vous proposer bon nombre de tests. Parce que c'est bien beau de râler – ça fait du bien déjà – mais il faut aussi savoir apprécier ce qui est appréciable. J'en profite donc pour remercier ceux qui nous font confiance et nous accompagnent depuis de nombreuses années, ceux qui savent – ou ont les moyens de – faire la différence entre notre rédaction et la multitude de supports inconsistants qui ont émergé ces derniers temps.