Cage doré(e) pour expérience inédite
- Éditeur Atari
- Développeur Quantic Dream
- Sortie initiale 16 sept. 2005
- Genre Aventure
Révolutionnaire. Voilà un adjectif bien dangereux pour qualifier un jeu avant sa sortie car, on l'a vu plusieurs fois par le passé (personne n'a oublié, au hasard, l'épisode Half-Life²), un titre précédé d'une telle dithyrambe à tout intérêt à être à la hauteur des attentes qu'il va immanquablement susciter chez les joueurs. Voyons donc si avec Fahrenheit, nous n'avons pas pas affaire à une formule choc de journalistes en mal d'inspiration.
Moi, David Cage, j'ai un... savoir-faire gros comme ça !
David Cage aux manettes
Un film dont vous êtes les zorros
Il faut toujours nettoyer derrière soi quand on a fait des saletés
L'interaction selon Quantic
Pas le temps de tourner sa langue 7 fois pour les dialogues
Une influence mentale certaine
C'est bien connu : la musique adoucit les moeurs
- Une mise en scène d'exception et parfaitement stylisée
- Une juxtaposition des points de vue très intéressante
- Des personnages vecteurs d'émotions
- Un gameplay physiquement implicatif
- Un doublage tout à fait réussi
- Une bande son d'excellente facture
- Des bonus dignes d'un bon DVD
- La leçon de guitare et, plus généralement, les minis jeux disponibles
- Une certaine redondance au niveau du gameplay
- Un scénario parfois racoleur qui n'échappe pas aux clichés
- Un système d'interactions au cours des dialogues trop contraignant
- Une progression souvent plus basique que réfléchie
- La rejouabilité pour essayer d'autres tactiques n'est, en pratique, pas très probante
Comme une majorité de titres attendus et supposés capables de révolutionner un genre, Fahrenheit est un jeu construit sur plusieurs paradoxes. Autant son fond, seul, ne tient pas la route, autant associé à une forme empruntée au 7ème art et à une narration relativement maîtrisée, il parvient à un compromis efficace. Autant son gameplay est basé sur une interactivité prononcée, autant l'impression de n'avoir une influence que très limitée sur l'histoire est omniprésente. Autant son ambiance se positionne régulièrement sur le sombre et le mature, autant la naïveté de certaines situations et l'apparence "décalée" des ennemis rendent l'ensemble déroutant. Autant l'absence de recul des développeurs sur leur création peut parfois la plomber, voire l'étouffer, autant ce soucis du détail permanent et le peaufinage général sont impressionnants. Au delà d'un calibrage international agaçant, Fahrenheit reste une expérience à part entière qui mérite d'être tentée... ne serait-ce que pour avoir accès à de nombreux bonus tout à fait exceptionnels dont on aurait bien aimé que le second degré réjouissant puisse avoir une influence sur le jeu lui-même.