Test | Redshirt
29 nov. 2013

Jean-Luc Picard aime ça

Testé par sur
Redshirt

"L'espace, l'ultime frontière", des mots bien connus des amateurs de science-fiction. Bon nombre de jeux vidéo se sont évertués à représenter des batailles épiques et d'immenses secteurs galactiques à explorer. Redshirt lui propose une vision plus terre à terre de l'espace, limite étouffante. Comment ? En instillant Facebook au cœur de l'aventure spatiale. Explications.

L'histoire

Redshirt est un terme péjoratif lié à la série TV Star Trek. Il désigne grosso modo un stagiaire sur le vaisseau qui se fait dézinguer avant la coupure pub' sans avoir eu la chance d'obtenir le moindre dialogue ou même d'avoir témoigner d'une once de personnalité. Pour plus de détails, référez-vous à l'excellent film Galaxy Quest. Dans ce jeu vidéo, vous incarnez donc un des fameux "redshirts", un prolétaire de l'espace largué sur l'une des plus grosses stations spatiales des quatre coins de Tau Ceti. Comme tous les gens qui s'ennuient dans leur boulot, vous occupez votre temps sur "Spacebook", évolution naturelle de notre social network à nous. Un beau jour, un mystérieux message privé vous informe que dans 160 jours "quelque chose de très moche" va se produire sur la station spatiale et c'est dans votre intérêt de partir au plus vite. Problème : seuls les cadres de la station sont autorisés à fuir et vous n'êtes qu'un obscur technicien de surface. À vous de lécher les bottes de vos superviseurs et de trahir vos amis afin d'obtenir une navette hors d'ici. Pour cela, un seul moyen : Spacebook.
Poke et peek

Le principe

Tout est bon pour grimper, y compris coucher avec des invertébrés.

L'objectif de Redshirt est assez simple. Vous disposez d'un plan de carrière composé de multiples jobs disponibles. Franchir chaque palier nécessite à la fois que le patron de section vous ait à la bonne et de posséder les compétences appropriées. Les relations sociales et les compétences forment la principale progression du jeu. Les premières sont symbolisées par une barre de charisme ainsi que le nombre d'amis possédés. Les secondes sont beaucoup plus disparates et ne progressent qu'en répondant à certaines invitations d'amis spacebook ou en allant simplement au travail. L'écran principal du jeu reconstitue à la perfection l'interface Facebook et le panel d'actions est lui aussi très similaire : "liker" une action de ses amis, créer un événement, ajouter un ami, envoyer un message privé, etc. Les actions possibles sont toutefois limitées dans le temps. En effet, pour lutter contre la procrastination, les autorités futuristes limitent votre nombre d'actions Spacebook par jour. Comme dans la vie réelle, il faudra travailler le reste du temps afin de gagner de l'argent et augmenter vos compétences. En plus de sa carrière professionnelle, votre avatar dispose de besoins physiologiques et mentaux devant être traités sous peine de profonde déprime. Les interactions sociales sont vicieuses et extrêmement bien construites. Encore mieux, l'intégralité du système de jeu est servi par une écriture toujours au poil qui fera glousser n'importe quel amateur de Space Quest.
CDD Technicien de station, Bac +6

Pour qui ?

Certains jobs vous demanderont de quitter la station mais...

Redshirt est accessible à n'importe quel joueur qui cherche à expérimenter une satire parfaitement huilée de nos magnifiques réseaux sociaux. Il faut toutefois ne pas être trop regardant sur les graphismes spartiates et la multiplicité de tableaux, rendant l'exercice parfois un peu confus.
Enfin un bon jeu social !

L'anecdote

"Liker" ses propres statuts est un exercice assez pathétique que vous avez déjà dû apercevoir sur Facebook. Dans Redshirt, l'exercice ne passe pas non plus inaperçu. Si vous tentez l'expérience, vos amis les plus hauts gradés vous supprimeront de leur liste d'amis. Les développeurs ont pensé à tout.
Seul dans l'espace
Les Plus
  • Très drôle
  • Une écriture exceptionnelle
  • Transformer Facebook en expérience vraiment ludique
Les Moins
  • En V.O. uniquement
  • La fin abrupte
Résultat

Redshirt est un jeu parodique qui peut se vanter d'offrir un concept original et de le tenir jusqu'au bout. En mélangeant Star Trek et Facebook, The Tiniest Shark a réussi un amalgame astucieux et finalement dangereusement proche de la réalité. Dommage que l'expérience soit réservée aux anglophones et que la fin se résume à un écran indiquent en grandes pompes "You win !".

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