Je suis venu, j'ai vu, j'ai été vaincu ?
- Éditeur SEGA
- Développeur Creative Assembly
- Sortie initiale 3 sept. 2013
- Genre Stratégie temps-réel
Que fait un studio a épuisé toutes ses idées ? C'est simple, il les perfectionne, encore et encore ! The Creative Assembly en est le parfait exemple : après avoir terminé une première fois la fresque historique des grandes batailles de notre histoire, ils recommencent depuis le début en ajoutant un 2 au titre. Après l'île nippone, retour à l'antiquité romaine et ses invasions barbares. Il reste à espérer que la décadence ne soit pas encore amorcée pour le studio anglais.
Le principe
Autant ouvrir les hostilités de but en blanc : Rome II offre fondamentalement le même système que les volets précédents. C'est simple, pour peu d'avoir joué à n'importe quel Total War précédent, le joueur ne percevra pas de grandes différences. En campagne, l'IA tombera encore une fois dans les mêmes pièges lors des batailles et sur la carte stratégique. En creusant un peu plus, pas mal de petites choses ont été modifiées mais elles restent de l'ordre du détail. Ainsi, il est désormais possible de nommer vos unités et de garder une trace de leurs haut-faits, de les améliorer. La carte stratégique a été remodelée pour s'accommoder de la très grande taille du monde antique : chaque province dispose désormais de plusieurs villes et d'une capitale. Il est donc maintenant possible d'avoir une lutte de pouvoir sur une seule et même province. De même, l'aspect politique entre en résonance avec le fractionnement des factions elles-mêmes. Ainsi, votre maison romaine (les Julia pour prendre les plus connus) doit s'attirer les faveurs du Sénat pour mener à bien ses campagnes militaires. Hélas, dans les faits, c'est assez confus et l'opposition n'étant pas vraiment hostile, il n'est pas rare de laisser tomber complètement cet aspect du jeu.
Plutôt que de changer tout de fond en comble, Creative Assembly s'est amusé à coller des petits bouts à droite et à gauche pour nous faire croire au grand soir. Pas de bol, l'illusion ne tient pas et c'est bien dommage. À côté d'un fond efficace mais terriblement frileux en nouveautés se tient une forme qui elle en jette toujours autant. La carte tactique offre de superbes paysages intégrant routes accidentées, montagnes verdoyantes et même forêts glacées barbares. En combat, c'est encore mieux. Voir des milliers de petits bonhommes en formation s'entre-tuer est toujours aussi impressionnant d'autant plus qu'il est possible de zoomer au légionnaire près. Niveau décors, c'est du même acabit avec les très belles reconstitutions de Teutobourg, Carthage ou même Rome.
Le multi
Comme d'habitude, vous en prenez plein les mirettes.
Pour qui ?
Les capitales bénéficient de leur propre champ de bataille, monuments inclus.
L'anecdote
- La formule Total War, toujours vendeuse
- Superbe
- Pas mal de petites idées éparses
- La finition, hallucinante de nullité
- Finalement, quoi de neuf ?
- Interface perfectible
Entendons-nous bien : Total War : Rome II est un bon jeu. Encore une fois, le moteur graphique est hallucinant et permet de gérer d'impressionnantes vistas et toutes sortes de batailles épiques. Selon la profondeur des campagnes militaires entreprises, il est possible de s'engouffrer littéralement pendant des centaines d'heures de jeu. Mais quoi de neuf, concrètement ? Pas grand chose, c'est bien le problème. Le nouveau venu sera très agréablement surpris mais le vétéran, lui, utilisera les mêmes tactiques pour décimer l'IA débile que dans les volets précédents. Ajoutons à cela des bugs à foison qui gâchent l'expérience finale et il apparaît clairement que The Creative Assembly n'est pas sorti de sa zone de confort. Si l'extension est aussi fabuleuse que la fin des samouraïs alors oui Rome deviendra un grand jeu mais pour l'instant, il semble très fainéant.