Test | Bis repetitas pour Eternal Sonata
07 nov. 2007

Testé par sur
Eternal Sonata

La Xbox 360 est une très bonne console mais elle manque singulièrement de charme pour l'amateur de jeux de rôle japonisants. Nouveau titre du studio Tri-crescendo, Eternal Sonata s'est laissé désirer par tous les joueurs déçus par Blue Dragon. Et malgré quelques ressemblances entre les deux titres, la nouvelle création des auteurs de Baten Kaitos se démarque très vite de son adversaire. Encore une fois, la vision très personnelle des jeux de rôle du studio l'emporte sur le retour au classicisme observé ces derniers temps. Voire même jusque dans les extrêmes.

La leçon de Piano

Librement inspiré des Fleurs Bleues de Raymond Queneau, le concept scénaristique du jeu est tout simplement brillant. 17 Octobre 1849 : Atteint d'une maladie pulmonaire fatale, Frédéric François Chopin vit ses dernières heures ou plutôt il les rêve. Plongé dans un monde fantastique peuplé de magie et de créatures étranges, le célèbre pianiste se croit perdu dans sa propre imagination. C'est alors qu'il rencontre Polka, une jeune fille pratiquant la magie. Mais hélas, dans le monde d'Eternal Sonata, tout personne capable d'employer de la magie est mourante et Polka n'échappe pas à la règle étant atteinte d'une maladie incurable. Durant l'aventure, Chopin s'interroge sur sa perception de la réalité, sur la ressemblance frappante entre Polka et sa jeune sœur défunte et sur la crédibilité croissante de ce monde étrange. Chaque chapitre du jeu est entrecoupé d'extraits des compositions du célèbre pianiste et d'anecdotes sur sa biographie, fourmillant de questions pertinentes sur ses choix de vie. Hélas, Tri-Crescendo n'est pas allé jusqu'au bout de ses idées et l'errance de Chopin se retrouve occultée par un scénario bien moins intéressant. En effet, très vite les deux amis se retrouvent accolés à deux jeunes gamins des rues, Piccollo et Allegretto et vont tenter d'arrêter les projets du perfide comte Valse. Ce dernier fomente l'invasion du royaume voisin de Baroque. Bref, vous vous aventurez en terrain connu : rébellion, trahison, grand méchant cabotineur, dommage de revenir sur la même sempiternelle histoire. De plus, vous devez adhérer au look très spécial des personnages sinon leur aspect tout mignon vous empêchera de profiter pleinement de l'aventure.

Beau comme un violon

Attention ! Certains monstres se transforment lorsqu'ils passent dans l'obscurité.

Lorsque vous lancez pour la première fois Eternal Sonata, le constat est sans appel : le jeu est splendide. Derrière le graphisme de type cell-shading simplet, le jeu est extrêmement travaillé. Ainsi, vous pouvez percevoir les détails sur les ceintures des personnages ou encore lire les expressions des personnages sur leurs visages. Tri-Crescendo a parfaitement exploité la console d'un point technique, à tel point que les chargements sont inexistants, un exemple à suivre dans le domaine. Le système de combat impressionne également par son dynamisme et son entrain. Les combats sont en semi-tour par tour. En effet, chaque acteur du combat possède un temps d'action délimité pour choisir ses actions puis pour les accomplir. Chaque action (se déplacer, attaquer, utiliser un objet ou une attaque spéciale) consomme un peu de ce précieux temps. Le fait de frapper plusieurs fois un monstre fait augmenter la barre de combo. Cette dernière se vide automatiquement lorsqu'une attaque spéciale est lancée et renforce cette dernière. Point agréable, au fur et à mesure du jeu vous déverrouillez de nouveaux styles de combat. Ces nouvelles possibilités réduisent votre temps de réflexion et d'action mais de l'autre, vous permette d'enchainer les attaques spéciales voire même de contre-attaquer. La défense est active durant les combats : vous devez donc appuyer sur le bon bouton au bon moment pour réduire de manière drastique les dégats infligés par les adversaires. L'autre grande idée des combats se joue autour de l'ombre et la lumière. Le simple fait de se déplacer entre les deux espaces changent vos attaques spéciales et peut permettre à l'ennemi de se métamorphoser en une autre créature.

Mon premier RPG

Harpe est le plus puissant de vos personnages, pour peu que vous sachiez manier son arc.

Jusqu'ici Eternal Sonata semble tenir toutes ses promesses, proposant une réalisation graphique de haute volée et un système de combat orginal et intéréssant, mais c'est sans compter sur un énorme problème. Les combats sont extrêmement faciles, la difficulté est quasiment inexistante et certains personnages sont très vite surpuissants. Pour couronner le tout, vous pouvez prendre des photos des ennemis comme dans Baten Kaitos pour ensuite les revendre. Mais chaque photo rapporte 5000 pièces d'or et quand le moindre élixir redonnant 70% de vos points de vie n'en coute que 300, vous faites vite des provisions. Bref, le jeu est une véritable promenade de santé du début à la fin. Il y a bien un mode difficile qui double les points de vie de tous les monstres mais ce dernier n'est accessible qu'après avoir fini le jeu. C'est dommage surtout que le jeu se finit assez vite, comptez une grosse vingtaine d'heures pour en venir à bout. Malgré l'absence de difficulté, le titre n'est jamais à court d'atouts pour vous faire profiter de l'expérience. La présence de Motoi Sakuraba, déjà compositeur des musiques de Valkyrie Profile et de Baten Kaitos est réellement magique. Chaque nouveau thème musical découvert est un régal pour les oreilles et les interprétations des partitions de Chopin demeurent très agréables. La présence de doublages japonais est assez rare pour être soulignée surtout que ces derniers sont de très bonne facture et ajoute un plus concret à l'ambiance.
Les Plus
  • Tout mignon, tout beau
  • Le postulat de départ
  • Des combats très pêchus
  • Découvrir Chopin par un jeu vidéo
Les Moins
  • La difficulté inexistante
  • Les poncifs du scénario
  • Trop court
Résultat

Eternal Sonata vous ouvre les portes d'un monde enchanteur et merveilleux, pour peu que vous fermiez les yeux sur ces deux défauts majeurs. Disposant d'une idée de départ géniale, l'aventure se rétracte et revient sur les chemins balisés des grands stéréotypes du genre, mais non sans charme. Alliant des personnages mignons tout plein et des graphismes tout simplement magnifiques, Tri-Crescendo vous montre enfin les possibilités techniques que peut offrir la nouvelle génération de consoles. Le système de combat, cœur de tout RPG, comble vos attentes en terme de singularité mais ne propose aucun défi aux habitués du genre. De plus, à l'aide d'apartés biographiques et musicaux, Eternal Sonata vous fait découvrir la vie du grand compositeur Chopin. Or, se cultiver en jouant est assez rare dans les jeux vidéo pour être souligner.

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