Test | Call of Duty : Vanguard
24 nov. 2021

Pas si avant-gardiste ?

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Call of Duty : Vanguard

Call of Duty : Vanguard est le petit dernier de la célèbre série de FPS proposant un rendez-vous annuel, une recette qui a fonctionné pendant longtemps mais qui peine désormais à se renouveler. Call of Duty : Vanguard est en effet le cinquième titre de la série à proposer une action se déroulant durant la Seconde Guerre mondiale, période de prédilection des trois premiers. Un retour aux sources qui sent un peu le réchauffé lorsqu'on se souvient que Call of Duty : WWII avait déjà tenté le coup en 2017.

Le principe

Il paraît que c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes et Call of Duty : Vanguard ne cherche pas à contredire l'adage. Depuis sa création en 2003, la série a toujours plus ou moins conservé la même identité pour se démarquer de la concurrence, notamment la série des Battlefield. Si ces derniers mettent plus l'accent sur les théâtres d'opération ouverts, les batailles à grande échelle et l'utilisation de véhicules terrestres et aériens, Call of Duty cherche quant à lui à se concentrer sur les combats urbains, terrestres et dans des zones plus restreintes : le jeu se doit d'être rapide et nerveux.

Au mode campagne et multijoueur s'ajoute le classique mode "Zombies" plus ou moins scénarisé, dans lequel une petite équipe de joueurs va devoir survivre le plus longtemps possible face à des vagues de méchants zombies nazis de plus en plus nombreux et énervés.
Du grand classique pour un Call of Duty

La campagne

Ach che fous attendais Monzieur Bont !

Si les Call of Duty se démarquent en général par la qualité de leur campagne solo, le bât blesse avec Call of Duty : Vanguard : il propose une campagne insipide et réchauffée et se repose sur les acquis des précédents opus traitant de la même période historique.

Vous êtes amené à incarner des unités de la Task Force One regroupant plusieurs soldats d'élite des Alliés (britanniques, australiens, américains et russes). Nous noterons l'absence d'un Français dans l'équipe – notre chauvinisme en prend un coup – mais cela a le mérite de mettre l'accent sur l'Australie qui a aussi participé aux opérations dans le Pacifique et en Afrique du Nord / Méditerranée.

La narration est plus que légère, notamment sur le début de campagne où vous vous retrouvez sur un train en marche avec pour seul ordre de mission l'infiltration d'une base nazie. Activision n'a visiblement pas la même notion d'infiltration que nous puisqu'il s'agit en réalité de tirer dans le tas à coups de MG42 en faisant exploser des camions avec des Panzers. C'est un point de détail qui a toutefois son importance car il dénote un peu la facilité avec laquelle le studio a voulu poursuivre avec la même recette vue et revue : on retrouve le classique tortionnaire nazi, le chef d'équipe charismatique (mais en même temps d'accord avec tout le monde), la camaraderie des tranchées mise à rude épreuve, des explosions et du drame.

Pour ne rien gâcher, les affrontements avec les ennemis s'apparentent à des séances de tir au pigeon tellement l'IA est à la ramasse, même en difficulté élevée. Cela laisse d'autant plus un goût amer que d'autres jeux plus anciens comme Ghost Recon Wildlands ont réussi à faire mieux (tout en étant pourtant décriés pour la qualité de leur IA).

Mention spéciale à la partie se déroulant durant la bataille de Stalingrad avec la tireuse d'élite Polina Petrova qui rehausse la qualité de la campagne par ses décors et le frisson des affrontements. Si vous avez aimé le film éponyme, vous saurez apprécier ce passage de l'histoire.
Le scénario d'un blockbuster un peu fade

Le multijoueur

Le système de personnalisation des armes est très appréciable.

Le multijoueur de Call of Duty : Vanguard s'appuie sur des bases éprouvées depuis 18 ans pour proposer un gameplay solide et nerveux. L'opus n'apporte pas énormément de changements à son mode multijoueur, les modes de jeux étant sensiblement les mêmes (introduction d'un nouveau mode de jeu "Patrouille").

La personnalisation des armes fait son grand retour avec Call of Duty : Vanguard, et ajoute un côté progression non négligeable et assez addictif puisque plus vous utilisez une arme, plus vous débloquez d'éléments tactiques pour l'améliorer. Une fois votre arme montée au niveau maximum, vous avez ainsi le choix parmi un vaste panel de canons, viseurs, poignées et crosses apportant des bonus à certaines statistiques et des malus à d'autres. De manière plus accessoire, vous prenez également des niveaux d'opérateur (dont certains sont les soldats que vous incarnez dans la campagne solo) qui vous permettent de customiser les attaques furtives et les exécutions. De plus, chaque opérateur a une arme de prédilection ; si vous l'utilisez avec l'opérateur adéquat, vous gagnerez plus d'expérience pour votre arme.

Le matchmaking reste toutefois le gros point noir du multijoueur. En effet, le SBMM (Skill Based MatchMaking) introduit dans Call of Duty : Coldwar – et déjà décrié à l'époque – pèche grandement dans Call of Duty: Vanguard. Si sur le papier les intentions sont bonnes, le SBMM étant censé vous faire jouer contre des personnes d'un niveau équivalent au vôtre (en se basant notamment sur votre ratio éliminations / morts), dans la pratique vous vous retrouverez parfois contre des personnes d'un niveau bien plus élevé que le vôtre, rendant votre expérience de jeu peu divertissante.

À cela s'ajoute le système de réapparition plus qu'hasardeux (quel plaisir de réapparaître au milieu d'ennemis et de mourir instantanément d'une balle dans le dos), amplifié sur les petites cartes à plus de 12 joueurs : mention spéciale aux cartes Das Haus et Dome s'apparentant à un simulateur d'abattoir dénoncé par L214.
Une expérience masochiste agrémentée d'une pointe de sel

Pour qui ?

Les cinématiques de campagne sont magnifiques.

Call of Duty : Vanguard ne se démarque donc pas par la qualité de sa campagne. Si jusqu'à présent vous suiviez les Call of Duty pour les campagnes solo, passez votre chemin, ce dernier opus risquerait de vous décevoir. De même, si vous n'avez pas l'habitude de jouer à des FPS, il vaudrait mieux que vous évitiez de commencer par Vanguard car sa prise en main est loin d'être intuitive. Le gameplay peut s'avérer rageant lorsque vous vous faites dominer par l'équipe adverse.

Si vous êtes un fan invétéré des Call of Duty, vous saurez sûrement trouver votre compte avec cet opus, le gameplay nerveux et rapide étant présent. Toutefois, le SBMM viendra peut-être gâcher la fête, au même titre que le sound design très douteux (ne pas entendre un ennemi qui sprint dans votre dos et vous abat d'une balle dans la tête peut être extrêmement frustrant).
Novices de Call of Duty, fuyez

L'anecdote

Ce petit reflet au milieu droit de l'écran ? C'est le sniper qui va abréger mes souffrances !

Aimant bien jouer à certains FPS, je ne suis pas forcément un grand amateur des Call of Duty. Reprendre la main sur Call of Duty : Vanguard a été particulier tant j'étais partagé : certaines parties sont jouissives lorsque vous dominez et enchaînez les éliminations, tout en jouant les objectifs. D'autres fois, vos coéquipiers préféreront jouer uniquement les éliminations plutôt que l'objectif et on a du mal à les en blâmer, le jeu mettant principalement l'accent sur les kills en fin de partie dans le tableau des MVP.

D'un autre côté, j'ai toujours eu envie de relancer une partie pour améliorer mon arme, gagner des niveaux supplémentaires pour débloquer d'autres séries d'éliminations, débloquer de nouvelles armes, etc.

Toutefois, le bilan général de Call of Duty : Vanguard est très mitigé et il est peu probable que je le relance à l'issue de ce test.
Une expérience de jeu schizophrène, entre plaisir de progresser et envie de tout balancer
Les Plus
  • La bataille de Stalingrad de la campagne
  • Le système de progression et de prise de niveau des armes en multijoueur
  • Les graphismes
Les Moins
  • La campagne beaucoup trop molle et prévisible
  • Le SBMM en multijoueur et le matchmaking de manière générale
  • Le système de réapparition aux fraises, notamment sur les petites cartes
  • Le sound design à la ramasse
Résultat

Call of Duty: Vanguard ne manquera pas de vous laisser un goût amer à cause de la médiocrité de sa campagne solo d'un côté et de la qualité de son mode multijoueur de l'autre. L'absence d'innovations et de finesse dans le scénario ainsi que la répétition d'opus sur la même époque historique n'est pas sans montrer un essoufflement de la licence. De même, certains points noirs du multijoueur sont connus et dénoncés depuis déjà longtemps. Activision semble s'en laver les mains et préfère actionner la machine à billets, entachant grandement l'expérience de jeu. Il est toutefois possible de trouver son plaisir avec le multijoueur et le mode Zombies.

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