Un donjon, c'est comme une boîte de chocolats
- Éditeur Xbox Game Studios
- Développeur Mojang Studios
- Sortie initiale 26 mai 2020
- Genres Action, Rôle
On l'aura attendu ce Minecraft : Dungeons. L'impatience était grande pour découvrir cette première digression de l'univers Minecraft qui nous paraissait tellement évidente. Après tout, se balader dans des niveaux exigus en tuant des ennemis, n'est-ce pas aussi une partie des caractéristiques de ce jeu révolutionnaire ? Il faut croire que la réponse n'était pas aussi certaine puisqu'une partie du travail a été confié à Double Eleven. Alors, autant de mains ont-elles suffi à produire un titre à la hauteur ?
Le principe
Si ce genre n'est pas reconnu pour l'importance de ses histoires, Minecraft : Dungeons s'inscrit dans la tradition et porte une narration superficielle qui ne mérite pas qu'on s'y attarde ; anecdotique et prétexte à faire de toutes petites cinématiques d'ambiance qui survolent les niveaux qu'on s'apprête à visiter.
Dans un premier temps, on se dit que l'atmosphère est en réalité ce qui importe par-dessus les mécaniques elles-mêmes. Si la première impression est celle d'un jeu étriqué, les niveaux de départ font pourtant un effort sur l'ambiance, sur la variété des textures, sur une construction des niveaux ouverte avec des chemins plaisants et cohérents vers les objectifs principaux ou secondaires.
Puis le jeu s'écroule dans sa deuxième partie. La construction des niveaux n'y est plus, les égarements conduisent à des culs de sac désespérément vides, linéaires au possible. Les niveaux n'ont plus qu'une seule route, étroite et bordée de vide quand ce n'est plus que des portions de plateforme comme dans le dernier niveau. Extrêmement courts et malgré une génération procédurale, les niveaux ne se renouvellent jamais et laissent la désagréable impression de faire toujours le même parcours.
Sans compter sur cette caméra trop proche du personnage et impossible à bouger, qui rend la visibilité frustrante. S'ajoutent des bugs de collision ou des ennemis qui se perdent on ne sait où dans les entrailles du jeu et qui bloquent la progression du niveau. Retour au camp.
En réalité, et ce qui est insupportable, c'est que le jeu est d'une platitude incroyable autant dans sa construction que dans sa proposition graphique. Tout est insipide, sans surprise, sans détails, sans volonté de proposer quoi que ce soit. L'esthétique Minecraftienne est entrée dans les mœurs et les décors variés (lave, neige, champs, mine...) fonctionnent en pilote automatique. Il est incompréhensible que Mojang lui-même n'ait rien à proposer, aucune relecture d'un jeu entré dans la culture populaire.
Il n'y a que la présence des ennemis qui rassure et qui porte véritablement le jeu. Le bestiaire est charismatique et il l'est d'autant plus ici où le jeu peine à offrir une expérience satisfaisante. Que ce soit l'araignée au Creeper, en passant par les Slimes, l'Enderman et la sorcière ou des Golems de feu ; tous font leurs petits effets, tous sont agréables à combattre et rappellent finalement pourquoi on aime tant cette licence.
La jouabilité
Désespérement vides.
Les objets s'obtiennent à l'aveugle et, puisqu'il n'y a aucune matière première à ramasser, il n'y a rien à crafter. Même les marchands, qui s'installent dans votre village (désespérément vide), vous vendent des pochettes surprises. Rassurez-vous tout de même : la variété des armes, armures et objets est grande et ne déçoit pas. Les pouvoirs qui leur sont attachés sont terriblement plaisants à découvrir et à utiliser.
Comme vous le voyez, tout concourt à vous mettre rapidement dans le bain. Le jeu n'est rien d'autre qu'un hack and slash réduit à sa plus simple expression, une sorte de Gauntlet dans l'univers de Minecraft.
Le multi
Le mode multi nullement intuitif.
Pour qui ?
Dans ces conditions là...
L'anecdote
On cherche le fun !
- Jouabilité facile d'accès
- Des tonnes d'objets sympathiques
- Mode multi déserté
- Linéarité et pauvreté des niveaux
- Les DLC en matelas de secours
- Une licence aussi riche réduite à peau de chagrin
Trop cher pour un jeu finalement à l'état primitif qu'on espère rapidement voir s'améliorer dans les futurs DLC d'ores et déjà datés. Mojang n'aura le droit qu'à peu d'erreurs tant les serveurs sont déjà désertés et qu'on a du mal à comprendre comment un univers aussi riche ait pu nous offrir quelque chose d'aussi pauvre. Reste un jeu à destination des joueurs pressés et accompagnés, qu'une jouabilité sommaire mais impressionnante par le nombre d'objets offerts provoque un plaisir de justesse accordé.