Les aventuriers de la souffrance perdue
- Éditeur Nigoro
- Développeur EnjoyUp Games
- Sortie initiale 20 mars 2020
- Genre Plateformes
Après le succès de La-Mulana, un des jeux à la base de la vague indé néorétro, sorti en 2005 sur PC, et une confirmation en 2018 avec sa suite, difficile de ne pas vouloir s'ouvrir au marché des machines de salon. La-Mulana 1 & 2 de Nigoro débarque sur nos consoles dans l'espoir de faire aimer un mouvement qui est né il y a quinze ans. Est-ce une bonne idée de faire du neuf avec du néo-vieux-néorétro ? La réponse dans ce test.
L'histoire
Dans le second épisode, vous incarnez la fille badass de Lemeza Kosugi. Son père a disparu et vous venez chercher dans les ruines les réponses à vos questions. Pourtant les lieux ont bien changé depuis la visite de votre paternel, et le gardien espère bien tirer fortune de la situation. Il s'agit ici d'une suite directe comme à l'époque : même mécanisme, même gameplay, même lieu mais le tout est amélioré et optimisé.
Le principe
Le style MSX est toujours présent bien que légèrement amélioré en nombre de couleurs.
Là ou les choses se corsent, c'est que votre personnage a une quantité de vie limitée, qui ne peut pas remonter dans les ruines (sauf si vous trouvez suffisamment d'orbes verts sur votre chemin), et pas de sauvegardes libres. Avec un seul point de sauvegarde par lieu, vous allez passer votre temps à parcourir les ruines puis revenir au village pour regagner de la vie et retourner dans les ruines à nouveau. Bien sûr, pour égayer vos parties, les ruines sont remplies de pièges, d'ennemis qui vous attendent en haut d'une échelle pour vous pousser et d'autres petits délices sataniques (sol qui se dérobe, eau empoisonnée, etc.).
Jusque là, rien de bien méchant ? Eh bien pour rajouter une couche de difficulté, vous avez régulièrement des énigmes qui vous barrent la route. Pour tuer un boss de niveau, il faut déjà trouver le chemin en libérant des interrupteurs cachés derrière des éléments de décor ou nécessitant d'approcher seulement par un chemin complexe. Mais en plus, il vous faut généralement un objet particulier ou deux pour espérer le vaincre. Le pire étant que vous pouvez buter sur une énigme difficile alors que vous êtes passé à côté du cheminement classique qui était plus abordable pour votre niveau. En effet tout le jeu est accessible sans ordre à partir du moment où vous déchiffrez l'énigme liée au niveau. Ainsi deux joueurs peuvent jouer au même jeu le même temps sans s'être rendus aux mêmes endroits.
Pour qui ?
Quand vous voyez cet œil bleu à l'écran, méfiance, il y a un piège dans la salle.
L'anecdote
Xelpud entretient une légère ressemblance avec Tortue Géniale.
- Un vrai challenge
- Le level design réussi
- Une bonne durée de vie
- Un pixel art très réussi
- La maniabilité dans le premier épisode un soupçon trop rigide
Jeu hommage d'une époque révolue, La-Mulana 1 & 2 débarque sur les consoles de salon pour vous enlever quelques cheveux supplémentaires. Pas inabordable mais franchement hostile : les jeux qui composent ce lot vont surtout vous donner l'envie d'abandonner, tant la difficulté proposée est parfois dépitante. Pourtant, les deux jeux font exactement ce que vous attendez d'eux, et le font très bien en réussissant le mélange des genres, en vous frustrant mais aussi en vous récompensant d'une recherche ou d'un nouvel aller-retour au village de Xelpud. Et pour peu que vous soyez suffisamment patient et courageux, La-Mulana 1 & 2 vous offre quelque chose d'efficace, vous demandant une bonne dose de dépassement.