La mer est sans limites
- Éditeur Fellow Traveller
- Développeur Jump Over The Age
- Sortie initiale 3 avr. 2020
- Genre Aventure
Dans la chanson Cet air étrange, Étienne Daho avait ces mots magnifiques : « mais si tu flirtes avec les cimes/tu entrevois aussi l'abîme/et que ça te fait très très peur mais aussi/très envie ». In Other Waters est exactement cela : la prouesse géniale de vous immerger dans les abysses mais du point de vue du ciel. Là-haut, vous êtes tout à la fois cartographe démiurge, oiseau à l'abri, et l'instant d'après en chute libre dans le corps d'un plongeur crispé.
Les Atomes 2020
Pour ma part, j'ai donc choisi In Other Waters car il est de ces jeux qui gravent éternellement des images en vous. Lui, il ne lui en aura fallu qu'une seule, suffisante, persistante. Cette cartographie-monde obsédante aux allures de jeu de société vous fera vivre une aventure sophistiquée, expérimentale, d'une beauté primitive que seul le jeu vidéo est capable de produire. Puis on reste inconsolable de tristesse sans savoir réellement si, une fois le jeu terminé, il faut partir ou continuer à traîner dans une recherche hallucinatoire de ce qu'on aurait râté...
Voilà, vous savez maintenant pourquoi In Other Waters est indispensable à mes yeux. Si vous souhaitez en savoir plus – ce qui voudrait dire que j'ai rempli mon contrat d'influenceur –, je vous laisse continuer la lecture du test.
Le principe
L'explicite beauté d'une faune et d'une flore.
In Other Waters, sous ses apparences extraordinairement culottées d'une interface cartographique, est un jeu d'aventure et d'exploration sensoriel et cérébral parfaitement équilibré entre l'ivresse d'une exploration mécanique mais tellement séduisante et les dialogues professionnels, amicaux et sensibles des deux protagonistes de l'aventure. À terme le scénario nous amène à nous interroger sur la place de l'humain, sur la responsabilité de ses actes et ses conséquences sur la biologie.
La jouabilité
Dans le losange, votre base.
Toute les mécaniques du jeu vont se reposer sur ces deux actions que le jeu va très astucieusement traiter séparément et imbriquer pour faire avancer le joueur. Les déplacements vont s'enrichir de propulseurs plus performants, d'un drone qui vous téléporte à la base... Les animaux seront observés, les organismes prélevés et analysés, jusqu'à pouvoir interagir avec eux : certains serviront à remonter nos niveaux d'oxygène et d'énergie et l'on pourra même modifier partiellement les biomes pour continuer d'avancer. À terme c'est une véritable encyclopédie extraterrestre qui se met à jour, c'est prodigieux de richesse et de raffinement.
En empruntant aux code du Metroidvania, In Other Waters propose une expérience ludique prenante où chaque avancée, chaque découverte, chaque amélioration est conquise avec soulagement, curiosité et dans l'empressement d'aller essayer les nouvelles découvertes là où précédemment l'exploration nous était empêchée.
Pour qui ?
En pleine situation délicate.
L'anecdote
L'interface gère parfaitement toutes les informations.
- Une immersion folle
- Univers rigoureux et passionnant à découvrir
- Impossible de décrocher avant la fin
- L'intelligence de la mise en scène
- Un parti pris graphique tellement audacieux...
- ...mais qui malheureusement en fera fuir certains
- Un jeu que l'on voudrait sans fin. Pour explorer, explorer, explorer...
Avec ses allures de jeu désargenté, In Other Waters nous laisse confus, gêné de nous retrouver à l'intérieur d'un tel édifice, démunis devant tant de beauté. La chapelle est en réalité une cathédrale et le joueur s'incline. Le jeu de Jump Over The Edge avec une simplicité et un équilibre déconcertants hypnotise. L'histoire est à la hauteur, la mise en scène prodigieuse, la relecture est tellement originale, tellement prenante que le joueur en apnée hallucine. Vous savez ce qu'on dit : « On ne tombe amoureux que lorsqu'on a mesuré la profondeur des eaux dans lesquelles on va plonger. »