Test | Dead or School
29 mars 2020

L'école de vie intérieure

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Dead or School

Dead or School est un jeu terriblement alléchant, avec ses airs de production sous acide revenue de l'ère PlayStation 1, ses supers avis sur Steam et un design graphique devant lequel aucun mâle alpha ne peut rester insensible. Autant vous dire que le jeu fut lancé à peine le téléchargement terminé.

L'histoire

Le pitch est fabuleux et n'a peur d'aucun mépris, accrochez-vous. L'apocalypse a eu lieu, transformant la population en zombies et obligeant ce qu'il en reste à vivre sous terre dans les souterrains du métro japonais. Vous êtes Hisako et rêvez de retourner à l'école, revoir vos amis et porter de jolis uniformes. Son ambition est à ce point forte qu'elle se transforme en guerrière et part en guerre le chemisier déchiré et la jupe courte.

Véritable nanar pleinement assumé, ses ambitions sont ailleurs. Malgré tout, le jeu tient à sa narration, démontrant une écriture généreuse et méritante à travers les nombreuses rencontres avec des archétypes du genre.
Un pitch fabuleux

Le principe

Des cinématiques au top.

Dead or School a été développé par une équipe restreinte au budget qu'on imagine dérisoire. Le jeu souffre de graphismes d'un autre âge et d'une construction des niveaux modeste. Faute de moyens, le jeu pâtit de modèles 3D obsolètes, les textures sont atroces et les personnages ridiculement petits et mal animés.

Découpé en plusieurs tableaux, les mécaniques de progression se calquent sur celles d'un metroidvania. Néanmoins ici aucune idée d'obtention de techniques pour avancer, simplement l'activation d'un levier à un point A pour ouvrir une porte à un point B – autant vous prévenir que vous allez en faire des allers-retours. Des va-et-vient aux rythmes lancinants d'éradications monstrueuses ponctuées par de gigantesques boss en fin de niveaux.
Des va-et-vient aux rythmes lancinants

La jouabilité

Graphiquement c'est raide.

Ses qualités se trouvent du côté de l'action. Le jeu se révèle extrêmement dynamique. Assailli par des vagues d'ennemis zombies, vous ferez dans la gestion de masse avec pas moins de trois types d'arme de combat (mêlée, à feu et explosive) qu'il faudra utiliser à bon escient selon les situations. Pour peu qu'on face abstraction des grandes insuffisances techniques et que vous aimiez les jeux d'action façon Loaded vous allez vous régaler.

Les armes sont en nombre dithyrambique et les possibilités de customisation affolantes. Elles possèdent une durabilité, les ennemis se déplacent en agglomérat et les boss sont des sacs de frappes pyrotechniques ; l'ensemble confère au jeu une difficulté et une dimension suffisamment paramétrables pour rendre Dead or School stratégique et captivant.
Vous ferez dans la gestion de masse

Pour qui ?

Une construction des niveaux atroce.

Au prix fort le jeu est à réserver à une niche de joueurs qui trouvent leur compte à n'en pas douter entre des scènes d'action explosives et saynète érotico-rigolottes. Malheureusement ses trop grandes tares techniques l'empêchent de s'ouvrir à un public plus nombreux qui, appâté par les jeunes filles dénudées, trouverait un jeu à la jouabilité efficace et au plaisir indéniable. Mais à la prochaine promo, surtout n'hésitez pas !
Une jouabilité efficace et un plaisir indéniable

L'anecdote

Des boss gigantesques.

Dead or School avec ses artworks du plus bel effet s'adresse aux amateurs de films d'exploitation et de shōnen-ecchi. Un pur jeu d'arcade qui sent bon les ambiances crasses, les effluves moites et les territoires hors circuits. Des jeux marginaux comme on en trouve par milliers sur Steam, mal identifiés et que leur arrivés sur Switch nous permet de cartographier. Des expériences expérimentales qui permettent un renouvellement de nos habitudes convenues.
S'adresse aux amateurs de films d'exploitation et de shonen-ecchi
Les Plus
  • Une jouabilité parfaite
  • Des personnages et une histoire qui décapent
Les Moins
  • Techniquement d'un autre âge
  • Construction des niveaux d'une grande pauvreté
Résultat

Véritablement enthousiasmant, Dead or School revient d'une époque où l'on s'embarrassait peu de questions techniques, la jouabilité ultra régressive est un plaisir immédiat qui apporte une satisfaction jouissive ; y jouer est un acte transgressif d'amour. Reste la question douloureuse d'un prix bien trop élevé et en désaccord total avec l'expérience hors-norme du jeu. En dehors de ces considérations dérisoires, Dead or School c'est de l'alcool en guise de lubrifiant.

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