Une force encore méconnue !
Le succès et l'aura de Persona 5 conjugués à la détermination de Nintendo à rééditer l'ensemble de son catalogue Wii U permettent à Tokyo Mirage Sessions #FE Encore de revenir sous les meilleurs auspices, puisqu'il nous arrive intégralement traduit. Comme vous allez le voir, ce n'est même pas la plus belle des nouveautés, puisque cette version « Encore » va régaler les fans et convertir les profanes au travail d'Atlus.
L'histoire
Mais rassurez-vous, une agence de production et de gestion d'Idols, Fortuna Entertainment, qui est en réalité une organisation secrète, lutte contre les mirages. Ses membres ont découvert que certaines personnalités dotées d'une puissante performa pouvaient s'associer à des Maîtres Mirages pour combattre au cœur des Idolasphères.
Vous, vous êtes Itsuki, un jeune homme qui n'a pas d'affection particulière pour la culture pop japonaise, mais vous avez une performa puissante et une ville à sauver. Intégré de force dans les rangs de Fortuna, vous allez portant devenir un Idol ; à vous les joies de la chanson, de la danse, de la comédie et de la photographie. À travers les pouvoirs de la J-pop vous allez renforcer les liens qui vous lient à votre mirage et améliorer votre puissance d'attaque pour nettoyer les Idolasphères.
Comme d'habitude chez Atlus, on pourra soit prendre le scénario au premier degré et y faire une lecture critique des débordements d'une société japonaise à bout de souffle... soit prendre tout ça à la rigolade et sauver le monde au rythme de la J-pop.
Le principe
Monsieur Tout le Monde.
En très bon J-RPG, l'autre moitié du jeu se déroule dans les Idolasphères. Des brèches ouvertes dans les décors de la ville qui vous envoient vers une autre dimension : les donjons. Lieux-labyrinthes qu'il s'agira de traverser pour aller tuer des boss de fin de donjon. Extrêmement classiques dans leur composition, ils se démarquent par une thématique propre à chacun d'eux, des énigmes à base de mécanismes à activer, de pièges à éviter ou de portails à briser. Rien de transcendant mais ils offrent à ces donjons une âpreté et l'occasion d'y revenir, ce qui renouvelle l'expérience et assure une durée de vie intéressante sur la longueur.
L'originalité
Les décors des donjons sont minimalistes mais très beaux.
Mais en réalité cette collaboration n'est pas tellement mise en avant et à moins d'être véritablement calé sur la licence de Nintendo vous passerez totalement à côté. Tout ce qui semble venir de Fire Emblem s'incarne avec beaucoup d'aisance dans le jeu et ne semble jamais m'as-tu vu ou vouloir entrer au chausse-pieds.
Le jeu est parfaitement pensé, très harmonieux, et les détails créent avec cohérence les rappels à l'univers de Fire Emblem. Par exemple, dans l'agence de Fortuna Entertainment, il y a un lieu plein de romantisme chevaleresque d'où semblent provenir les Maîtres Mirages et qui légitime le design, les armes, les sorts et les changements de classe.
Finalement les influences médiévales de Fire Emblem s'incarnent parfaitement dans ce Tokyo où tout est possible. Nous, même occidentaux, sommes maintenant tellement biberonnés aux mangas, séries animés, jeux vidéo et esthétiques venus du Japon que ce mélange des genres nous semble parfaitement cohérent. Comme l'habillage démentiel du jeu, les menus sont stylisés au possible et font cohabiter des notions diamétralement différentes : le menu d'équipement se nomme "garde-robe", ce n'est pas une équipe mais le "casting" et les héros sont des "artistes".
Les combats
Des personnages bien classes.
Si vous attaquez un ennemi avec un pouvoir auquel il est sensible, les attaques automatiques appelées Sessions se déclenchent de la part de vos coéquipiers et donnent lieu à des échanges très spectaculaires. Une condition tout de même est que les coéquipiers doivent avoir la bonne compétence et la bonne arme pour poursuivre cette session. À noter que les ennemis peuvent aussi réaliser des Sessions et que les combats obligent véritablement à jouer avec sa tête sous peine d'être fortement malmené et d'abuser du leveling.
Le jeu offre donc aux armes et aux spécialisations une place cruciale. Pour ce qui est des armes, vous pouvez les créer avec les objets récupérés aux combats, et à force d'utilisation vous améliorez les compétences qui leur sont liées.
De plus, on peut compter sur des capacités spéciales puissantes et théâtrales effectuées entre les membres du groupe qui sont aussi rares que dévastatrices.
Pour qui ?
Sans commentaire.
L'anecdote
Les fameux clips animés.
- Grave stylé
- Combats pleins de panache
- La bande-son, les clips
- Intégralement en français
- Si vous êtes allergique à la J-pop
Dans tous les cas, pour les uns c'est une curiosité essentielle pour comprendre les réflexions, les tâtonnements et l'aboutissement du chef-d'œuvre Persona 5. Pour les autres, c'est un J-RPG démentiel, original, spectaculaire qui propose des combats à la difficulté bien dosée et la possibilité de vivre son Tokyo à soi. Bref, un jeu à posséder par tous : encore un chef-d'œuvre pour la Switch.