Les enfants, c'est notre éternité
- Éditeur 11 bit studios
- Développeur Dead Mage
- Sortie initiale 3 sept. 2019
- Genre Rôle
Créateur de jeux auxquels nul n'avait jusqu'à présent porté la moindre attention (Garshasp, Shadow Blade, Epic of Kings) ; Dead Mage vient de produire son œuvre phare. Auréolé d'un buzz sans commune mesure, Children of Morta avec ses arguments entendus mille fois arrive pourtant à inverser le verdict d'un procès connu d'avance. Jugez par vous-même.
L'histoire
Ici l'histoire n'a rien d'original ; c'est le point de vue et la manière de la raconter qui emportent la mise. Utiliser l'éternel socle familial permet d'installer une proximité avec le joueur qui fonctionne instantanément. Les thématiques abordées à travers les personnages sont universelles et de l'ordre du vocabulaire lié au champ lexical de la famille. Dès lors, il ne s'agit plus de raconter une histoire mais d'intercaler des vignettes d'instants pour montrer l'implication physique et sentimentale d'une famille subissant les affres de l'aventure. Ces vignettes, nombreuses, rythment parfaitement l'aventure et vous donnent l'illusion d'une progression, d'un cheminement permanent, en ponctuant chacun de vos retours à la maison, qu'importent les réussites et les échecs.
Le principe
Les niveaux sont riches de détails.
D'autant plus que ses graphismes en pixel art donnent au jeu un cachet pointilliste du plus bel effet, entre clairs-obscurs et contrastes colorés qui vous émerveillent. La maison des Bergson est un ravissement aux détails décoratifs succulents, et les donjons, marqués des vestiges de vies anciennes, laissent entrevoir les légendes sous-jacentes. Il est simplement dommage que les ennemis et surtout les boss n'aient rien d'inoubliable ; et que leurs designs difformes et crapoussins s'intègrent si mal à l'univers.
Le principe
Les petits temples boostent les stats.
Pour ce qui est de la jouabilité, Children of Morta est un hack and slash des plus classiques, c'est-à-dire qu'il vous faut faire face à des hordes de monstres dans des donjons. Les personnages, eux, ne valent que pour ce qu'ils incarnent au sein de cette prodigieuse narration et restent des archétypes courants (chevalier, archère, magicien...) mais aux compétences et aux capacités suffisamment distinctes pour que tous se montrent intéressants à jouer. De toute façon vous n'avez pas le choix : vos héros, après chaque sortie, se voient arbitrairement infliger des malus de santé, vous contraignant à prendre un autre personnage. Vous l'aurez compris, tout cela va dans le sens de la narration, l'intérêt étant de créer une véritable chronique familiale qui engage chacun de ses membres. Si l'idée fait sens, cette imposition dérange parfois, la relation d'apprentissage et d'empathie avec les personnages est souvent mise à mal et frustrante.
Pour qui ?
Soyez patient !
L'anecdote
Repos obligatoire.
- Scénario originalement intégré à l'aventure
- Entièrement jouable en coop locale
- Jouabilité percutante...
- ... mais gâchée par les temps de chargements
- Design horrible des ennemis
L'omniprésence du scénario jusque dans sa jouabilité, des temps de chargement interminables, des idées piochées à droite à gauche et des donjons sabrés à la hâte font de Children of Morta le jeu de trop. Pourtant, sa direction artistique, sa jouabilité solide, sa narration étincelante et ses parcours traversés – en coopération locale – à toute allure jusqu'au boss emportent l'adhésion. Children of Morta possède cette frime qui le distingue des autres.