Mardi, c'est le coup de gueule !
07 mars 2017

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Comme chaque mardi, un membre de la rédaction pousse un coup de gueule sur l'actualité du jeu vidéo : l'énième report d'un jeu attendu, la fermeture d'un studio, une annonce d'un jeu qui "sent pas bon". Mais ça peut également être l'occasion pour lui de revenir sur une expérience malheureuse sur un jeu en cours de test, ou même un échange tendu sur la tribune autour d'un sujet particulier. Bref, aujourd'hui, voici le coup de gueule...

Tom Clancy's Ghost Recon : Wildlands sort aujourd'hui. Son récent beta test a prouvé la très bonne tenue du jeu, lui promettant un avenir radieux question accueil presse et public. Côté accueil diplomatique, c'est une autre histoire. Le ministre de l'Intérieur bolivien, Carlos Romero, n'apprécie pas l'image que le jeu renvoi de son pays, il le présenterait en effet comme un "narco-État". Il souhaite ainsi que l'éditeur Ubisoft "retire la mention des lieux géographiques et des symboles de la Bolivie".




Si cette réaction est pour le moins hypocrite, la réputation de la Bolivie en tant que plaque tournante de la drogue n'est plus à faire, la réponse laconique d'Ubisoft l'est tout autant : "La Bolivie a été choisie comme terrain de jeu car elle possède de magnifiques paysages et une culture extrêmement riche." Par cette phrase, le géant français balaie d'un revers de main son éventuelle responsabilité sur l'image véhiculée par un produit culturel qui va s'écouler à des millions d'exemplaire dans le monde, et son influence sur l'entretien de la réputation sulfureuse d'un pays étranglé par les narco-trafiquants. Pourquoi se dédouaner aussi facilement ? N'aurait-il pas été plus simple de confirmer que ce terrain de jeu a bel et bien été choisi aussi pour cette même réputation, tout en rappelant que l'intrigue est basée sur des personnages et faits fictifs ?

Plus généralement, cet accrochage diplomatique est une nouvelle preuve que les créateurs de jeux vidéo, dès lors qu'ils utilisent des environnements existants pour accentuer le réalisme de leurs productions, notamment lorsqu'il s'agit de thèmes d'actualité, se révèlent dans l'incapacité de répondre clairement – et en toute franchise – aux attaques dont ils peuvent légitiment faire l'objet.

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Tribune libre