Test | Deception IV : Blood Ties
29 avr. 2014

Vous reprendrez bien du clafouti ?

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Deception IV

Deception IV : Blood Ties comme son nom l'indique, est le quatrième épisode d'une licence méconnue en France, nommée Kagero au Japon. Débutée sur PlayStation en 1996, la voilà de retour après dix ans d'absence, et elle n'a rien à voir avec Transformers. Alors, Déçu ?

L'histoire

Dans des temps immémoriaux, le Diable régnait en maître sur Terre. Jusqu'à ce que douze preux chevaliers l'enferment grâce à des sceaux, les douze versets. Les précieuses reliques se sont transmises de parents à enfants dans les familles des héros d'antan. Dans sa prison, le Diable créa trois démonias, Véruza, déesse du sadisme, élégance et humiliation pour accompagner le fruit de ses entrailles, Laegrinna afin de le libérer et de punir l'humanité toute entière. Vous incarnez donc la fille du Diable chargé de récolter les douze versets et au passage de torturer joyeusement les humains qui se mettront sur son chemin. Charmant programme ! La narration, un peu vieillotte se fait par le biais d'image fixe à grand renforts de blabla, euh de textes en français tous doublés en japonais. C'est d'ailleurs un gros point fort pour les amateurs des jeux en provenance du Soleil Levant, qui propose même sa langue originale paramétrable pour l'ensemble des textes et des menus.
Libération démoniaque

Le principe

La pierre ne roule pas d'elle même : il faut la pousser avec un autre piège.

Vous contrôlez Laegrinna, sapée comme une patineuse artistique, et passez votre temps à torturer de pauvres soldats, dans un vieux château. Pour cela, vous disposez de pièges liés aux attributs des démonias : sadiques, élégants ou humiliants. Ils sont faciles à reconnaître dans les menus, ils possèdent chacun leur couleur ; dans l'ordre : rouge, bleu et jaune. Les démones vous soumettent des missions annexes en rapport avec leur domaine de prédilection. Pour faire le plus de dégâts, il vous faut habilement enchaîner ces types de pièges en combos qui selon l'organisation que vous leur donnerez vous feront rapporter des points dans les catégories du même nom. Plus vous enchaînez les pièges, plus vous gagnez d'Ark, l'expérience du jeu. En fin de mission, un tableau récapitulatif vous informe de ces éléments ainsi que les Warl remportés, la monnaie courante chez les démons. L'argent sert pour acheter des pièges, des compétences et des costumes. Les engins de mort ont un prix sonnant et trébuchant mais répondent également à un besoin d'XP.

Vous vous déplacez à la troisième personne en tentant d'esquiver vos adversaires et de les attirer dans les pièges posés préalablement ou originellement présents dans l'une des salles du château. La simple pression de la touche rond vous fait passer en vue du dessus et un quadrillage apparaît vous indiquant les emplacements disponibles pour vos petites surprises. De retour à la troisième personne, vous attirez vos ennemis en vérifiant grâce à l'œil du Diable leur résistance et leur faiblesse. Vous pouvez les cibler et zoomer sur le déplacement. En pratique, cela ressemble à un Orc Must Die, en beaucoup plus lent. En effet, vos opposants arrivent par vague réduite, deux par deux ou trois par trois. Malheureusement, vos parties sont entachées par la mollesse de la réactivité des pièges et une IA mauvaise. Ainsi qu'une gestion aléatoire des dégâts encaissés par vos victimes, conséquence des hitbox défectueuses.
Patinage artistique Machiavélique

Le multi

Les pièges sont répertoriés selon trois catégories : sol, plafond et mur.

Il n'y a pas de vrai multijoueur mais plutôt deux fonctionnalités en ligne. Le mode Quête vous permet de soumettre vos conditions de vos victoires aux autres joueurs, selon le même principe que le mode Histoire. Si cela vous chante, vous partagerez vos meilleurs combos via des replays. Avis aux scoring machines.
Club échangiste

Pour qui ?

Vos exploits sont détaillés en fin de partie.

Si les premières parties s'avèrent amusantes, vous vous rendrez vite compte du côté répétitif de l'entreprise. Si plusieurs modes de jeu sont proposés (quatre en tout), ce ne sont que des variantes du même principe avec des conditions de victoires différentes. En pratique, la durée de vie n'est pas mauvaise à condition d'accepter de refaire sans cesse les mêmes choses. Les neufs chapitres de la campagne principale sont assez longs et les modes supplémentaires proposent un nombre de parties quasi infini. Il faudra accrocher au concept, aimer le trip SM japonais au second degré et surtout vouloir scorer comme un fou.
Scoring = SM ?

L'anecdote

Petite tenue et violence sadique, pas de doute, c'est japonais !

Deception IV n'est pas dénué d'humour, loin sans faux. L'œil du Diable comprend en plus des statistiques de vos victimes, un descriptif de leur motivation : de l'archère pleutre, en passant par le soldat misogyne, au preux chevalier, tout y passe !
Voyeurisme humouristique
Les Plus
  • Voix Japonaise, texte français
  • Un concept original...
  • Les fonctions en ligne, sympathique
Les Moins
  • ... mais qui ne se renouvelle pas
  • Techniquement à la ramasse
  • Répétitif
Résultat

Vous avez sans doute dans votre vie goûté un gâteau bien levé, appétissant mais qui une fois la cuillère plongée dedans, se dégonfle et vous laisse un goût amer dans la bouche : voilà comment nous pourrions décrire l'expérience de Deception IV. S'il arbore un concept original, le titre peine à se montrer à la hauteur. Cela est dû en partie à un manque de précisions techniques (hitbox douteuse, déclenchement des pièges à retardement et l'IA, une calamité) d'une part et un sérieux manque de contenu d'autre part. Néanmoins, les amateurs de scoring et de SM pourront trouver leur compte dans ce jeu de niche qui possède une ambiance bien à lui.

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