Patchin' DiRTy
- Éditeur KOCH Media
- Développeur Codemasters
- Sortie initiale 6 nov. 2020
- Genre Course
Longtemps après Petula Clark, c'est au tour de DiRT 5 de célébrer la gadoue. La gadoue qui éclabousse, qui salit, qui aveugle. La gadoue dans laquelle pataugent des monstres hurlants aux couleurs acides... ainsi que les jeux sortis manifestement trop tôt. Bienvenue dans le monde très arcade de DiRT 5, le jeu de rallye décomplexé et précipité de Codemasters.
L'histoire
De temps en temps, il faut finir impérativement sur le podium. Ou avoir un certain nombre de tampons pour continuer, ce qui peut vous forcer à revenir en arrière pour tenter de nouveaux embranchements et de nouvelles épreuves – en bénéficiant des voitures achetées entre temps. Bref, une suite d'épreuves à la Grid : Ultimate Edition : oubliez les calendriers d'épreuves, les réglages à customiser, la trésorerie à gérer, les équipes à recruter... Vous n'aurez qu'un pauvre écran pour choisir votre sponsor. Nous sommes loin, très loin des modes Carrière de F1 2020 ou de WRC 9. En solo, vous avez quand même deux autres modes de jeu : courses contre la montre « Time Trial » ou contre des concurrents « Free Play ». Et... c'est tout. Côté contenu, en dehors du mode Carrière, DiRT 5 coupe dans le gras comme votre serviteur dans les virages.
Le principe
Analysez bien le terrain dans les épreuves de franchissement contre la montre Pathfinder.
Ajoutez des avions qui passent en rase-motte, des fumigènes, des couleurs acides (espérons que vous aimez le rose vif)... DiRT 5 fait clairement de l'œil aux fans de Forza Horizon 4. Mais sans l'open world qui vous oblige à crapahuter quinze minutes pour trouver une épreuve de quinze secondes. DiRT 5 est un jeu fast-food avec des courses très rapides (entre une et sept minutes), à enchaîner sans temps morts. C'est bête et ça marche : une fois lancée, la course aux tampons et la variété des épreuves rendent le jeu aussi addictif qu'un soda bien sucré. Le tout sur des musiques branchées histoire de motiver les Chamillionaire en herbe à rouler salement.
La jouabilité
Il faut accumuler 121 tampons pour finir le mode Carrière puis débloquer un ultime duel.
Quant aux conditions météo, elles ne sont qu'esthétiques. La pluie ne modifie absolument pas la conduite, pas plus que les tempêtes de sable ou de neige qui auraient pu, soyons fous, déporter les voitures et faire vibrer les manettes. De la part des développeurs de Codemasters, et même pour un jeu arcade, il y a de quoi être surpris. Où est passée la niaque de DiRT Rally 2.0 ? Pire encore, certains véhicules donnent l'impression de pivoter sur un axe central comme cette Austin Martin V8 Vantage GT4 payée une fortune et utilisée... une seule et unique fois, vu sa maniabilité. D'autres ont une direction abominable comme les ignobles Jupiter Hawk 410 ou le Brenthel Industries Unlimited Truck. Et que dire des épreuves de Gymkhana où certaines voitures font littéralement la toupie en maintenant une direction et l'accélérateur appuyés, au point de récolter deux tampons sur trois sans rien faire d'autre ?
Le multi
Pas besoin de ray tracing pour simuler de superbes reflets dans les flaques.
Pour qui ?
Les gains sont mutualisés en solo et en multi pour facilier la customisation de vos voitures.
L'anecdote
Certaines créations du mode Playground valent le détour... et vos votes !
MàJ : La version PS5
Fluidité parfaite même dans les pires conditions : la version PS5 vous fera oublier la PS4 Pro.
L'optimisation PS5 est en revanche très en deçà de WRC 9. Les temps de chargement sont à peine plus courts sur PS5 que sur PS4, et surtout la manette DualSense PS5 est très mal exploitée. Les vibrations manquent de subtilité, les différents revêtements ne se ressentent absolument pas manette en main... Le jour et la nuit par rapport à WRC 9, la référence en la matière. Reste une fluidité irréprochable en mode Performance, avec beaucoup moins de screen tearing sur PS5 – les découpes horizontales de l'écran si présentes sur PS4, Pro y compris. Bref, une version trop semblable à la PS4, signe d'une optimisation précipitée.
Pour plus d'informations, rendez-vous sur la page du jeu et sur la page rétrocompatibilité de Sony.
- Les graphismes et la météo dynamique
- La variété des environnements, des surfaces et des épreuves
- Les niveaux Playground "Trackmania" à télécharger
- Smart Delivery Xbox et upgrade gratuit PS5
- Un contenu vraiment pauvre en solo
- Un moteur physique très inégal, quelques voitures injouables
- Le multijoueur anémique, même après la sortie
- Beaucoup de screen tearing en mode Performance sur PlayStation 4 Pro
- Pas de Replays
Attention, peinture fraîche : DiRT 5 n'est pas fini, bien qu'il soit déjà commercialisé. Le potentiel est là avec des environnements variés, des conditions météo dynamiques, des arènes Gymkhana originales et un mode Playground prometteur. Mais la liste des défauts est trop longue pour rattraper le coup dans l'immédiat, à commencer par un moteur physique bancal et un mode en ligne clairement sacrifié. DiRT 5 sera peut-être un bon jeu arcade dans six mois, au fil des patchs et des Season Pass. Ou peut-être pas – dans un autre genre, on nous a déjà fait le coup récemment avec Marvel's Avengers.