Test | Suikoden Tierkreis : quand renouveau rime avec inédit

25 avr. 2009

Suikoden Tierkreis risque de faire grincer quelques dents. Car c'est un spin off de la saga d'origine (Tierkreis n'a aucun lien avec les épisodes précédents). L'univers n'est absolument pas le même et aucun des anciens personnages ne fait d'apparition. Un sacrilège pour certains fans, et ils vont être encore plus déçus à la vue des autres changements. Pourtant, cela donne un peu de fraicheur à cette série et permet aux non-initiés de pouvoir s'y mettre. Au début du jeu, le scénario ne fait pas dans l'original, comme dans de nombreux jeux de rôle. Pourtant, après quelques heures et la présentation du tout nouvel univers, l'histoire prend forme, des intrigues se tissent et des rebondissements surgissent. Au final, Tierkreis vous embarque dans un scénario intéressant qui se suit avec plaisir. Le jeu est accompagné du début à la fin par des musiques entraînantes, de qualités et toujours justes selon l'ambiance. Des scènes animées sont aussi de la partie, mais là où certains titres ne livrent ce genre de scènes que dans l'introduction et la fin du jeu, Konami les répartit au fil de l'aventure. Ces séquences sont plutôt bien réalisées, le seul bémol vient du choix de l'écran. Elles apparaissent sur l'écran tactile et manque un peu de netteté. Lors de cinématiques importantes, les dialogues sont parlés (en anglais) et sous titrés (en français). Le doublage est de bonne qualité et avoir des séquences animées avec des voix en version sous titrée et une prouesse insoupçonnée de la DS, surtout que ces scènes ne sont pas rares.

L'histoire commence dans le petit village de Citro, le héros et son groupe d'amis partent chasser les monstres aux alentours. Ces derniers sont de plus en plus agressifs depuis un certains temps pour une raison inconnue. Au cours de la chasse, la petite vallée dans laquelle le groupe se déplace devient subitement une grande forêt. Seul le jeune héros semble s'en rendre compte, mais devant l'air septique de ses amis, il fait bonne figure et accuse un coup de fatigue. Pourtant, nos aventuriers vont trouver un mystérieux livre, à son contact certains vont avoir une vision. Après celle-ci, ils retrouvent leur souvenir pour tomber en accord avec leur leader sur l'apparition de la forêt. Assez bateau, le début de Suikoden Tierkreis n'est pas des plus folichons, il devient même un peu brouillon lorsque le double d'un des personnages fait son apparition. Si le scénario commence de manière un peu chaotique c'est pour mettre en place l'univers du jeu. Enfin "l'univers" n'est pas le bon mot car Tierkreis s'oriente sur l'hypothèse des multivers. Ainsi, il existe une multitude de monde, et nos aventuriers en herbe vont découvrir plusieurs portails y menant. Tout comme Chrono Trigger jouait avec le temps, Suikoden Tierkreis joue avec les univers parallèles. Il rajoute bien évidemment, un tyran famélique qui a des desseins plus que malveillants. Vous partez évidemment à l'aventure, plus par insouciance au début, par détermination à la fin, pour arrêter un être dont l'égo surpasse l'entendement.

Tierkreis reste un Suikoden, c'est pour cela que vous retrouvez les 108 Etoiles du Destin. A l'origine les 108 Etoiles du Destin font partis d'un roman chinois "Au bord de l'eau" (ce qui donne Suikoden en japonais). Ce roman raconte les aventures de 108 personnes dont le destin est de se retrouver et de faire face à un gouvernement corrompu. Ces personnages se réunissent autour d'un meneur et établissent une forteresse près d'un marais. C'est un des grands axes de chaque Suikoden et là encore avec ce Suikoden Tierkreis c'est le cas. Ainsi, votre groupe va grandir et peut contenir 108 personnes. Vous allez trouver un château qui va devenir votre QG. En revanche, 108 personnages ne veut pas forcement dire 108 combattants. Certains vont ouvrir des commerces (auberge, forge, épiciers) dans le château, d'autres vont devenir des membres actif en assurant le fonctionnement de tout bon régiment (cuisinier...). Recruter toutes les Etoiles du Destin n'est pas une chose aisée, ce qui rallonge la durée de vie déjà conséquente du jeu. Il faut parfois remplir certaines conditions pour qu'un guerrier rejoigne vos rangs. Autre bon point pour le développeur nippon, tous les êtres rencontrés dans le jeu ont été travaillés avec attention. Ils sont tous charismatiques et vu leur variété, vous allez forcement craquer pour plusieurs d'entre eux. A noter qu'il existe plusieurs fins à ce Tierkreis et que l'obtention de personnages particuliers joue beaucoup sur celle visionnée, le but ultime étant de récupérer les 108 Etoiles du Destin.

Ce qui frappe de prime abord avec ce Suikoden Tierkreis, ce sont ses graphismes. Ils sont d'une beauté rarement vu sur la portable de Nintendo. Les décors sont tout simplement sublimes, le travail des graphistes est remarquable. Tout en 2D, les deux écrans offrent à vos mirettes des lieux magnifiques qui semblent sortir tout droit d'un film de Miyazaki. Les personnages quant à eux sont en 3D, et même si les formes sont un peu cubiques, il est aisé de reconnaitre chaque protagoniste. Les combats quant à eux font dans le classique. Dans la pure tradition des jeux de rôle japonais, vous avez droit à des combats au tour par tour avec le menu classique (attaque, magie, objet, défense). Il est possible de réaliser une grosse attaque collective avec vos quatre guerriers présents. Nouveau changement, alors que la série à toujours permis de faire des rixes avec 6 combattants, Tierkreis passe à 4. Cela ne gène en rien, vu que les ennemis ne sont pas plus nombreux... Seuls les fans vont crier au scandale ! La magie change aussi, fini les runes, place aux artéfacts. Chacun de vos soldats peut avoir 4 magies. Elles se débloquent au fil du jeu en trouvant des artéfacts. Vous gérez les magies comme bon vous semble en les distribuant aux personnages que vous désirez. Enfin, dernier changement notable : la fin des joutes à grandes échelles, qui avaient pourtant leur place eu égard au multivers ainsi qu'au nombre de combattants vivant dans chacun des mondes.