Test | Nikoderiko : The Magical World
20 nov. 2024

Quand la passion éclipse la recherche d'identité

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Nikoderiko : The Magical World

Amateur de jeux de plateforme ? Qui n'a jamais voulu replonger dans ces titres qui ont fait le succès du genre ? Sauter, plonger, récolter, sauver des petites bestioles toutes mignonnes pour devenir le héros dans un univers coloré... Ce seront toujours les maîtres-mots pour un amusement total et les développeurs de VEA Games l'ont bien compris ! Prenez les meilleurs titres du genre, mélangez-les bien fort et vous obtenez un Nikoderiko : The Magical World qui remplit toutes les cases... ou pas !

L'histoire

À bord de son dirigeable d'aventure, vêtu de sa veste d'aventurier et accompagné de Luna, son acolyte, Nikoderiko est un jeune et fougueux aventurier comme on les aime. En route vers une île mystérieuse pour espérer dénicher un grand trésor, les deux compagnons vont rapidement tomber sur un os – comme dans toute chasse au trésor –, en croisant le chemin du baron Grimbald et de ses sous-fifres qui ont envahi l'île. Nos deux personnages n'ont d'autre choix que de libérer cette dernière des griffes de ces envahisseurs avides de richesses. Au cours de leur périple haut en couleur, Niko et Luna feront la connaissance des habitants de l'île : des animaux qui ne demandent qu'à vivre en paix.
Une chasse au trésor haute en couleur

Le principe

Les cinématiques des boss ont des mises en scène impeccables.

Aux premiers abords, Nikoderiko : The Magical World, le tout premier titre du studio VEA Games, semble n'être qu'un énième plateformer 3D comme on peut en voir beaucoup apparaître sur le marché vidéoludique. Un titre simple haut en couleur, au gameplay fluide s'appuyant sur des mécaniques connues qui, malheureusement, ne révolutionnent pas la recette. Sauter par-dessus les obstacles et sur les ennemis, plonger dans des niveaux sous-marins tout en évitant le danger, ou encore fuir un danger imminent qui ne cesse de vous poursuivre dans des niveaux de scrolling horizontal (et parfois vertical !) sont les éléments imaginés pour parcourir avec plaisir l'aventure du duo de chasseurs de trésors. Des niveaux qui tentent des choses de façon brillante (comme un niveau qui fonctionne uniquement avec les ombres) même s'ils sont peu nombreux.

Fort heureusement, le titre réserve également la surprise de proposer des phases 3D où la caméra se déplace, à certains moments, derrière le personnage pour offrir une tout autre expérience. Une approche déroutante la première fois qu'on la découvre, mais aussi des plus bienvenues. En effet, lorsque le début du jeu propose des niveaux tout en 2D, l'appréhension de ce changement est un vrai plaisir. Un changement de ton tranché qui vient rehausser le classicisme de la proposition.

En ce qui concerne le gameplay pur, rien à dire de bien particulier puisque, encore une fois, les contrôles restent du vu et du revu. Des contrôles qu'on connaît depuis très longtemps. Voire depuis l'arrivée sur les consoles du petit moustachu de Big N. C'est pour dire à quel point le titre n'innove en rien de ce point de vue... Évidemment, s'il faut tenter d'apporter une nuance, il peut être souligné que dans l'habitude du joueur, le double saut dans un jeu de plateforme est une notion quasi immuable pour le genre. Or ici, les développeurs prennent le parti pris de le remplacer par un planeur dans le seul but d'offrir la possibilité de parcourir plus de distance ou de faire des chutes plus lentes pour récolter parfois plus facilement certains collectibles. Et force est de constater que, pour le coup, cela peut être perturbant tant cela vient dérouter les habitudes des joueurs.
À trop s'inspirer, l'identité du jeu se dilue dans de simples copier-coller flagrants

L'inspiration

Les bandicoots sont surfait ! Place aux mangoustes, ma gueule !

Outre cet aspect fort conventionnel du titre en termes de genre, ce sont les inspirations qui en émanent qui font véritablement le charme de l'expérience. Les niveaux sont jonchés de petites créatures à récolter, et à libérer en fin de niveau, faisant étrangement penser aux Lums de Rayman, et il est également possible d'entrer dans des canons pour accéder à des niveaux secrets ou encore récolter les lettres NIKO à la façon des KONG dans les jeux Donkey Kong... Quelques exemples d'inspiration que l'on pourrait facilement qualifier comme étant de vulgaires copier-coller faisant passer Nikoderiko pour un honteux plagiat, ce qui serait compliqué à défendre, vous en conviendrez.

Cependant, là où l'on se rend compte que le jeu assume totalement ce parti pris est lorsqu'un PNJ qualifie le héros de bandicoot alors qu'il s'agit d'une mangouste. C'est à ce moment qu'on comprend que Nikoderiko : The Magical World n'est rien d'autre qu'une lettre d'amour d'une époque où les jeux de plateforme révolutionnaient l'industrie vidéoludique avec les plus grands titres. Le titre va même jusqu'à faire référence à des éléments de la pop culture qui soit n'ont soit rien à voir avec le genre, soit sont totalement en dehors du milieu du jeu vidéo. De bien belles références qui sautent aux yeux et qui font vraiment plaisir. Preuve que ces choix sont pensés pour les passionnés et surtout faits par des passionnés.

Mais cela excuse-t-il l'absence d'un scénario intéressant, voire quasiment inexistant, qui n'apporte pas une immersion minimale recherchée par les joueurs ? Malheureusement non ! Un jeu n'est pas qu'une succession d'easter eggs, de références ou d'inspiration de titres qui ont déjà tout inventé. Le jeu aurait mérité d'être salué s'il ne se reposait pas seulement à "rendre hommage" à ces derniers sans aucune réelle interaction avec son propre univers qui est beaucoup trop survolé pour être intéressant pour une potentielle suite.
Une véritable lettre d'amour de passionnés pour les passionnés

Pour qui ?

Les inspirations se ressentent jusque dans les interfaces du jeu.

Vous l'aurez compris en lisant ces quelques lignes de test, Nikoderiko : The Magical World est avant tout adressé aux amateurs des jeux de plateforme, ces jeux qui ont été une porte ouverte au monde du jeu vidéo pour beaucoup dans les années 90. Les amateurs des Crash Bandicoot, Donkey Kong, Rayman ou encore de l'indétrônable Mario seront ravis de retrouver ce qui les avait fait vibrer dans leurs premières expériences.
Ceux qui ont découvert l'amour du JV avec les plus grands pourront se retrouver ici
Les Plus
  • Une ambiance colorée agréable
  • Style graphique cartoon qui fonctionne très bien
  • Ses multiples références et inspirations qui taquineront les souvenirs
Les Moins
  • Une histoire inexploitée
  • Appuie beaucoup trop son gameplay sur ses références sans réellement innover
  • Patchwork de jeux rendant la forme trop fainéante
Résultat

Nikoderiko : The Magical World réussit à raviver les souvenirs et l'ambiance des plus gros succès des jeux de plateforme 2D/3D. Ses inspirations font mouche manette en main et sa pure vibe 90s fonctionne aux petits oignons. Malheureusement, il se contente, malgré quelques bonnes idées de level design, de rester sur des acquis et se piège lui-même dans des mécaniques déjà bien connues. Le fond est un plaisir, mais la forme reste trop fainéante pour faire du titre un jeu populaire.

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