Test | Kaku : Ancient Seal
30 juil. 2024

Un A-RPG indépendant mais solide ?

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Kaku : Ancient Seal
  • Éditeur Bingobell
  • Développeur Bingobell
  • Sortie initiale 12 juil. 2024
  • Genres Action, Aventure, Monde ouvert

BingoBell, jeune studio indépendant chinois, nous livre ici son tout premier titre entièrement réalisé sous Unreal Engine 5. Disponible tout d'abord en accès anticipé sur Steam, ce nouvel action-RPG est maintenant disponible sur toutes les plateformes. S'inspirant des plus grands, Kaku : Ancient Seal est-il un énième titre fade ou fait-il partie des grosses surprises de 2024 ?

L'histoire

L'eau, la terre, le feu, l'air... non ce n'est pas l'introduction au Dernier Maître de l'Air mais bien la description de l'univers qui s'offre à vous ! Ici, vous ne contrôlez pas un grand manipulateur des éléments mais juste Kaku, jeune et fougueux garçon qui voit sa journée banale de chasse se transformer à son insu en une quête pour sauver son monde d'une apocalypse magique.

Initié dans cette folle aventure par un vieil acariâtre du nom de Geiser et accompagné d'un petit cochon, Porcinet (non ce n'est pas un Disney !), alors qu'il aurait dû finir en brochette, Kaku va ainsi partir à l'aventure pour rétablir l'équilibre face à une mystérieuse contamination maléfique. Que cela soit une pure coïncidence ou que le destin avait tout prévu, le jeune garçon devra bel et bien réunir de puissants artefacts pour stopper cette crise et ainsi sauver son peuple d'un déclin certain.

Au programme, voyage aux quatre coins du monde, rencontres atypiques, exploration de mondes fabuleux, combats et énigmes. Le tout dans un univers onirique prenant place à une époque fictive qui pourrait rappeler sans grand mal une période néolithique, grâce à des designs si particuliers, tout en y incorporant des inspirations chinoises.

Cependant, même si tout ceci semble être un bel emballage, qui pourrait s'arrêter là et finalement faire de ce jeu chinois une simple coquille vide, le titre de BingoBell se révèle ne pas être, au fur et à mesure de votre avancée dans cette aventure, avare en bonnes surprises malgré quelques frustrations inévitables.
Chasser puis sauver le monde, une journée comme une autre !

Le principe

Les combats de boss seront les défis les plus costauds du titre.

Si l'histoire reste facilement accessible en termes de compréhension, le jeu n'en est cependant pas parfait. Aventure des plus classiques, sentiment de déjà-vu couronné d'une facilité scénaristique pour impliquer le joueur, c'est ce qui peut résumer dans les grandes lignes cette aventure. Une quête qui parachute le personnage de Kaku d'une scène à l'autre, sans qu'il n'ait véritablement son mot à dire. Le jeune garçon accepte comme si on lui proposait une ballade entre deux activités random.

Fort heureusement, le jeu se rattrape rapidement lorsque l'on découvre que son moteur, l'Unreal Engine 5, sublime graphiquement la proposition d'un univers coloré, diversifié et massif avec ces 4 biomes. Des mondes ayant chacun pour thème l'un des 4 éléments au cœur de l'intrigue. Le moteur montre encore une fois de quoi le studio chinois est capable, ce qui en fait un gros plus pour un jeu indépendant. Puisqu'habituellement, force est de constater que cette catégorie ne bénéficie en général pas d'un très gros budget de développement. D'autant plus qu'ici, et il est bon de le rappeler, il s'agit du tout premier jeu vidéo du studio.

Passé ce première émerveillement, on peut craindre que cela ne suffise pas à en faire un bon jeu. Mais le studio l'ayant très bien saisi, le joueur ne perd pas de temps pour prendre véritablement le contrôle du titre. En effet, à peine engagé dans l'aventure, Kaku commence ses premières missions pour vous apprendre la base, ou plutôt les bases, qui composent le ciment des mécaniques de gameplay que le titre offre.

Le titre est un open world et en général qui dit monde ouvert dit un aspect RPG. En effet, le joueur est très vite amené à découvrir cette fameuse facette qui se trouve bien plus complète et poussée qu'il n'y paraît. Ainsi, en apparence simple, le titre de BingoBell se compose en réalité de multiples strates de gameplay.
Un univers coloré, diversifié et massif

L'aspect RPG

L'Autel des Étoiles est le lieu de toutes les améliorations pour notre jeune héros.

Pour avancer dans l'histoire, il vous est ainsi demandé d'améliorer le héros sur plusieurs aspects, sans quoi, il vous est impossible de faire face aux différents boss que vous rencontrerez au cours de votre périple. Sans faire allusion à une caméra capricieuse dans les affrontements, les rendant confus notamment contre les boss ayant la fâcheuse habitude de se déplacer rapidement, ainsi qu'un lock qui se désactive trop souvent si les ennemis sortent du champ de vision, le personnage dispose de plusieurs améliorations.

Tout d'abord, une principale amélioration consistant à débloquer des techniques d'attaques sous forme de combos. Permettant ainsi une évolution d'approche dans l'aspect combat. Des techniques, dont certaines d'entre elles peuvent se voir ajouter une "spécialisation" d'effet, sous condition d'éliminer un nombre d'ennemis spécifique avec la technique correspondante.
Ajoutez à cela des capacités magiques venant rajouter un plus dans les combats mais qui restent cependant peu intuitives à utiliser notamment lorsque le titre est joué à la manette.

Après l'aspect combat, il vous sera également possible d'améliorer les attributs propres à notre héros. De ce fait, l'arme principale, l'armure, l'arme secondaire utilisée pour les attaques à distance et ses 3 types de munitions ainsi que les consommables, peuvent être renforcés au maximum 6 fois chacun.
Vous l'aurez compris, les améliorations sont un point important dans le déroulé du jeu, car indispensables pour venir à bout des nombreuses épreuves proposées tout au long de l'aventure.

Cependant, oubliez l'espoir de débloquer des points de compétences souvent propres au style RPG grâce à des passages de niveau puisqu'ici, il n'y en a pas. Tout se fait au travers du farming, autrement dit de la récolte de ressources pour les non anglophones dans l'assistance, qui peut être l'un des deux points négatifs de ce système d'amélioration. En effet, il vous faudra ramasser les différents types de cristaux nécessaires, et communs à absolument toutes les améliorations.
Certes, récolter ces composants se fait rapidement notamment car ils ne sont pas présents uniquement dans les différents mondes que le jeu offre puisqu'il vous sera également possible d'en récolter sur les ennemis vaincus ou en récompense des diverses missions (principales comme secondaires) accomplies.

Alors, il est vrai que ce système complet d'amélioration à tout-va facilite une progression rapide, mais il n'en est pas moins dommageable dans le sens ou cela revient à être beaucoup trop simple. Une simplicité enlevant ainsi une progression qui aurait pu être méritée par l'expérience du combat et de l'exploration au lieu de mettre en avant une version qui nous tient (trop ?) par la main.

À croire que le titre s'adresse avant tout aux enfants pour ne pas les frustrer dans leur aventure. Il ne faut, cependant, pas vous y tromper, Kaku : Ancient Seal pourrait tout autant faire fuir le jeune public de par son aspect puzzle game où la difficulté, progressive, laisse souvent place à un timing millimétré.
Trop farmer pour trop de facilité ?

Énigmes et donjons

Les donjons ont des défis progressifs dans les différents challenges qu'ils ont à offrir.

L'aspect le plus intéressant du titre relève en effet des nombreuses énigmes qui accompagnent, à différents stades de la progression, le périple de notre héros.

Lorsque vous découvrez un monde, il vous est possible de débloquer des déplacements rapides au travers de tours de téléportation qu'il faut activer en résolvant une énigme. Un casse-tête qui vous demande de déplacer, dans un certain nombre de mouvements, une pièce d'un puzzle pour activer les tours. En soit, un puzzle unique, mais qui varie uniquement en nombre de coups de déplacements autorisés. Soit dit en passant, cela n'est qu'un amuse-bouche.

En effet, là où l'intérêt du puzzle-game prend tout son sens réside dans la conception des donjons. Des phases de plateforme et de résolution d'énigmes représentant une grande partie du jeu. Très inspirés d'autres tels que ceux des derniers Zelda, les donjons sont tous construits en fonction du monde où ils se trouvent. Autrement dit, le biome du Feu a des donjons en lien avec l'élément tout comme les donjons du monde du Vent qui vous demande d'activer des ventilateurs, ou encore le monde de l'Eau qui joue avec le niveau de l'eau fatal au personnage qui a l'impossibilité de nager (incompréhensible pour un open world).

Et si ces fameux donjons en comptent 4 principaux pour l'histoire principale, il est possible d'en explorer bien plus dans un monde secondaire appelé l'Autel des Étoiles – un hub, accessible uniquement grâce à votre compagnon Porcinet, utile également pour certaines phases de plateforme. Ainsi, il faut vous téléporter régulièrement dans ce lieu afin d'améliorer les compétences et l'équipement de Kaku comme précédemment écrit. Car il vous est impossible d'améliorer les compétences et le héros directement dans les menus du jeu.

L'Autel des Étoiles est donc un royaume souterrain qui relie les 4 biomes et leurs donjons qui, une fois explorés, vous récompensent avec les améliorations de la barre de vie, d'endurance et de magie de notre jeune héros. Ces donjons forment ainsi une ingénieuse conception amenant à de la réflexion, certes souvent peu compliquée à résoudre, mais qui vous permet de trouver un certain équilibre entre exploration, combat et énigmes. Cela apporte un dynamisme constant dans la trentaine d'heures, au bas mot, nécessaires pour venir à bout de l'histoire principale et du contenu annexe.

Ajoutez à cela les éléments dits « classiques » pour un open world tels que des missions secondaires anecdotiques, des coffres à ouvrir pour trouver des armes et armures aux attributs spécifiques (amélioration des points de vie, plus de résistance, taux de coups critiques plus élevé, etc.), la présence de camps pour créer des munitions pour le lance-pierre ou cuisiner des consommables et BingoBell propose ainsi un titre complet qui ravira les amateurs du genre.
Les énigmes et les donjons sont de brillantes idées pour équilibrer le titre

Pour qui ?

Le côté enfantin des graphismes cache des moments plus difficiles qu'il n'y paraît.

Kaku : Ancient Seal est tout le contraire d'un jeu inaccessible. Il est dans la même veine que n'importe quel autre titre du genre. C'est pourquoi tous types de joueurs pourront s'en approcher.

Facile à prendre en main pour des jeunes joueurs grâce aux graphismes cartoon pouvant s'inspirer de ceux de Kena : Bridge of Spirits, et au langage propre (qui pourrait faire penser à celui de la tribu des Manji dans le dessin animé Jumanji, pour les vieux de la vieille). Profitable pour ceux aimant les donjons façon "Zelda-like" ou encore pour les personnes aimant les combats de boss qui jouent sur l'esquive et les attaques dans un bon timing. Le jeu coche beaucoup de cases et réussit à parler à un large public sans distinction.
S'inspirant des plus grands, Kaku parlera à tous
Les Plus
  • Unreal Engine 5 solide
  • Univers vaste, coloré et onirique
  • Une pléthore d'améliorations
  • Des donjons "Zelda-like" variés et intéressants
  • Un titre accessible pour tout le monde
Les Moins
  • Une caméra souvent capricieuse en combat
  • Une histoire simpliste et anecdotique
  • Un farming trop présent
Résultat

Malgré des défauts certains en termes de narration et de répétitivité, le premier titre du studio chinois BingoBell n'en est pas moins attrayant. Avec un Unreal Engine 5 solide, c'est une aventure majestueuse et colorée. S'inspirant des plus grands classiques du genre, Kaku : Ancient Seal réussit ainsi le pari de proposer des mécaniques de gameplay complètes et variées et des énigmes à la difficulté progressive, lui permettant d'être un digne concurrent de titres à plus gros budget. Kaku : Ancient Seal fait partie de cette vague de nouveaux jeux qui démontrent une fois encore que le talent des développeurs chinois, envahissant de plus en plus le marché vidéoludique, est lui aussi tout autant qualitatif que d'autres studios populaires.

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