Preview | Guild Wars 2 se fait attendre, mais risque de faire mal
30 avr. 2012

Rédigé par
Prévu sur
Guild Wars 2
  • Éditeur NC Soft
  • Développeur ArenaNet
  • Sortie initiale 28 août 2012
  • Genres Massively Multiplayer Online, Rôle

Murmuré à demi-mots dans les couloirs d'Arena Net, l'attente et le manque d'information avaient amenés plus d'un joueur à croire que la suite de Guild Wars n'était qu'une légende. Mais ces derniers mois, le projet Guild Wars 2 devient de plus en plus une réalité. Grosses promesses de la part des développeurs, ce nouveau MMO est censé rafraichir un genre qui n'a cessé d'être des variante plus ou moins réussies d'une recette usée jusqu'à la lie, ce malgré les tentatives de rénovations entreprises par Star Wars : The Old Republic ou plus récemment Tera Online. Doucement, dans son coin, sans hâte, ce petit bijou affute encore ses arguments, et nous avons put en témoigner lors du week end beta du 27 avril. Une démo inachevée affichant quelques bugs suffira-t-elle à faire trembler le monde trop récurrent de l'univers persistent?

Tyrie, 250 ans après

Mon nom est Framboisier. Je suis un vaillant guerrier Norn, un peuple fier, combattant, qui aime la bière et les bagarres, et je me prépare au festibère de cette année afin d'entrer dans la légende et gagner le respect de mes pairs. Mais je sais que ce ne sera pas simple, j'ai un rival, Mikkel, sans foi ni loi, qui m'a collé une raclée lors de notre dernière rixe. Lorsque j'aurai vaincu la guivre Issormir, le ver de glace géant, je serai un héros aux yeux de mon peuple, et ma légende résonnera chez les Charrs, les hommes-chats d'Ascalon, dans leur cité de feu et d'acier. Puis j'irai sauver les pâturages verdoyants de la Kryte et rendre visite aux hommes du Promontoire Divin, la plus grande ville que les humains aient jamais construite. J'explorerai les terres lointaines de Maguuma et des iles de feu. Puis je reviendrai au pays de glace boire avec les autres Norns, et nous échangerons nos aventures devant un festin gargantuesque. Ceci est ma légende...

Avatars

La création d'avatar est à la fois riche et bridée

J'ai eu de la chance à la naissance, l'esprit de l'ours a voulu que je sois parmi les plus grands et les plus robustes de ma famille. Chez moi, les tatouages sont importants, et comme les pelages Charrs, chaque motif inscrit sur nos corps nous distingue des autres. Mais il faut dire que le sang qui coule dans nos veines y est pour quelque chose. Même aux extrêmes des fantaisies de dame nature, aucun d'entre nous n'est jamais difforme ou malade. Nous sommes tous des guerriers nés. Je me rase le crâne pour l'aisance martiale que cela procure, mais les cheveux longs et les barbes sont aussi des signes de puissance chez les nôtres. J'y penserai quand j'aurai accompli de nombreux haut-faits. On m'a offert une armure lourde pour partir au combat, et j'ai pu décider de teindre cette dernière dans des couleurs sombres, mais naturelles. Si je dois être un ours parmi les esprits de Hoelbrak, autant ressembler à mon totem.

Faire résonner la légende

Les scénarios sont pour l'instant inégaux, même si leur présence est déjà un plus pour MMO

Une fois arrivé au festibère d'Hoelbrak, une femme chaleureuse et bien pourvue m'invective. Ma première tâche est d'aller affronter la guivre Issormir avec d'autres compagnons d'armes. En attendant que tout le monde se regroupe, Eir Stegalkin, héroïne de mon peuple, proposa de nous faire la main sur un lâché d'animal sauvage pour prouver notre valeur au combat. Puis enfin, le combat épique contre un ver de glace géant commenca. Issormir et ses rejetons nous submergèrent, et profitant d'un instant d'inattention, me mirent à terre. Mes compagnons d'armes se frayèrent un chemin jusqu'à moi et tentèrent de me relever malgré l'intensité du combat. C'est ainsi que j'ai connu Gigi Magic, une envouteuse qui m'accompagnerait ensuite dans mes aventures. Sur pied, arme à la main, et l'œil du tigre, j'assenai à Issormir un magistral coup d'épée bâtarde, et le monstre fini par s'écrouler, ses petits fuyant dans le même élan. Les miens me félicitèrent pour le fait d'arme, mais il n'était point question de me reposer. La Grand Rixe approchait, et il me faudrait être au niveau pour affronter seul à seul mon rival, Mikkel. Eir, que je commençais à sentir légèrement partisane, m'encouragea, et me proposa une série de tâche à accomplir pour devenir plus fort. La première serait d'aller calmer les géants de glace, adorateurs de Jormag, le dragon de glace, dans les montagnes du Nord. Il était temps d'écrire ma légende.

La veuve et l'orphelin

Dire que c'est un petit boss

La route jusqu'aux montagnes était longue, et je ne pouvais m'y rendre sans d'abord honorer les esprits que mon peuple vénère. J'ai résolu les énigmes du corbeau, chassé les proies du léopard des neiges, défendu l'honneur des loups et je m'apprêtais à nourrir les jeunes oursons de la caverne près de la rivière, lorsque nous fûmes tout d'un coup attaqué par les fils de Svanir, des brutes renégates qui ont juré allégeance à Jormag. Gigi et moi défendîmes les ours qui comprirent que nous étions de leur côté. Peut-être avaient-ils senti que j'étais né sous leurs augures. Après avoir terrassé les brigands, il fallu traverser le lac gelé. Un homme nous offrit l'hospitalité, à condition que nous allions chasser pour lui, afin d'avoir de quoi manger le soir. Tout allait pour le mieux, il m'avait prêté un arc, et Gigi utilisait sa magie pour chasser les yaks des collines. Nous abondions de viande pour ce soir, quand nous vîmes un triste spectacle. La maison de notre hôte était à sac : des élémentaires de glace saccageaient les environs, sous l'impulsion d'un magicien revanchard dans les montagnes. Ce sacrilège ne resterait pas impuni. De nombreux Norns nous rejoignirent. Nous taillâmes un chemin parmi les créatures de glace pour aller porter une main leste sur le vilain shaman. Ce dernier, avant de périr, nous donna un nom : le Zélote. Le chef des fils de Svanir. Les géants de Jormag attendraient, il nous faudrait d'abord régler ce problème et sauver le Fjord des steppes de glaces.

l'Arcane de l'arcade

Les combats oscille entre le tactique et l'arcade

Pour aider ces braves Norns, nul besoin de rester plantés comme des celtes devant mes adversaires à prendre des coups et en donner jusqu'à ce que l'un de nous tombe. Le grand Framboisier ne s'est pas entrainé au combat pour faire des duels de claque. Il frappe naturellement avec les outils qu'il maîtrise, mais sait esquiver quand la situation l'impose, change d'arme quand il doit protéger ses collaborateurs, et s'adapte en temps réel à la situation. Les combats sont vifs, rapides, et Framboisier n'aime pas quand ça traine en longueur. Mais il faut savoir s'adapter. Ainsi, si ma préférence va vers l'épée à deux mains pour mouliner tout ce qui me résiste, il faut savoir prendre ses distances avec mon fusil, ou protéger les miens avec mon bouclier. Chaque situation demande les armes les plus opportunes à la situation. Mais malgré ma corpulence et la magie de Gigi, il n'y a pas de rôle pré-établi lors des affrontements. Tour à tour je la protège avec mon bouclier, ou elle distrait l'ennemi avec ses illusions pour me laisser le champ libre. Nous prenons soin de nous-mêmes et nous improvisons constamment. J'ai même pu faire l'expérience interessante des mes flèches passant au travers du champ chaotique qu'elle avait généré : mes flèches rendaient les ennemis fous sans qu'ils aient besoin de rentrer dans la zone que Gigi avait envoutée. Nous commençâmes alors à réfléchir à d'autres combinaisons du même genre afin de créer la surprise chez nos ennemis. Improvisation, réflexe, surprise, combinaisons, nos combats devenaient de plus en plus riches et spectaculaires.

Les bons ouvriers ont de bons outils

L'arche du Lion, le carrefour des civilisations

Sur la route, nous avons eut la chance de tomber sur du bon bois et de précieuse mine de cuivre. Nous pûment extraire ces matière avec mes armes, sachant qu'au pied de la Chaines du Nord se trouvait une petite forteresse où il était possible de faire des affaires, et surtout d'utiliser les structures d'artisanat. Mon père m'avait transmis des rudiment de la forge, et je devais reconnaître que ces derniers affrontements avaient endommagé mon armure. Une fois arrivé sur place, les fils de Svanir étaient encore en train de faire des leurs; ils avaient placé des barrages routiers et tendaient des embuscades aux caravanes qui passaient par là. Mais tout d'abord, je me penchai sur mon armure brisée. Je fis fondre mon cuivre avant de commencer à forger un nouveau plastron, pendant que Gigi me préparait la doublure en toile de jute. J'allais achever un armure simple quand un vieux forgeron vint me voir: "Voyons, jeune apprenti, on ne fait plus d'armure comme cela depuis des lustres. De plus, à quoi bon répéter un schéma sans âme. Un vrai guerrier porte SON armure, une que nul autre ne porte. Laissez vous guider, et soyez plus créatif!". Je remis le métal à la fonderie avant de commencer à expérimenter plus avant. A partir de pièces de mon cru, et avec des inscriptions magiques gravées par Gigi, je venait de créer ma propre armure, une recette unique, que me jalouseraient tous les autres guerriers nordiques. Il ne restait plus qu'à me faire des armes du même accabit.

Guerrier dans la Brume

Le PvP compétitif diffère un peu de ce qu'on a l'habitude de voir: l'objectif est plus important que de tuer des joueurs

Un vrai guerrier ne pourrait jamais être une légende sans avoir combattu dans les Brumes, cette zone de guerre où nous affrontons des bandes rivales sur des territoires contestés. Il y a bien sur les Champs Eternels et la guerre incessante qui y fait rage, mais il y a aussi tous ces champs de batailles plus modestes sur lesquels je pourrais commencer à me faire un nom. Kylo, ou la forêt de NiflHel, n'importe où, de moment que l'on soit enrôlés. Framboisier et Gigi, compagnons devant l'éternel, venait de devenir des mercenaires dont la mission serait tenir les différents objectifs de la ville contestée de Kylo. Il fallait garder divers points stratégiques et bouter les ennemis que l'on nous avait désigné. Ne me demandez pas les tenants et les aboutissants de la mission, je suis un guerrier, pas un politicien, et si telle est ma mission, je l'honorerai avec dignité. Il fallu utiliser toutes nos astuces que nous avions élaborées avec Gigi pour faire fuir nos ennemis, mais son esprit vif lui permis de repérer un trébuchet inutilisé dans les hauteurs de la ville. Nous lâchâmes un instant le point stratégique que nous défendions pour aller nous amuser avec cette arme de destruction massive. Nous vîment la ville s'écrouler sous le poids des rochers, et nos ennemis déconcertés tomber sous notre hargne destructrice. Nous venions d'accomplir notre mission malgré nous. Après quelques missions du même genre, il était temps d'aller nous faire un nom dans les Champs Eternels.

Warriors of the World vs World vs World

Un assaut de forteresse sans machine de guerre? une pure folie

Une fois sur le plus grand champ de bataille de toute la Tyrie, accessible par un portail Asura dans la ville cosmopolite de l'Arche du Lion, un capitaine nous demanda d'entrée de jeu: "De quelle guilde êtes vous?" Bien étrange question qui me laissa sans voix. Gigi tenta quelque chose de peur qu'on nous renvoie chez nous. "Les champions de..." "Championino!" hurlais-je sans trop savoir pourquoi. "Nous sommes de la guilde Championino!" Le capitaine esquissa une moue dubitative, avant de nous affecter à l'attaque d'une caravane de ravitaillement entre deux fortins au nord-est. Nous contournâmes une grande vallée dans laquelle une âpre bataille était livrée. Des soldats installaient des catapultes pour prendre d'assaut un fort mal en point. C'est alors que Gigi me lança: "le fortin! ils sont des nôtres!" Flûte! nous laissâmes tomber notre mission de caravane pour aller aider nos compatriotes dans le fortin, qui semblaient en train d'installer des trébuchet et des scorpions sur les remparts pour se défendre. Les ennemis étaient trop nombreux pour moi et Gigi, mais nous pouvions aider à notre façon. Les engins de siège étaient isolés, en retrait, avec seulement quelques servants qui finissaient de les installer. Discrètement, nous sortîmes de notre cachette, nous nous débarrassâmes des soldats rapidement, avant de saboter les engins de siège. Puis nous reprirent notre route; notre mission avait assez perdu de temps.

Le tour du monde en 3 jours

Tous les environnement sont d'une beauté déconcertantes

Nos faits d'armes commençaient à faire parler dans les assemblées, et nous commencions à avoir roulé notre bosse, Gigi et moi, mais la Tyrie est à la fois grande, majestueuse et de toute beauté. Si le fait de trouver des batailles ou des missions motivait en partie nos péripéties, rien n'égalait le simple plaisir de découvrir de nouvelles contrées, tant chaque recoin de notre monde est d'une splendeur incroyable. Moi, le grand guerrier Framboisier, cru verser une larme en arrivant au Promontoire Divin, la capitale des humains. Sa légende est bien en dessous de la réalité, cette ville immense, foisonnante, vivante, quasiment organique, provoqua le coup de cœur. Nous commençâmes à vouloir la parcourir de fond en comble, découvrir la moindre ruelle, le moindre recoin, et à chaque fois, nous n'étions pas déçu. Chaque lieu a son originalité, sa touche personnelle. Point question d'architecture reproduite en masse en Tyrie, tout à de l'âme et de la personnalité. Toutes la Kryte su dégager ce même sentiment. Nous tentâmes d'aller explorer les forêt criardes des sylvaris et les déserts rocailleux des Asuras, mais déjà le temps imparti dans cette contrée inoubliable touchait à sa fin. Nous devrions continuer d'écrire notre légende plus tard, quand la Tyrie voudrait de nouveau s'offrir à nous.

Parlons technique

Oui, c'est bien un screen du jeu en temps réel sur un PC avec un carte graphique de bureau...

Outre le splendide voyage que le week end beta nous a offert, la beauté des paysages, la trame scénaristique sympathique même si encore incomplète, le système de combat frais, dynamique, simple à comprendre, mais laissant entrevoir une plus grande complexité à approfondir, le système de quête novateur, nous sommes resté assez admiratif de la qualité générale du petit bijou d'ArenaNet. Si le premier soir, les serveur surchargés ont conduit à des déconnections et du lag, si le système de serveurs 'Overflow' ont séparés plus d'un groupe lors d'un changement de zone, nous resterons malgré tout surpris de la réactivité des développeurs, qui ont su corriger les problèmes pendant le week end pour arriver à une expérience qui semblait proche d'un produit fini le dernier jour. Dubitatif des capacités de mon PC – pas forcément optimisé pour les jeux récents – Guild Wars 2 a su passer de saccadé le vendredi soir à hyper fluide le dimanche, et ce malgré des options graphiques élevées. Le jeu semble magnifique, et surtout optimisé, une qualité nécessaire au bon fonctionnement d'un MMO. Bref, le titre semble être en bonne voie de finalisation, et l'expérience beta laisse envisager que l'optimisation n'est pas encore terminée.

Impressions finales

Vos humbles serviteurs attendent le prochain week beta de pied ferme

Le premier soir a été frustrant pour plus d'un joueur, mais dès le lendemain, tout était oublié, l'attente, le silence d'ArenaNet les mois précédents... tout oublié au profit d'une expérience à la fois encourageante et addictive. Alors certes, par ses choix atypiques, Guild wars 2 pourra déstabiliser certains: pas de course de leveling, pas de concours de bite sur le matériel, pas d'élitisme dans les groupes de combats, pas de sectarisme entre les classes, une supériorité en pvp due au talent plus qu'à l'équipement porté. Les 'PGM' vont vite s'en détourner pour aller 'farmer les golds' sur les autres MMO coréens, ou iront faire du Kung Fu Panda sur WoW. Mais tous ceux qui ont aimé les RPG ou les MMO pour la découverte d'un monde à la fois beau et cohérent, qui privilégie l'exploration à l'extermination répétitive de monstres statiques, qui privilégie l'action et la réactivité à l'obsessive planification de chaque étape de jeu, trouveront leur compte. Guild Wars 2 est une titre qui s'adresse surtout à ceux qui n'aiment pas les MMO habituels, ceux qui s'en sont lassé, ceux qui veulent autre chose. Et en cela, ArenaNEt a tenu ses promesses. Une seule question demeure: Hummmm, une date de sortie?!
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Tribune libre