Test | Rainbow Six Lockdown : l'enfant rapporté
10 nov. 2005

Testé par sur
Aussi disponible sur
Tom Clancy's Rainbow Six Lockdown
  • Éditeur Ubisoft
  • Développeur Red Storm
  • Sortie initiale 8 sept. 2005
  • Genre First Person Shooter

Jusque là référence en matière de FPS tactique sur console, la série des Rainbow Six a développé une forte communauté, inquiète de voir annoncés autant de reports de date de sortie du nouvel épisode : Lockdown. Son grand frère avait placé la barre très haut en offrant une bonne dynamique et une prise en main agréable, tout en conservant une difficulté croissante et adaptée. Prévu pour un plus large public, ce nouvel opus justifie t-il son retard par un perfectionnement de l'IA attendu par tous et un travail graphique ? Il semblerait que non.

Osons les couleurs chamarrées de l’arc en ciel

Fans de la première heure sur PC, passez vite votre chemin, sans quoi vos yeux seront brûlés par ce qui suit. Toujours coaché par Tom Clancy, l'équipe de développement a une fois encore intégré un scénario des moins originaux : groupe de terroriste, virus, vol de sac à main et pizza froide à l'arrière du van avec la petite manu. Mais revenons au virus, digne du film Alerte, voilà qui devrait tous nous motiver pour attraper le pad et, en respectant la loi de Clancy "Une balle un mort", partir à la recherche de ces terroristes, les indépendantistes Picards. Toujours à la tête des Rainbow, vous devrez leur indiquer ce qu'ils devront faire grâce à l'interface de commandement, point essentiel du FPS tactique. En pointant sur une porte, vous demanderez à ce qu'elle soit enfoncée grâce au tout nouveau bélier, ou explosée par les gonds, puis de la même manière vous déciderez des actions suivantes, dans ce cas par exemple nettoyer à la grenade ou l'investir en hurlant. Cette interface révolutionnaire en son temps est de nos jours très classique, celle-ci a quand même une distinction par rapport aux autres : elle est plus lourde et moins précise, ce qui en fait une interface d'exception, voire même collector. Jusque là donc rien de bien neuf pour ce groupe d'intervention qui, pour la première fois, a un nom qui me fait plus penser à un groupe de majorettes qu'a des justiciers en armure de kevlar. Une fois les bases acquises, les jolies cinématiques passées, on entre dans le vif du sujet. Et là, c'est le drame.

Inintelligence artificielle

coucou

Les terroristes rencontrés vous seront indiqués par un grand rectangle blanc tout autour de leur personnage, et ce, même s'ils font l'effort de s'accroupir derrière une voiture par exemple. Notons que cet exemple est un cas rare car la plupart du temps ils figeront sur place, ou encore mettront un temps infini à vouloir se mettre à couvert à l'autre bout du niveau. Quand ils vous tireront dessus, ça arrive, ce sera avec une visée des plus aléatoires. Pendant les échanges avec l'ennemi on se demande souvent où peuvent être nos hommes : par exemple si le premier est bloqué par un terrible extincteur collé au mur, les autres feront de même, volant à son secours. Une fois le droit chemin retrouvé, on pourra théoriquement leur demander de faire ce pour quoi ils sont payés, nous couvrir et nettoyer les lieux. Mais l'ordre est dur à passer, l'exécution est molle, on assiste même à des séance de grand n'importe quoi, les voyant tourner en rond et abandonnant les objectifs. Magnifique.

Pat & Tic

Ali met le feu

L'ambiance est clairement donnée dans le film d'action américain à 0.33€, avec des mises en scènes douteuses accompagnées de répliques qui auraient du être traduites en coréen, pour que l'on ne les comprennent pas. Mais ne cherchez pas dans les options, vous ne trouverez que quelques configurations de manettes pré-établies, rarement un jeu – même sur console – offre si peu de choix dans les menus. Manqueront cruellement à l'appel : inversion des axes, réglage de la sensibilité des sticks, possibilité de redéfinir ses boutons, par exemple. Mais ce serait crucial si Rainbow Six: Lockdown nous proposait un vrai FPS tactique, car ici, ce n'est pas le cas. Les niveaux à l'action sans grand intérêt et au level design des plus communs s'enchaînent avec des séances de snipe, qui auraient pu donner un plus au jeu, le rendre sympathique, mais au lieu de cela on se retrouve à shooter lascivement de pauvres personnages mettant une fois encore en avant les faiblesses de l'intelligence artificielle.
Les Plus
  • Quelques sons sont agréables
Les Moins
  • Produit non fini basé sur une licence à succès
  • N'a en commun que le nom avec les anciens épisodes
Résultat

Aucun niveau de cet épisode ne laissera de souvenir impérissable, de plus les textures déjà vues accompagnent la piètre modélisation dont fait preuve le jeu. Quelques armes émettent un bruit des plus réalistes et l'on sent la poudre lorsqu'elles crachent le plomb mais elles font hélas contraste avec l'ambiance générale. En bref, ce titre n'a plus rien d'un Rainbow Six, la tactique étant remplacée par de l'action facile, le jeu perd tout son intérêt. Si encore l'IA avait suivi, on aurait pu apprécier un mélange des genres, mais le choc est trop important, et les défauts présents en font un jeu que l'on trouve bâclé. Peut être que les possesseurs de Xbox apprécieront leur version qui semble plus soignée au niveau des graphismes et possède un système de carrière permettant de faire évoluer leur Chavez, mais il est clair qu'en voulant faire du profit sur cette licence, Ubisoft l'a tout simplement mis sous terre, du moins, sur PS2.

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