Test | Hellforces : shoot à l'ancienne
14 sept. 2005

Testé par sur
Hellforces
  • Éditeur MC2
  • Développeur Orion
  • Sortie initiale 7 juil. 2005
  • Genre First Person Shooter

Au pays, de Heidi, il y a des méchants et des gentils, et comme chacun sait, les méchants vont en enfer. Ceux d'entre nous qui commencent à purger leur peine sur terre ont toutes les chances de jouer à Hellforces, survival guide de ce qui attend ceux qui dégonflent les pneus de leurs voisins ou donnent du saint morêt périmé à leur chat. Survolé il y à 4 mois de cela lors d'une preview qui a laissé le goût amer de la barre à mine sur les gencives, Hellforces nous donne la conception de l'enfer des développeurs russes de chez Orion. Mais a-t'elle été soulagée des défauts notés lors de la preview ?

Pour une histoire, c’est une histoire !

Un FPS bourrinissime comme celui là n'a pas tellement besoin de scénario, mais c'est toujours bien de pouvoir s'identifier un minimum au personnage que nous allons incarner. Après tout, on va étripailler ensemble ! Pour rappel, tout commence dans les locaux de la police locale, interrogé par un agent d'Interpol, voulant savoir ce que l'on avait fait précédemment. Mais là, c'est le drame : vos souvenirs ne réapparaissent que petit à petit. Vous l'aurez compris le jeu démarre par la fin de l'histoire et, au fil des niveaux, il y aura des cinématiques expliquant le pourquoi de votre présence dans ces bureaux. Bien évidemment, il y a une femme là-dessous, une de celle qui vous a profondément déçu mais vous n'avez pas pu vous empêcher d'aller la sauver dans ce quartier bouclé par les militaires où elle se fournissait en drogue... Quoiqu'il en soit, on se retrouve dans un paysage apocalyptique, une barre de fer à la main, et des zombies un peu partout qui apparemment vous veulent comme repas. Ils ont bon goût, c'est déjà ça.

Beargh !

Si c'est pas du mauvais goût....

Les ennemis approchent dans une dégaine digne d'un Evil Dead ou de la récente parodie Shawn of the Dead en se balançant presque sur place, et les rares bruits qui sortent de leur gorge font plus pouffer de rire que sursauter. D'ailleurs on rigole bien, durant les premiers niveaux tout du moins, après on s'agace. Vous rencontrerez une dizaine de sortes de monstres différents tout au long du jeu, ceux-ci avanceront en ligne droite lorsque vous serez repéré, c'est-à-dire lorsque vous leur aurez tiré dessus à moins d'un mètre et ils se coinceront joyeusement dans le premier élément de décor présent sur leur route. Pourtant deux d'entre eux ont une esquive : un pas chassé pour l'un et une roulade pour l'autre, mais rares seront les fois où vous les verrez tenter de vous fuir. De toutes manières, les personnages rencontrés dans Hellforces sont raides, pas très détaillés et placés de manière incohérente, bref on s'ennuie vite et les massacrer devient vite rasoir, et ce même avec l'impressionnante collection d'armes mise à disposition. De la barre de fer au laser high tech, vous n'aurez qu'a viser la tête pour tuer en 1 voir 2 coups, et le corps pour 3 à 4 décharges de poudre et 15 ou 16 coups de barre de fer, batte de base-ball ou couteau de boucher, autant dire qu'on oublie vite les ustensiles du début. Quant au design des armes, on peut dire qu'elles sont modélisées, c'est déjà pas mal et le level-design est fait à partir de croquis récoltés dans les maternelles de la région, le responsable devant accomplir son service militaire de 23 ans.

Et le moteur, c’est du Lada ?

Une balle dans la tête et il admire la tâche de sang

Le moteur est vraiment très bizarre à prendre en main, on a l'impression d'avoir du scotch double face sous les semelles, et du scotch tout court dans le foie. Pourtant, celui-ci est présenté comme un moteur de dernière génération avec une foultitude d'effets directx9 disponibles, mais ça ne prend pas. Le moindre éclairage demande des ressources extraordinaires, et le fait d'avoir 16 ennemis présents à l'écran simultanément n'apporte pas grand-chose quand on sait que l'on a une dizaine de types de méchants disponibles tout au long de la partie, (non, je ne peux pas dire histoire). Les armes sont d'une précision redoutable, car justement la précision n'est pas gérée, d'un bout à l'autre du niveau vous toucherez là où vous visez, ce qui abaisse tristement encore l'intérêt que l'on peut porter au jeu. Les interactions se limitent à ouvrir des portes et chercher quelques cartes d'accès, ces recherches sont très basiques car la plupart du temps ce que vous cherchez est derrière le monstre à éliminer. Par contre des items à collectionner sont disséminés, ils vont directement dans l'inventaire et donnent des bonus, comme la vision de nuit par exemple, et l'on pourra collecter des dents de vampires et autres choses rappelant certaines grandes références cinématographiques.
Les Plus
  • Pas besoin de grosse machine
  • Son prix (environ 35€)
  • On ne réfléchit pas
Les Moins
  • Aucune immersion
  • Niveaux plats
  • Réalisation bâclée
Résultat

Acheter Hellforces relève plus du masochisme que du plaisir de jouer. Certes il trouvera acquéreur grâce à son prix compétitif, son packaging ciblé et ses faibles exigeances matérielles pour peu que l'on baisse les détails. Tout ce que l'on souhaite, c'est que l'équipe de développeur puisse un jour nous sortir une suite ne présentant pas les mêmes défauts en gardant cet esprit d'effusion de sang et de massacres à la tronçonneuse/fer à repasser pour passer des heures de bourrinages à se vider la tête. Dommage, ça ne sera pas pour cette fois.

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