Test | Hammer & Sickle passe son tour
12 juil. 2006

Testé par sur
Hammer & Sickle

Il est des styles de jeux qui, sans provoquer de fort émoi aux foules, gardent leur lot de passionnés au fil des ans. Dans ce cas précis, il faudrait plutôt parler de décennies. Hammer & Sickle représente le jeu de rôle tactique au "tour par tour". Créé par des ténors du genre, ce nouveau titre utilise un gameplay ancestral vous embarque en pleine guerre froide. Espionnage et combats à la pioche sont au programme. En êtes-vous ?

Souvenirs, souvenirs...

Tout a commençé dans les temps immémoriaux des DX 33 Mhz. Tenant sur à peine une dizaine de disquettes, Jagged Alliance fait son apparition, succédé plus tard par UFO. De nombreux joueurs prirent alors connaissance du jeu de rôle tactique et en tombèrent fous amoureux. Peut être en connaissez-vous d'ailleurs, mais il paraît qu'ils vivent reclus dans des grottes. Hammer & Sickle utilise ce même système qui, dans le fond, n'a pas évolué d'un iota. Vous dirigez un ou plusieurs personnages sur une carte. Bien, jusque là vous devriez pouvoir suivre. Nommons le chef de ces personnages Ivan. Il peut se déplacer en courant, en marchant, accroupi ou en rampant. Incroyable, mais ce n'est pas tout. Notre ami sait se servir d'une arme, se cacher dans les buissons et peut même se soigner ! Le meilleur dans tout ça est qu'il a la possibilité de se mettre en mode "combat" lorsque cela devient nécessaire. Ou quand ça l'amuse. Alors concentrez vous car c'est là que tout se complique.

Un jeu livré avec une calculette

4 classes de personnages sont disponibles lorsque vous créez votre joueur.

Dans ce mode, chaque action débite un total de points d'actions (PA) dont vous disposez. Ces PA sont utilisés pour chaque... action. En fait, un déplacement d'un point A vers un point B vous en coûtera un certain nombre (aux environs de 50), selon la distance parcourue. Tirer sur votre ennemi à l'arme automatique déduira votre capital de 20 points par rafale, et dans ce cas précis il en faut 2. Tout va bien car vous disposez de 90 PA. Mais débutant que vous êtes, vous ne prenez pas en compte les 5 PA utilisés pour recharger votre arme. Et voila qu'au milieu du tour, c'est à Günter de jouer et la balle de son mauser se loge entre vos deux yeux. Moche n'est-ce pas ? C'est pourtant là tout l'intérêt du jeu. Evidemment, ça se complique lorsque vous rencontrez plusieurs ennemis à la fois. La meilleure méthode est alors d'assurer la surprise. Un arbre de compétences vient étayer ce gameplay. Ainsi, au fil du jeu vous acquerrez la possibilité de courir sans faire de bruit, par exemple, ou bien encore de gagner en discrétion. Vos attaques sont plus efficaces, ou vos tirs plus précis. Le panel est large et peut contenter tous les styles de joueurs.

Toi aller espionner

Des scènes utilisant le moteur 3D vous placent dans le contexte. Oui mais quel contexte ?

Le scénario de base tient sur un mouchoir de poche. Juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Américains et Russes se sont partagés l'Allemagne. En tant que héros de guerre soviétique, vous êtes assigné à diverses missions en territoire ennemi (chez les anciens alliés, en fait). Vous devez recueillir des informations sur l'arme nucléaire des américains. Mais l'histoire se construit au coeur même des missions. A vous de dialoguer, un peu plus que sommairement grâce à un choix entre plusieurs réponses lors des conversations. Vous trouvez de cette manière où dormir, des alliés ou de l'argent. Effectivement, les missions se déroulent sur plusieurs jours et bien souvent vous êtes bloqué derrières les lignes ennemis. Le cycle jour/nuit est respecté et a des conséquences sur les réactions de certains personnages. Les missions sont enrichies d'une multitude d'objets à ramasser pour les revendre par la suite, ou simplement les utiliser. Tout cela paraît bien mais... il y a un "mais".

Des graphismes taillés à la faucille

Voila un arbre de compétences bien pensé, très complet.

Les graphismes datent. Même s'ils sont colorés, ils font penser à Silent Storm, sorti en 2004. Logique puique que c'est le même moteur 3D qui est utilisé. Là n'est cependant pas l'essentiel car ce qui importe ici, ce sont les possibilités d'évolution des personnages. Et là, surprise, le titre est justement enrichi mais dans le mauvais sens du terme. En effet, à chaque tour de combat, les actions des ennemis, mais également des personnages neutres, sont calculés. Et c'est long, très long. Ce système ôte une bonne part d'intensité aux combats. De la même manière, le manque d'indication dans les objectifs casse le rythme procuré par certains débuts de missions périlleux. Après une bonne phase d'action, vous perdez votre temps à chercher votre but, ou le PNJ qui vous donnera les bons dialogues vous permettant d'avancer un peu. Bref, vous vous ennuyez, au mieux. Au pire, vous allez vite vous énerver.
Les Plus
  • Un joli boîtier
  • Une notice épaisse (en plus d'être sympa le boîtier est lourd)
  • Le CD est rond, ce qui convient parfaitement à votre lecteur, qu'il soit DVD ou non...
Les Moins
  • Des musiques affreuses
  • Un scénario décousu
  • Une action longue et répétitive
  • On est perdu !
  • La difficulté trop inégale
Résultat

Au final, si vous n'êtes pas un inconditionnel de ce type de jeu, mieux vaut passer votre chemin. Même si sur le papier toutes les cartes jouées par les créateurs de Blitzkrieg semblent prometteuses, elles tombent rapidement en frîches. Un gameplay lent, des cartes étriquées et des missions sans queue ni tête gâchent le travail effectué. Ajoutez à cela une bande son des plus risibles, jonglant entre la musique d'ascenseur et des reprises de Europe au synthé. Une difficulté bien inégale, et ce au sein même des missions, finit d'allonger la liste des reproches faits à ce Hammer & Sickle. D'ailleurs, à quoi bon lui faire des reproches, tant il est vite oublié une fois le CD rangé.

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