Preview | NY Police Judiciaire – Episode 3 : Papiers siouplait !

30 août 2005

Depuis 15 saisons sur les écrans, la série Law & Order (plus connue chez nous sous le nom de New York : Police Judiciaire) a comme pilier l'inspecteur Briscoe ou dans la vraie vie Jerry Orbach (éclatant dans Le Prince de New-York, démentiel dans Dirty Dancing, mort l'année dernière), c'est lui que vous incarnerez et comme lui devrez gérer votre équipe et mener l'enquête à terme. Votre travail sera de recueillir des indices, interroger les suspects, demander des analyses psychiatriques, bref tout, même la paperasse, les donuts et le café sont en option. Après le générique TV où les personnages sont modélisés pour l'occasion, le jeu alternera les scènes de dialogues fixes et le déplacement en clic & play, le curseur se transformant lorsque vous passez sur une interaction possible. Les déplacements entre les divers services (légiste, labo, surveillance des suspects, etc.) et les endroits où vous irez interroger vos "clients" se feront via une carte, en un clic, j'aurais préféré des sirènes et des dérapages, mais bon, on s'en contentera.

Le corps est retrouvé dans les vestiaires du club de Tennis, d'où le titre de cet opus. La première chose à faire est de fouiller l'endroit et de ranger les indices dans votre inventaire, comme tout bon inspecteur ferait, pour les analyser par la suite. Vous pourrez interroger les protagonistes par le biais d'une liste de questions, à vous de choisir les bonnes, car elles donneront de nouveaux choix, inutiles ou embarrassants pour le suspect. Une certaine succession de ces questions/réponses fera craquer votre interlocuteur, vous donnant ainsi de nouveaux éléments. Ne le brusquez pas, sans quoi vous le verrez s'énerver, puis souvent bloquer la conversation, attendant que vous ayez quelque chose de vraiment compromettant le concernant. Il est aussi possible de glisser déposer les photos des personnages sur quelqu'un que vous interrogez, de cette manière il vous dira s'il connaît ou non cette personne, et ce qu'il en pense. Une bonne méthode pour découvrir les menteurs. Les objets collectés par ce biais ou lors des fouilles sont envoyés au labo ou encore au service de recherche. Ce qui peut paraître anodin se révèle souvent décisif, comme par exemple une carte de sécurité interne qui peut dévoiler la double vie d'un suspect ou l'ADN d'un foetus vous donnera celui du père, qui sera comparé aux personnes suspectées, etc. Tous ces dossiers sont rangés au fur et à mesure dans votre mallette, avec vos notes mises à jour automatiquement, et vous seront nécessaires pour établir un mandat d'arrêt, puis finalement seront présentés devant la cour.

Sur votre bureau se trouve un tas de pochettes, chacune d'elle correspond à une demande spécifique : évaluation psychiatrique, filatures, recherches sur le passé, laboratoire, avis de recherche et mandats d'arrêt. A l'intérieur se trouve un formulaire vous permettant d'y glisser les objets à analyser, ou encore les photos des personnages que vous voulez faire suivre, envoyer chez le psy ou celles dont vous voulez tout savoir. Cet endroit est le point clé du jeu, Il y a un délai permettant au service concerné de traiter votre demande, tout ne se fait pas automatiquement donc sachez faire les bonnes demandes en temps utile vous sera d'une aide précieuse car certains objets nécessitent une visite au labo puis aux recherches dites "intégrales" (une spécialité policière). Aller voir le médecin légiste relève plus de votre libre arbitre, c'est plus une amie qu'un collègue et elle vous donnera de précieux conseils (ferme ta braguette etc.).

L'ambiance est fidèle à la série, elle reflète bien les longues journées de l'enquêteur qui a tout sacrifié à son métier et ne rentre chez lui que pour dormir. Les séances d'interrogatoires plus ou moins fermes se succèdent, les mensonges aussi, et il faudra questionner plusieurs fois chaque personne afin d'y voir un peu plus clair. Et c'est là qu'on pourra trouver le talon d'achille du jeu si ce n'est pas corrigé : les listes de questions finissent par se ressembler, ce qui donne un sentiment d'ennui et en cliquant de manière hypnotique sur les phrases qui se succèdent, vous repèrerez le bon choix assez rapidement. Chaque réponse de votre interlocuteur provoque un accès au lecteur CD, pas très long mais assez pour qu'on s'en aperçoive, espèrons que certains dialogues soient copiés sur le disque dur dans la version finale. Les graphismes sont dans l'ensemble simples et il est à noter que sur notre pré-version, le jeu ne s'est pas lancé en 32 bits, pilotes mis à jour juré craché, forçant à mettre la seule option graphique actuellement disponible sur 16bits. Mais quand même, c'est du très simple. Les personnages sont correctement modélisés et la mâchoire bouge bien (sauf celle de la victime, on enquête la dessus aussi) mais la seule animation dont ils disposent agace un poil, vu qu'elle est exécutée toutes les deux phrases. Dans la version anglophone du jeu les voix sont joliment rendues et sont pour les personnages principaux celles des acteurs de la série, ce qui plaira aux fans. L'intrigue quand à elle est bien ficelée et vous donnera du fil à retordre. Le jeu est basé sur la qualité de l'enquête policière et force est de constater que les quelques heures auxquelles nous avons eu droit laissaient deviner un fil prometteur.

Les fans de la série verront certainement en cet opus un épisode inédit, et les amateurs d'enquêtes un beau challenge si la complexité de l'affaire est dans la continuité de ce que nous avons pu voir. Mais Jeu, Set et Meurtre attirera-t-il les joueurs ? Pour cela, il faudrait que les développeurs travaillent sur ce que nous avons pu noter plus haut, tout en restant dans l'ambiance de la série. Néanmoins, à défaut d'être un hit interplanétaire, ce volet saura certainement trouver sa place dans la ludothèque du joueur occasionnel si son prix public annoncé est respecté (30 €) mais aussi grâce à la faible configuration requise. Le suspence prendra fin dans quelques semaines.