Assassin's Creed : Forgotten Temple, pirate du bout du monde
06 oct. 2024

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Apprécier éperdument une œuvre vidéoludique amène toujours un sentiment de vide quand on arrive au bout de l'aventure manette en main, mais lorsque qu'elle sort de son médium principal, ce n'est qu'un plaisir assumé. Et s'il y a bien une franchise qui a su, depuis le début de sa création, outrepasser le jeu vidéo, c'est bien celle d'Assassin's Creed. Après des dizaines d'œuvres tentant de développer des intrigues en dehors de la franchise principale, Assassin's Creed : Forgotten Temple prend le parti pris de prolonger l'une des aventures les plus appréciées encore à ce jour.

En 1725, le célèbre pirate Edward Kenway est envoyé en mission à la recherche d'un grand trésor. Alors que les indices le mènent dans la province de Macao en Asie, notre fougueux pirate se lance dans un contre-la-montre. En effet, cette nouvelle chasse au trésor rencontre un obstacle de taille : les Templiers. La branche asiatique de ce puissant groupe secret est, elle aussi, activement à la recherche de ce fameux trésor. Un trésor qui les mènera tous à la Première Civilisation. Celle qui, depuis longtemps, est la source d'un conflit légendaire, un conflit qui, encore aujourd'hui, n'a de cesse de faire des ravages dans l'ombre. Le jeune Noa Kim en fera les frais à notre époque.



Après les Caraïbes, Edward Kenway continue l'aventure à l'autre bout du monde.


Qu'il est plaisant de retrouver l'un des assassins les plus célèbres de l'une des franchises les plus célèbres du jeu
vidéo ! Ce qui est d'autant plus intéressant avec cette aventure, c'est le fait d'y voir une certaine évolution du personnage. Lui qui devenait un membre important de la Confrérie des Assassins par "accident", Edward ici est décrit comme un combattant accompli et pleinement conscient de sa mission qu'il a acceptée trois ans auparavant. Et cela est plus que bienvenu puisque ce webtoon s'intègre plutôt bien dans l'univers vidéoludique. De façon cohérente, il fait partie d'une certaine continuité logique approchant, de par le fait, une dimension cross-média à un ensemble déjà existant, tout en apportant sa propre originalité. À l'instar des précédentes œuvres qui sont sorties au fur et à mesure des années et qui mettaient pour la plupart des assassins inédits à la franchise. Favorisant ainsi l'expansion de cette dernière au-delà des limites.



Des Templiers assassins ? Une nouvelle dimension inédite de l'ennemi ancestral de la Confrérie.


Cependant, là où Forgotten Temple est particulièrement original, c'est qu'il ne met pas uniquement l'accent sur Edward Kenway. En effet, la licence étant connue, à l'origine, pour proposer deux univers en un seul jeu, à savoir l'époque historique dans lequel évolue l'assassin ainsi que l'époque moderne dans lequel Abstergo, cette société gérée par les Templiers, utilise l'Animus pour rechercher les fragments d'Eden. Et donc, là où la bande dessinée brille par son intérêt de lecture est qu'elle fait le choix de remettre au centre de l'intrigue ce Présent qui a, au fil des opus, été totalement retiré pour simplement focaliser ses divers scénarios autour des zones grises des faits historiques narrés. Cela, au travers du point de vue de Noa Kim. Chaque avancée d'Edward Kenway dans sa quête est entrecoupée de passages dans lesquels Noa est mis en avant, faisant vraisemblablement écho à l'histoire de Desmond Miles, héro des cinq premiers opus de la franchise. On y découvre un jeune homme banal qui voit sa vie, emprunt de douleur liée à un drame de son enfance, changée du jour au lendemain et dans laquelle il est entraîné contre son gré vers un destin plus grand.



L'époque moderne dans le scénario est ce qui manquait à l'essence même de la licence.


Assassin's Creed : Forgotten Temple fait partie de ces œuvres surprenantes dont on n'en attend pas grand-chose au premier abord, mis à part un simple moment de détente pure, mais qui se révèle efficace et intéressante au fur et à mesure que l'on parcourt ses nombreuses cases colorées. Ce premier tome est donc efficace en faisant l'effort de réconcilier la licence avec des aspects importants abandonnés au fur et à mesure des opus du média principal, alors qu'ils avaient fait la renommée de l'univers.


📖👀 À lire : Assassin's Creed : Forgotten Temple, 2024, par Tabii et ARC, 216 pages, 150x210 mm, 12 €, éditions Mana Books.

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