- Éditeur Southlogic Studios
- Développeur New World Computing
- Sortie initiale 7 mars 2000
- Genre Rôle
Après un Might and Magic 6 techniquement daté mais avec un scénario béton et un bon gameplay, après un Might and Magic 7 techniquement encore plus daté, un peu plus joli, avec un très bon scénario bien que plus court et plus facile, Might and Magic 8 se présente comme une troisième déclinaison du même système et moteur de jeu, daté au-delà des mots, un scénario encore plus court, encore plus simple, mais cette fois, en plus, sans grande originalité. La recette commence à sérieusement s'affadir, en particulier si on considère les faiblesses du jeu.
Une suite sans grand rapport.
Faisons simple.
Engagez-vous qu'ils disaient.
Un peu de sang neuf.
Mais pas trop neuf non plus.
Système d'aptitudes.
Appelez-moi Grand Maître.
Les promotions.
Changement dans l'immobilisme.
Might & Magic 7 et demi.
Immobilisme dans l'immobilisme.
Deux doses de musique.
Et une de son.
Des verres et des chiots.
Moralité,
Quand voler devient trop simple.
Armageddon's Blade.
La fureur du Dragon.
Au départ était le commencement.
Parallèlement, la routine habituelle de M&M se met en place. Différentes régions à visiter, chacune avec une ville (Ravenshore et ses humains, Alvar et ses Dark Elfes, Ironsand et ses Trolls, Murmurwoods et ses Prêtres de la Lumière, Garrote Gorge et ses Dragons/chasseurs de Dragons, Ravage Roaming et ses Minotaures, Shadowspire et ses Nécromanciens, Dagger Wound et ses hommes-rats, Regna et ses pirates), ses boutiques (armes, armures, sorts, tavernes, banques, camps d'entraînement, ...), ses habitants sans intérêt (et ils sont nombreux), ses habitants fournisseurs de quêtes (nombreux aussi, mais moins que dans les précédents M&M, comptez une bonne trentaine/quarantaine de quêtes au total ce qui ne fait pas lourd comparé aux bons vieux M&M qui tapaient allègrement dans la centaine), ses instructeurs de compétences (un seul instructeur par niveau de compétences contrairement à MM7 où il pouvait y avoir plusieurs ##NPCs## instruisant la même chose) et ses paysans qui, contrairement à MM6 et 7, ne disent jamais rien d'intéressant, ne peuvent plus être recrutés, bref ne servent plus à rien.
Ensuite vinrent les quêtes.
Les habitants de Ravenshore, Alvar et Ironsand sont alliés d'office, et vous devez vous assurer de la collaboration des Dragons et chasseurs de dragons de Garrote Gorge, des Minotaures de Ravage Roaming, du Temple du Soleil de Murmurwoods et des Nécromanciens de Shadowspire. Comme vous pouvez le deviner, les Dragons et leurs chasseurs ne s'entendent pas très bien, de même que les Prêtres du Soleil et les Nécromanciens. Vous devrez donc choisir à chaque fois l'un des deux camps pour que l'autre accepte de rejoindre l'Alliance. Similaire au choix Clair/Obscur de MM7? Pas vraiment. D'une part, le choix est vite fait (les Prêtres du Soleil sont des abrutis profonds, quant aux chasseurs, c'est bien simple, un bon chasseur est un chasseur mort, et je ne parle pas que du jeu) et d'autre part, ce choix n'a aucune, et je dis bien aucune influence sur le déroulement du jeu.
Déroulement rigide, dénouement énigmatique.
- Les musiques et l'ambiance sonore
- Le dénouement final
- Le mélange action/aventure/développement des M&M
- Le manque d'originalité et de profondeur du scénario
- Le moteur 3D ultra-dépassé
- La faible difficulté du jeu
- La surpuissance du dragon
- L'absence totale d'innovations ou même d'évolutions
Pourtant, la dernière phase du jeu (combats ennuyeux sur les plans élémentaires exceptés) et toutes les révélations qu'elle comporte peuvent faire oublier la plupart de ces points noirs, du moins pour ceux qui s'intéressent à l'histoire de la série. Pour les autres, ceux qui ont joué à MM6 et/ou 7 mais qui ne suivent pas particulièrement l'histoire, de même que pour ceux qui ne connaissent pas encore la série, MM8 est loin d'être indispensable. Mis à part ces révélations et sous-entendus (jusqu'à la dernière image d'Escaton), MM8 n'ajoute strictement rien à la série et aurait même plutôt tendance à lui faire du mal. On peut apprécier le jeu si on a apprécié MM7, mais sans plus. MM8 paye le prix d'un moteur 3D décidément trop vieux et de nombreuses faiblesses de toute évidence liées à un développement trop hâtif, ce qui est le moins pardonnable de la part de New World Computing. Plus qu'à espérer que MM9: Legends of Might & Magic, qui utilisera le LithTech Engine 2.0 comme moteur 3D, rattrapera ce demi-dérapage et rendra toutes ses lettres de noblesse à la série. Peut-être même découvrira-t-on le fin mot de l'histoire, le rôle des Anciens sur Enroth et le lien avec la première saga?