- Éditeur Sony Interactive Entertainment
- Développeur Sony Interactive Entertainment
- Sortie initiale 1 sept. 2005
- Genres Action, Aventure
Cela fait plus de cinq ans que l'on attendait avec impatience le retour de Sir Daniel Fortesque, le peureux le plus héroïque de l'histoire du jeu vidéo. On pensait qu'il allait débarquer sur PS2 et c'est finalement sur PSP que le squelette revient d'outre-tombe. Malheureusement, ce n'est pas pour un épisode inédit.
Zarok travaille son charisme avant la bataille
Il était une fois le Royaume de Potencie
Ressuscité un siècle plus tard pour sauver son Royaume, il est aidé par le génie Al-Zalam qui loge dans son crâne. Durant l'aventure, cet incrusteur vous distille de précieux conseils même si ces derniers ont tendance à agacer notre peureux chevalier. Votre périple vous mènera aux quatre coins de la Potencie : du cimetière Fortesque à l'Antre de Zarok en passant par le Village Endormi, la Forêt Enchantée, les Gorges du Potiron et les Quais du Scorbut. Le scénario est suffisamment riche en rebondissements et ne tombe jamais dans la monotonie. Les lieux et les personnages s'enchaînent bien et la mise en scène rend l'environnement crédible. L'histoire se termine en une dizaine d'heures même si certains niveaux mettront vos nerfs à rude épreuve. On regrettera juste que le scénario ne réserve aucune surprises à ceux qui avaient joué au premier Medievil, sorti en 98 sur PS.
Un univers sous influence
Attention Dan ! Un crapaud en ruth !
En effet, le jeu du studio Cambridge a puisé son univers dans les codes de la Comic Fantasy. Genre très populaire en Angleterre, ses auteurs principaux sont Terry Pratchett (Discworld), Piers Anthony (Xanth) ou Robert Asprin (Myth). La Comic Fantasy mêle un univers fantastique et un humour décapant basé sur les jeux de mots ou les situations qui amènent le gag. La dimension d'anti-héros qui sauve le monde malgré lui est un poncif du genre. La Mort est directement inspiré du Faucheur dans Discworld. Medievil fait également de nombreux parallèles avec notre époque : par exemple, Al-Zalam parle de Britney Spears, la déesse des midinettes. Genre adulte, les allusions au sexe sont légions comme les crapauds en ruth ou l'Amazone nymphomane qui "cherche un jardinier pour tailler son buisson". Enfin, il faut souligner l'excellent travail réalisé par l'équipe de doublage qui nous offre une version française d'excellente qualité.
Lost in Exploration
La gorge des potirons, un des meilleurs niveaux du jeu
Ces mécanismes rendent le jeu très linéaire : si vous n'êtes pas en la possession de l'objet permettant de passer, vous restez bloqué. Chaque problème n'a qu'une solution. Heureusement, cette linéarité est atténué par les nombreux rebondissements du scénario. Ce dernier est un puzzle qui se constitue au fur à mesure des niveaux. Il faut également saluer le travail apporté aux énigmes, même si elles sont en définitive peu nombreuses. Cependant, elles se révèlent bien pensées et jamais tirées par les cheveux. L'aspect linéaire de l'exploration présente quelques défauts : après avoir fini le jeu, les niveaux et la logique des énigmes perdent totalement de leur intérêt. De plus, certains niveaux étant très vastes, on a tendance à se perdre et à faire de nombreux aller-retour. L'ajout d'une carte aurait été bénéfique.
Fortesque Can’t Fail
La caméra s'emballe et c'est le drame !
Ces éléments auraient pu être intéressants si seulement le gameplay ne cumulait pas autant de défauts. Les combats sont à la Zelda : le joueur strafe et cible avec R, puis tente des combos pour toucher son ennemi. Ce système est malheureusement gâché par une gestion des caméras inacceptable. La PSP n'ayant pas de stick droit, le joueur est obligé de recadrer la vue avec R. Le viseur n'arrange pas les choses : il se révèle perfectible avec les armes de jet puisqu'il ne permet pas de changement de cible rapide. En ce qui concerne les déplacements, la précision n'est pas au rendez-vous, la faute à un stick qui glisse et à une croix directionnelle de mauvaise qualité. Enfin, l'inventaire est mal placé ( le tout petit bouton Select) et la navigation est fastidieuse. Reste la présence de boss avec les bonnes vieilles routines à l'ancienne.
Mini-jeux, mini-plaisir
Le Cogne-Zarok agace par son manque de précision
Le plus original reste le Trébuchet. Contrairement aux autres, il introduit un nouvel élément de gameplay, à savoir une barre de puissance qui détermine l'angle et la précision de votre tir. En solo, les mini-jeux de la Foire des Plaines de Potencie permettent de gagner de l'argent et des jetons. Ces derniers seront ensuite utilisés chez le marchand d'armes. En multijoueur, ce n'est guère plus réjouissant. Grâce au mode Wifi/Lan, il est possible de jouer à deux mais la curiosité du début cède vite sa place à l'ennui et à l'agacement. Il aurait mieux valu créer des puzzles ou des casse-tête basés sur la réflexion et l'observation avec si possible, un gameplay original. Le studio Cambridge a choisi la facilité en adaptant une jouabilité bancale dans des jeux courts et sans intérêt.
- L'ambiance digne d'un blockbuster
- L'humour parodique
- La V.F. d'excellente qualité
- L'aspect logique des énigmes
- Gestion des caméras anarchique
- Difficulté des derniers niveaux
- Mini-jeux sans intérêt
- Ce n'est qu'un remake
Au final, ce MediEvil laisse un sentiment d'inachevé. La résurrection de Sir Fortesque aurait pu être beaucoup plus réjouissante si le système de combat était mieux pensé. Les affrontements avec les monstres de Potencie deviennent un véritable cauchemar et la jauge de vie descend très vite ! Pourtant, MediEvil a tout pour plaire : énigmes gratifiantes pour les neurones, bande-son exceptionnelle, personnages à mourir de rire et lifting graphique réussi. Mais le soft n'a plus ce statut de jeu indispensable qu'il possédait en 98. En attendant le remake de l'excellent Medievil 2.