Test | Anarchy Online: Shadowlands

26 oct. 2003

Anarchy Online était le premier MMORPG à sortir des sentiers battus de l'heroic fantasy pour proposer au joueur d'évoluer dans un véritable monde inspiré par la science-fiction. Shadowlands est après The Notum War la seconde extension pour le bébé de Funcom. Le moins que l'on puisse dire c'est que les développeurs n'ont pas chômé car, bien plus qu'une extension, Shadowlands offre aux aventuriers de tous poils un nouveau monde et de nouveaux territoires à explorer. Oubliez Rubi-ka, car cette extension tranche radicalement avec ce que vous connaissiez jusqu'à présent. Que ce soit pour les anciens ou les nouveaux venus, le dépaysement sera total dès votre arrivée à Jobe, la ville de départ de Shadowlands. Jobe étant, pour la petite histoire, une cité flottante créée par des nanotechniciens omni renégats qui ont ouvert un portail dimensionnel vers le passé lointain de l'humanité, les Shadowlands.

Rubi-ka est une planète sombre, les cités de l'omni y sont sales et sordides tandis que les villes du clan semblent faites de bric et de broc avec les moyens du bord. Avec Shadowlands l'ambiance cyberpunk de Rubi-ka s'efface pour laisser place à une atmosphère plus étrange, à la fois futuriste et mystique. Si Jobe est clairement démesurée et technologiquement avancée, sans le côté usé et gothique des villes omni, les extérieurs sont eux bucoliques et enchantés. Après le téléchargement et l'installation d'un énorme patch de 150 Mo (on remercie Funcom au passage), vos premiers pas dans Shadowlands se dérouleront dans une classique "newbie zone" où des scientifiques en robe blanche vous proposeront diverses mini-quêtes destinées à vous familiariser avec le système de combat ainsi qu'à vous faire gagner quelques objets qui se révèleront utiles lors de vos débuts.

Anarchy Online a plus d'un an et pourtant son moteur supporte encore la comparaison avec les productions du moment. Certes c'est un peu anguleux, mais en contrepartie le jeu tourne correctement sur une bécane moyenne (comprenez un 1,2 Ghz avec une GF2). Un véritable effort a été fait sur les textures et les décors sont de toute beauté. Sur Rubi-ka, les paysages étaient souvent répétitifs et monotones, ici les repères visuels sont nombreux. Ainsi il n'est pas rare de traverser des ruines ou de croiser des objets échoués immenses dont la fonction est inconnue. Les animaux ou tueurs humains de Rubi-ka ont été remplacés par des créatures plus originales. Licornes et chimères translucides, humanoïdes ténébreux et cyclopéens, monstres de pierre, petits dragons ou sorciers flottants formeront l'ordinaire de l'aventurier des Shadowlands. Les modélisations de tout ce petit monde sont dans l'ensemble très réussies.

Outre deux nouvelles professions de natures diamétralement opposées, le Shade, sorte de tueur silencieux, personnage basé sur la discrétion et la dissimulation, et le Keeper qu'on appellerait volontiers Paladin si on se trouvait dans un autre jeu, Shadowlands propose d'autres nouveautés. Une surface de jeu aussi grande que Rubi-ka (7 nouveaux territoires au total) avec des décors inédits, un nouveau système de mission (fini les terminaux de mission, il vous faudra désormais vous adresser à des PNJ pour obtenir des quêtes). Seul bémol : si tous les lieux vous étaient directement accessibles par portail sur Rubi-ka, la progression dans Shadowlands se fera par palier. Il faudra par exemple réussir une quête pour passer de Nascence à Elysium (les deux premières zones de Shadowlands) ou atteindre le niveau 50 pour pouvoir vous servir du portail de Jobe. De même, les véhicules ne sont plus disponibles, ce qui obligera les joueurs à se taper de longues marches parfois fastidieuses.

Il est désormais possible de dépasser le niveau 200 à la condition d'accomplir des quêtes spéciales liées à votre faction. Le joueur ne choisit plus sa faction à la création du personnage. Votre appartenance (omni ou clan, respectivement nommés unredeemed et redeemed dans Shadowlands) sera désormais déterminée par vos choix et vos actions dans le jeu (essentiellement les monstres que vous tuez). La personnalisation du personnage n'est pas en reste avec l'apparition de nouveaux objets mais aussi grâce à l'introduction d'un système de perks, capacités supplémentaires qui permettent une spécialisation plus poussée des avatars. Les points d'expérience perdus lorsque vous mourez constituent désormais une réserve qui sera regagnée au fur et à mesure de vos combats ultérieurs. Tout à fait le genre de système qui vous scotche sur un serveur alors que vous devriez être couché depuis longtemps. Plus généralement, cette extension a été réalisée dans un soucis de fidélisation du joueur et pour inciter ce dernier à renouveler son abonnement au-delà du mois gratuit (ce qui est bien sur l'objectif de tout MMORPG).