Test | Un Saw et une pelle pour enterrer ce jeu
15 déc. 2009

Testé par sur
Aussi disponible sur
Saw
  • Éditeur Konami
  • Développeur Zombie
  • Sortie initiale 19 nov. 2009
  • Genres Action, Aventure

A croire qu'une malédiction lévite en permanence sur le microcosme des licences de jeu vidéo. Si les films ont le mérite d'être relativement bon (surtout les deux premiers) cet arc narratif, justement entre Saw 1 et 2, fait partie des pires entreprises jouables auxquelles j'ai eu le plaisir d'y passer quelques heures. En même temps il fallait le voir, enfin le Saw, pour le considérer.

Le sceau de l'infamie

Vous voilà enfermé dans un asile de bipolaires désaffecté depuis des années. Pour le retour de l'inspecteur Tapp contre le tueur au puzzle, des invités prestigieux ont spécialement fait le détour pour vous revoir. La femme de Sing qui vous en veut d'avoir laisser mourir son mari, Amanda la folle furieuse à la seringue cocaïnée ainsi que d'autres VIP ingrates qui en veulent à votre karma. Comme dans le film éponyme, des pièges morbides vous attendent le long des corridors assombris par le sang. Plus ou moins compliqués, ces casses têtes respectent au pied de la lettre l'univers de la marionnette à la voix de Barry White : mâchoires qui se referment, métronome cisailleur ou sarcophage édenté rien n'est laissé au hasard. Beaucoup de fan service donc qui donne un cachet certain à l'adaptation réalisé par Zombie Inc., tout comme les textures vestimentaires de l'inspecteur… Et pis c'est tout. « C'est un peu court jeune homme » me direz-vous. Tout à fait d'accord ! Mais que puis-je faire ? Le jeu est tellement creux que lorsqu'il tousse ça résonne. Si vous avez trouvé cette blague pathétique, le jeu semblera d'autant plus ridicule.

Une vraie saucisse

Voilà l'arme du crime! Ce puzzle va vous rendre dingue.

Rarement avare de compliment quand un titre rayonne, je me dois d'être inflexible lorsque son pendant médiocre vient titiller mon lecteur Blu-Ray. A quasiment tous les compartiments, l'envie de nous tailler les veines à l'enveloppe paraît naturel, comme si notre jeu face au vieillard sénile était de résister à la tentation pour profiter de la vie autrement. Pas si sadique que ça, les huit heures consacrées seront plus que suffisantes afin d'en finir une bonne fois pour toute. Fini les explosions hilarantes, le gore intestinal dépassé, le moteur Havok inutile et d'autres subtilités qui essayaient de donner du punch à Saw. Alors oui, le chrono peut donner rythme et nervosité si c'est bien achalandé, mais là, c'est le drame. Se focalisant sur un système électrique dans la dernière ligne droite, je vous conseille de rester stoïque devant la redondance surexploitée, ultime méfait quand un studio désire faire vivre son projet.

Une rue de Saw sûre

Un clou + une serrure / le joueur = Mc Gyver !

J'allais oublié d'être exhaustif dis donc ! Honte sur moi, la tête de porc déguisée en petit chaperon rouge aurait pu me punir devant ce manque d'éthique. Tel le Silent Hill 2 du très pauvre, les faces à faces avec les autres résidents se résument au néant. Les coups de poings se suivent et se ressemblent, parfois agrémentés d'un tuyau rouillé ou d'une lampe de chevet qui permet d'assommer l'ennemi définitivement dans une position loufoque. Vive l'I.A. invisible en normal comme en dingue, s'arrêtant devant des cartons sûrement remplis de plomb pour mieux se faire fracasser les gencives docilement à la vue des rats gros comme des caniches. Pittoresque du début à la fin, les musiques ambiancent légèrement la donne malgré nos rictus répétés. Mon Dieu, quel jeu !
Les Plus
  • Les musiques peuvent parfois rattraper le tout
  • Les succès pleuvent par milliers!
Les Moins
  • L'ambiance reste décevante
  • Les scènes trash sont ridicules
  • Huit heures seulement pour le torcher (heureusement)
  • Ni fait ni à faire
Résultat

N'en jetez plus, la catastrophe Saw débarque sur nos consoles de salon et PC avec la vivacité d'une huître morte. Pour tout vous dire, je me porte garant de son succès au nanar de l'année 2009! Et s'il ne gagne pas, promis, j'arrête de jouer à Call of Duty : Modern Warfare 2... Enfin un jour ou deux, faut pas pousser mémé dans la tombe non plus.

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