Test | Serious Sam : Second Contact
17 mars 2002

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Serious Sam : Second Encounter

Sorti l'année dernière, Serious Sam premier du nom fut un véritable OVNI vidéo-ludique, avec un cocktail d'action pure et d'humour beauf qui avait tout pour plaire. Ce jeu marqua d'autant plus les esprits qu'il disposait d'un remarquable moteur graphique capable d'afficher des décors étendus et un nombre incalculable d'ennemis à l'écran. La sortie de ce second volet nous permet de remettre ce moteur sur le devant de la scène et de reprendre les aventures de Sam là où la bande des talentueux développeurs de Croteam les avaient laissées.

Mental Strikes Back

A la fin du premier Serious Sam, Sam, notre héros envoyé dans le passé mettait fin aux agissements du bras droit de Mental, archi-ennemi de l'humanité, et sa horde de monstres déjà fort nombreux. Il grimpait alors dans le vaisseau qui devait l'amener directement chez Mental. Malheureusement une collision avec un véhicule improbable précipite le vaisseau au coeur de la Sierra du Chiapas. Sous-commandant Marcos dans l'âme, c'est ici que Sam va commencer à démembrer du méchant. Comme vous pouvez le constater ce scénario pourrait tenir sur le mur des toilettes d'un avion de ligne, endroit où il a d'ailleurs dû être rédigé entre deux mignonnettes de vodka. Ceci dit, dans Serious Sam, le scénar on s'en fout, ce qui importe c'est la castagne.

Deuxième épisode, double challenge

Oui, il y en a beaucoup, et pourtant ce n'est que le début d'une sérieuse vague d'assaut

Serious Sam : Second Contact n'est pas véritablement un nouvel épisode des aventures de Sam, il est plutôt dans la continuité directe du premier opus. En fait il est possible de jouer les deux l'un après l'autre sans ressentir de réelles différences. Armes, ennemis et moteur sont presque identiques. Ainsi dès le début de Second Contact la difficulté est déjà assez relevée, un large panel des armes et des monstres rencontrés dans le premier Serious est mis à disposition d'entrée de jeu. Ce qui laisse à penser qu'il faut déjà avoir tâté du Sam pour se plonger sans peur dans Second Contact. Ce jeu demande en effet véritablement une bonne dose de réflexes et de maîtrise, car il est globalement beaucoup plus difficile que le premier. De plus, si les niveaux du premier Serious Sam étaient parfois ridiculement courts, ceux du second sont souvent longs...très longs.

On n'est pas des sauvages !

Le nombre de passages secrets a sérieusement augmenté depuis le premier épisode

Nouveauté par rapport au premier épisode, Second Contact propose des passages que l'on est plus habitué à trouver dans les jeux de plates-formes. Sauts au dessus du vide, labyrinthes aquatiques, plates-formes volantes. Si ces passages se révèlent rafraîchissants quand on vient d'achever l'abattage d'une bonne cinquantaine de vilains, ils restent malgré tout assez rares. Autre élément intéressant de gameplay, les classiques passages secrets qui arracheront une larme de nostalgie aux joueurs les plus aguerris. Car Serious Sam : SC à l'instar de son prédécesseur est un shoot à l'ancienne, dans la droite lignée des Doom ou autre Wolfenstein. D'ailleurs si vous avez trouvé Return to Castle Wolfenstein court, facile et ennuyeux vous pouvez foncer les yeux fermés sur SS : SC, qui est un pur condensé d'action. Par contre inutile de chercher la princesse à délivrer, les documents secrets à voler ou encore le savant à kidnapper, avec beaucoup d'honnêteté Serious Sam ne cherche pas à justifier le carnage.

Mon moteur, c'est du béton

Les ennemis ont une sérieuse tendance à se jeter sur vous

L'intelligence artificielle est basique mais peu importe, ici c'est l'union qui fait la force. Sam lui-même en convient : "Faut jamais sous-estimer le pouvoir des trucs débiles surtout s'ils sont nombreux". Des monstres à l'écran vous allez en voir, et vous allez en voir un paquet. Il faut jongler avec habileté entre les armes tout en surveillant ce qui se passe à l'écran sans oublier d'être toujours en mouvement le doigt crispé sur votre bouton de tir...ouf...pour pouvoir espérer sortir vivant des challenges qui se succèdent durant les niveaux. Le nombre d'ennemis que le Serious Engine est capable d'afficher est tout bonnement hallucinant, on en croise plus de 1000 sur la dernière carte et certains mapmakers ont même poussés le vice jusqu'à réaliser des cartes pour le mode coopératif où l'on doit affronter 2400 monstres. Ainsi un long couloir vide peut très vite se transformer en un déversoir d'ennemis vous spawnant 100 méchants à la minute.

La surprise du chef

Le lance-flamme est sérieusement efficace, incontestablement l'arme la plus utile du jeu

Dans Serious Sam, on a signé, c'est pour en baver. Mais n'ayez crainte, l'arsenal fourni suffit largement à la tâche. Avec 12 armes disponibles, on mutile, on déchiquette, on abat, on descend et on explose à la pelle. Trois petits nouveaux dans la déclinaison du massacre, un fusil de snipe qui fera le bonheur des fans de shoot tactique (bien que toute ressemblance s'arrête là), un lance-flammes bien utile dans les couloirs et une tronçonneuse à l'intérêt purement humoristique. Au chapitre des ajouts on notera l'apparition de quelques nouveaux ennemis, tel Cucurbito la citrouille qui en plus d'un nom ridicule est aussi affublé d'une douloureuse tronçonneuse, un démon reptilien qui balance des boules de feu et une tripotée de mercenaires Zorg en guise de chair à canon. Des items sont désormais présents pour nous faciliter la tâche avec un multiplicateur de dégâts, un accélérateur et de l'invulnérabilité temporaire.

Ecouter, voir, détruire

Jingle bell, jingle bell...

Graphiquement Serious Sam : SC tient la route et même si les environnements et les textures sont assez peu variés (trois environnements différents) le spectacle affiché est de toute beauté. Le jeu est très soigné et la finition impeccable. Quoi qu'il en soit, au coeur de l'action vous aurez assez peu de temps pour vous appesantir sur les mérites de l'architecture maya. En ce qui concerne les aires de jeu, s'il n'est pas possible d'accéder à toutes les parties des décors la surface jouable en extérieur est souvent d'une taille conséquente. Cependant, aucune ou très peu d'interaction n'est possible avec les éléments du décor. Au niveau de l'ambiance sonore, c'est assez gentillet et si les musiques collent bien à l'action ("Vive le vent d'hiver" à la guitare électrique pour un massacre en règle dans une ville enneigée) les ennemis, eux, ne produisent d'autres sons que quelques grognements et piétinements. Sam pour sa part s'exprime à travers son lot de blagues minables que n'aurait pas reniées l'oncle Roger à la communion de votre petite soeur. Le doublage français est assuré honorablement par celui qui prête d'ordinaire sa voix à Bruce Willis.

Association de bourrins

Comment se retrouver sérieusement dans la mouise

Pour finir, comment évoquer Serious Sam sans s'attarder sur le mode coopératif qui a véritablement fait le succès du premier. En coopératif, tout est immédiatement plus simple et limpide, la difficulté s'efface, quand on meurt on respawne aussitôt sans qu'il soit nécessaire de recharger fastidieusement sa dernière sauvegarde. Place au fun donc et à ce qui se fait de mieux en matière de défouloir, puisque vous allez pouvoir foncer dans le tas armé de votre tronçonneuse fétiche et couvert par une batterie de minigun. Certains niveaux joués à plusieurs deviennent ainsi de véritables arènes remplies de chaos, d'explosions, de lancés de grenades, de coups de feu et de tirs de lasers capables de traumatiser un vétéran des tranchées (essayez un peu la dernière ligne droite vers la cathédrale). Outre ce mode épique, vous pourrez goûter aux joies plus classiques du deathmatch et du scorematch. Encore une fois un bon point pour les développeurs de Croteam qui ont su nous mitonner un moteur réseau aux petits oignons. En effet même avec 200 ennemis à l'écran ça ne lag pas ou très peu.

Oui mais...

C'est quand même sérieusement beau

Tout n'est cependant pas parfait dans le monde de Sam. En effet, l'action, même si elle est soutenue, peut tout de même devenir répétitive, voire légèrement crispante. On avance pour tomber sur une salle remplie de monstres, une fois éliminés, une autre salle permet de renouveler son stock de vie et de munitions et c'est reparti pour une autre salle pleine de monstres. Ce coté non scénarisé n'est pas gênant pour l'amateur d'action mais il pourra tout de même en rebuter plus d'un, notamment les amateurs de shoots tactiques. La répétition n'est pas seulement présente au niveau de l'action, l'environnement graphique peut lasser assez vite, on ne rencontre plus de nouvel ennemi dès le second niveau, les textures se répètent et les décors se ressemblent. De plus même si le moteur est léché, tout cela est encore très anguleux et un peu plat.
Les Plus
  • Un moteur au top
  • Le mode coopératif sans égal
  • Les graphismes très classe
  • De l'action jusqu'à plus soif
Les Moins
  • Un peu répétitif (action et graphismes)
  • Un jeu parfois crispant
  • Ne pas dépasser la dose prescrite
Résultat

Mais bon, malgré ces petits défauts, ce Serious Sam : Second Contact est plus que convainquant, un jeu à part à classer parmi les expériences qui marquent encore la rétine bien après avoir arrêté sa partie. En effet avec son cocktail d'action et de bourrinage à outrance ce jeu devrait satisfaire de nombreux joueurs qui souhaitent entamer une partie sans se prendre la tête. Serious Sam : SC n'est clairement pas le jeu que l'on fini d'une traite. On joue une petite heure pour se défouler et ça suffit. En jouant de cette façon, la durée de vie sur les 11 (longs) niveaux que comporte le jeu est honorable et seul un joueur très doué le finira rapidement. Et même s'il n'introduit pas grand chose de nouveau par rapport à son prédécesseur, et même s'il peut devenir ennuyeux à cause de sa boulimie d'action répétitive, le mode coopératif est toujours là pour augmenter (de beaucoup) l'intérêt et la durée de vie de ce morceau de bravoure qu'est Sam le Sérieux.

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