Après un âge d'or et sa mort de nombreuses fois proclamée, le jeu d'aventure de type pointer/cliquer n'en finit plus de renaître sous diverses formes. Que ce soit des jeux épisodiques à télécharger (les productions TellTale) ou de timides et trop classiques tentatives (Runaway et autres Secret Files). Et si la relève, la "vraie", venait plutôt du Japon ? Le studio Cing, aujourd'hui attaché à Nintendo, trace depuis plusieurs années une route singulière. Elle se situe dans un style graphique bien reconnaissable et une utilisation judicieuse des nouvelles interfaces de jeu.
Les déplacements s'effectuent sur des rails.
De l'autre côté de la mémoire
Toujours le même jeu...
Les séquences cinématiques proposent un rendu proche du dessin animé.
... un peu mieux à chaque fois.
Les énigmes tirent parti de la reconnaissance de mouvements malgré quelques soucis.
- Le style graphique est sobre et élégant.
- Les énigmes sont parfaitement intégrées à l'intrigue.
- Une qualité d'écriture supérieure à la moyenne.
- Les jeux émouvants sont trop rares pour laisser passer celui-ci.
- Certaines séquences sans interactivité sont un peu trop longues.
Depuis le succès phénoménal de la Wii, les discussions autour du jeu vidéo ont vu apparaître toutes sortes de notions. Certaines sont floues comme le jeu occasionnel et les stratèges de la communication ont introduit des concepts tout aussi fumeux que la Touch Generation. Sur les forums, les martyrs des causes perdues (gameplay total, hardcore gaming etc...) pleurent la fin des jeux, des vrais, des tatoués. Que peut espérer un titre comme Another Code dans un tel marasme ? Avec sa jeune héroïne aux formes humaines, ses heures de dialogues textuels et son absence total de perspective sordide sexuelle ou pyrotechnique... Le dernier né du studio Cing donne du grain à moudre aux joueurs blasés, persuadés d'être les seuls à même d'apprécier la profondeur du jeu. Ne les écoutez pas. Cohérent dans sa direction artistique, bien raconté et d'une logique implacable dans ses énigmes, Another Code R montre la voie à un genre moribond dont l'avenir ferait bien de s'inspirer. Celui d'Ashley s'annonce en tous les cas des plus radieux.