Test | Foncez Pour Survivre : Mirror's Edge réinvente le FPS
08 déc. 2008

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Mirror's Edge

Issu du PC, le FPS est un genre qui depuis plusieurs années maintenant a le vent en poupe sur consoles de salon. Tous les ans, des dizaines de titres tous supports confondus pullulent sur le marché. Des jeux qui, bien trop souvent, proposent des univers militaires vus et revus. Jusqu'à un certain Mirror's Edge. Le titre de DICE se paie le luxe de créer un nouveau genre en mariant le gameplay d'un jeu de plate-forme à celui d'un FPS, rien que ça. Un pari risqué mais payant.

Faith contre Big Brother

Un monde où tous les habitants vivent en paix. Un monde qui ne connaît ni violence ni protestations. Dans ce monde irréel où vos moindres faits et gestes sont contrôlés, certains individus ont décidé de passer outre cette haute surveillance : les Messagers. Vous incarnez Faith, l'un de ces coursiers hors du commun. Votre mission donc : délivrer des informations ou des colis sans que ceux-ci ne tombent dans les mains des autorités. Pas une mince affaire, d'autant que votre sœur jumelle, Kate, croit contrairement à vous aux bienfaits de la ville. Par naïveté plus que par véritable conviction, elle s'est même engagée dans les forces de l'ordre afin de défendre ses valeurs. Le chemin de Kate et le votre sont vraisemblablement amenés à se croiser, d'autant plus que vous êtes accusée d'un meurtre que vous n'avez pas commis...

Une liberté conditionnelle

La vue depuis les toits de la ville est tout simplement grisante.

Faith peut s'apparenter à une traceuse pratiquant le "Parkour", cet art du déplacement en milieu urbain considéré à raison comme un sport extrême. Concrètement, vous pouvez sauter par dessus ou glisser en dessous d'obstacles, courir tel le Prince de Perse sur les murs pour franchir un précipice, vous accrocher à différents endroits... Tout ça en vue subjective. Le résultat est plus que convaincant. Le choix de la première personne, s'il peut surprendre voire chambouler les habitudes de certains, est au final très bien pensé tant il vous implique dans l'action. Ce sentiment d'immersion dans cet univers citadin est d'ailleurs accentué par une interface ô combien épurée. Aucune indication à l'écran si ce n'est un petit pointeur afin d'être le plus précis possible dans les sauts, réceptions et autres mouvements acrobatiques. La lisibilité est donc quasi optimale. Si toutefois vous cherchez votre chemin, une pression sur B recentre la caméra sur l'endroit à atteindre pour progresser. Cette interface simple rend le sentiment de liberté assez grisant aux premiers abords. Vous avez véritablement l'impression de vous balader sur les toits de la ville en allant où bon vous semble. Mais votre liberté d'action est en fin de compte illusoire tant la progression s'avère scriptée. Il y a souvent un seul et unique chemin possible pour avancer, ce qui n'est pas nécessairement un défaut. Vous risquez juste d'être un poil déçu(e) si Mirror's Edge est pour vous synonyme d'exploration.

Une beauté froide

Le "sens urbain" ou comment suivre les éléments rouges pour mieux progresser.

Globalement, difficile de faire la fine bouche sur le rendu graphique du titre de DICE. Les effets de lumière sont saisissants, la grande profondeur de champ est plus qu'appréciable. Bref, la ville s'avère à la fois plaisante à parcourir et à regarder. Certains lui reprochent néanmoins son ambiance colorée un peu trop tape à l'œil. Il faut dire que plusieurs environnements affichent des couleurs très voyantes comme du rouge ou du vert notamment, rendant ces derniers assez froids. Mais il est vrai qu'une surcharge de couleurs aurait certainement nuit au repérage dans l'espace, à la progression et donc au plaisir de jeu. Les couleurs sont également partie intégrante du gameplay vu que des éléments rougeâtres du décor (tuyaux, chêneaux, portes...) sont là pour vous guider dans votre course. Appelées "sens urbain", ces indications visuelles facilitent l'aventure, mais les plus téméraires d'entre vous peuvent les désactiver dans les options. Les personnages sont quant à eux magnifiquement modélisés, comme en témoignent les jolies illustrations à débloquer. Les séquences animées présentes entre chacun des neuf chapitres sont en revanche très moyennes sur le plan esthétique. Le design des personnages est d'un coup trop grossier, sans parler des étapes d'animations trop peu nombreuses. Mais pas de quoi crier au scandale non plus.

Cours Forrest !

Désarmer un policier vaut mieux que de l'affronter à mains nues.

Si Mirror's Edge se veut dynamique et maîtrisé dans ses phases plate-forme, dur d'être aussi élogieux vis à vis des séquences de tir à proprement parler. Les développeurs ne sont pourtant pas des novices en la matière, Battlefield : Bad Company l'a démontré. En fait, vous sentez vite que l'accent n'est pas mis sur ces fusillades. Le nombre d'armes disponibles est famélique, tout comme les munitions. Non, le propos est tout autre ici. Il vous faut courir, vous faufilez pour passer outre les policiers qui viennent vous cueillir à bout portant ou les snipers qui vous mitraillent à 300 mètres. Le jeu vous incite donc à éviter le danger plutôt qu'à l'affronter (vous pouvez cependant désarmer vos ennemis moyennant une pression sur Y avec un timing très court), le mode contre la montre allant plus que jamais dans ce sens. A force de courir à tue tête, vous venez au bout du mode histoire en très peu de temps (environ 7 heures). Preuve que le titre est court, évidemment. Mais preuve aussi que vous ne voyez pas le temps passer, un signe qui ne trompe pas en matière de bon jeu. Enfin, la rejouabilité est vraiment importante si vous aimez battre vos records de vitesse, les modes contre la montre et parcours étant riches et bien conçus.
Les Plus
  • L'originalité et l'efficacité des phases plate-forme...
  • La direction artistique
  • L'immersion liée à la vue subjective
  • L'univers accrocheur
  • La bande-son très onirique
Les Moins
  • ... mais des phases de tir trop banales
  • La fausse liberté d'action
  • La durée de vie du mode histoire, un peu courte
Résultat

Mirror's Edge n'est ni plus ni moins qu'une pierre angulaire de la plate-forme 3D. Doté d'une maniabilité facile à prendre en main, le jeu se laisse parcourir sans trop de problème, ce qui n'était pas gagné d'avance du fait de la vue subjective. Un deuxième volet gommant les défauts de ce premier épisode (phases de tir anecdotiques, progression trop guidée) pourrait bien instaurer une nouvelle licence forte chez Electronic Arts. Il faudrait donc vraiment être de mauvaise foi pour ne pas apprécier les aventures de la belle Faith...

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