Test | Quantum of Solace : un bond en avant ?
13 nov. 2008

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James Bond : Quantum of Solace
  • Éditeur Activision
  • Développeur Treyarch
  • Sortie initiale 31 oct. 2008
  • Genres Action, Aventure

La saga James Bond n'en est pas à ses premiers essais vidéo ludiques puisque plus d'une vingtaine de jeux ont vu le jour depuis le début des années 80. Sans grande surprise, Quantum of Solace, le dernier film de la série, se décline donc lui aussi en jeux vidéo. Dans la jungle actuelle des jeux à licences, le titre de Treyarch (studio ayant déjà adapté sur consoles plusieurs films à gros budgets comme Spider-Man 2) a d'emblée un atout de taille : la reprise du moteur de l'excellent Call of Duty 4. De plus, sur le papier, le jeu promet d'apporter un peu plus que de simples fusillades à la première personne. Si avec tous ces éléments aguicheurs, tuer n'est pas jouer...

Casino of Solace ou Quantum Royale ?

Si vous pensez retrouver dans les grandes lignes les dernières aventures de l'espion au service de sa Majesté, vous faites erreur. En effet, pour d'obscures raisons les développeurs empruntent beaucoup au film qui a introduit Daniel Craig dans la série : Casino Royale. Sur les quinze chapitres que comporte le jeu, quasiment la moitié est tirée de l'avant dernière bobine de James Bond. Ce n'est évidemment pas un mal en soi tant celle-ci est parsemée de scènes musclées se prêtant parfaitement à l'adaptation vidéo ludique. Ce qui pose problème en revanche, ce sont les passerelles faites d'un film à l'autre. La cohésion scénaristique paraît assez bancale, et même si vous avez vu les deux films en question vous risquez d'être confus. Les passages repris de Casino Royale (la course poursuite avec Mollaka, la partie de poker avec Le Chiffre où il frôle la mort, l'escapade à Venise…) ont beau être amusants à jouer, ils arrivent souvent comme un cheveu sur la soupe. Heureusement, le jeu de Treyarch réserve quelques bonnes surprises qui font presque oublier l'aspect brouillon de la narration.

Rien que pour vos yeux

Les décors destructibles renforcent l'aspect cinématographique du jeu

La réalisation demeure tout à fait honorable pour un jeu à licence. Le moteur graphique s'avère beaucoup moins travaillé que celui développé par Infinity Ward pour Call of Duty 4. Mais en dépit d'une finition moindre (notamment pour les textures et les effets de lumière), il vous immerge quand même un minimum dans l'univers. De surcroît, les environnements, vraiment variés d'un chapitre à l'autre, vous permettent d'éviter une certaine lassitude visuelle. Les personnages, quant à eux, souffrent d'une modélisation plus que moyenne. Il y a parfois comme un décalage entre certains décors très inspirés et Daniel Craig dont la modélisation rappelle moins les Xbox360/PS3 que les Xbox/PS2. Par ailleurs, difficile de ne pas regretter l'absence de voix originales tant les doublages dans la langue de Molière sont monotones voire agaçants. Pas du tout convainquantes, les voix françaises peuvent dissuader certains de s'impliquer dans le jeu.

Vivre et laisser mourir

James Bond peut se la jouer Solid Snake pour passer inaperçu.

Le gameplay, bien huilé, emprunte à plusieurs grosses séries qui ont déjà fait leurs preuves. Gears of War vient tout de suite à l'esprit, avec son système dynamique de protection contre diverses parois. 007 peut donc ici se coller contre les murs afin d'éviter les rafales ennemies et passer comme bon lui semble d'un mur à l'autre afin de trouver le meilleur angle de tir possible. Optant pour une vue à la première personne, l'action passe néanmoins à la troisième personne lors de ces parties de cache-cache entre vous et vos adversaires. James Bond : Quantum of Solace rappelle aussi la célèbre création de Hideo Kojima en ce sens que tel Snake, Bond peut assommer ses opposants au lieu de les tuer brutalement. Cela est même encouragé car un garde fusillé attire facilement l'attention de ses compères, alors qu'une mort silencieuse passe inaperçue aux yeux de l'intelligence artificielle. Neutraliser un ennemi au corps à corps se traduit par une petite cinématique interactive très simple : appuyer sur un seul bouton entre A, B, X ou Y selon le cas. Le timing, extrêmement large, facilite la tâche du novice dans ces instants vidéo ludiques ayant connus leurs heures de gloire dans Shenmue.

Meurs un autre jour

Les cinématiques sont de bonne facture.

Six heures de jeu, grand maximum. L'intelligence artificielle n'étant pas très futée, c'est tout ce qu'il vous faut pour boucler le mode solo, même dans le mode de difficulté le plus élevé. Une durée de vie à la Heavenly Sword qui heureusement se voit relancée par la présence d'un mode multi tout à fait honorable. Les sept modes, à défaut d'être originaux (death match...), sont susceptibles d'intéresser les amateurs de FPS les plus acharnés, d'autant que beaucoup d'armes – dont les fameuses armes dorées chères aux fans de GoldenEye – et gadgets sont à débloquer. Les salons en ligne sont correctement remplis, la communauté étant d'ores et déjà assez conséquente, ce qui devrait ainsi permettre à certains de rentabiliser leur jeu comme il se doit.
Les Plus
  • Un gameplay globalement dynamique
  • La possibilité de passer en force ou en douce
  • L'atmosphère bondesque
Les Moins
  • La durée de vie en solo
  • Les doublages français
  • La difficulté quasi inexistante
  • La narration relativement bancale
Résultat

James Bond : Quantum of Solace se place clairement au dessus de la majorité des jeux vidéo à licence. Le gameplay énergique et l'ambiance "bondesque" sont tout à fait plaisants. Plusieurs bonnes idées repiquées sur d'autres jeux vous assurent un bon moment en compagnie de l'espion au service de sa Majesté. Il faut toutefois s'investir un tant soi peu sur le mode multijoueur pour ne pas avoir un goût amer. Car vous arrivez tellement vite au bout de l'aventure solo qu'à 70 euros, cela fait un peu cher le permis de jouer.

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