Test | Mordez dans la vie à pleines dents avec Dracula : Origin
16 juin 2008

Testé par sur
Dracula : Origin

Avec Dracula : Origin, Frogware Studio revisite à son tour le mythe de Dracula, roman de Bram Stoker paru en 1897. Le studio ukrainien laisse cette fois de côté Sherlock Holmes, son héros fétiche, pour adapter les aventures du célèbre vampire dans un nouveau point and click édité par Focus. Place à cet antihéros aussi romantique qu'effrayant dans un jeu qui, comme lui, est sans reflet.

Dans la peau d’un tueur de vampires

Vous incarnez le professeur Abraham Van Helsing. Votre vie est vouée à la traque et à l'élimination des vampires, ces êtres noctambules, maléfiques et assoiffés de sang. Au début de l'aventure, vous recevez un courrier de votre disciple Jonathan Harker. Cette lettre est porteuse de bien tristes nouvelles. Votre élève s'est lancé à la poursuite du comte Dracula, le plus puissant des vampires, et il est parvenu à infiltrer son château dans le but de l'éliminer. Il vous annonce que s'il n'est pas revenu à Londres avant que la missive ne vous parvienne, c'est que sa mission a finalement échoué. Si tel est le cas, il vous demande de veiller sur sa fiancée Mina, qui semble intéresser au plus haut point le Prince des Ténèbres. En effet, celle-ci ressemble trait pour trait à la bien-aimée de Dracula, morte il y a plus de 500 ans. Pourtant, le comte souhaite défier les lois de la nature et faire revenir l'âme de sa dulcinée en utilisant le corps de Mina comme "réceptacle". Il a pour cela besoin d'un ancien manuscrit afin de procéder à une cérémonie funèbre. Vous devez donc protéger Mina du danger qui la guette tout en tentant de déjouer les plans du machiavélique vampire.

Un gameplay classique

Une pression sur la touche espace permet de dévoiler toutes les zones cliquables.

Il s'agit d'un point and click des plus classiques. La vue est à la troisième personne et vous utilisez la souris pour déplacer le professeur. Votre aventure vous mène dans des lieux très différents : l'Angleterre, l'Egypte, l'Autriche et la Transylvanie. Les graphismes sont soignés et variés. Les décors, bien que quasi-statiques, sont très détaillés. Ce rendu très agréable permet d'instaurer une atmosphère fidèle à l'œuvre de Bram Stoker. Judicieusement choisies, les musiques contribuent également à cette ambiance. Par contre, le doublage français manque cruellement de conviction. Certains dialogues sont vraiment monotones, alors qu'un peu plus de "vie" aurait permis une meilleure immersion. C'est d'autant plus vrai que les personnages n'ont aucun charisme et qu'il est par exemple très difficile de vraiment s'identifier au chasseur de vampires. L'interface est quant à elle bien délimitée : d'une part, l'écran de jeu, et d'autre part, l'écran d'inventaire, avec des onglets (objets détenus, liste des dialogues, écrits ramassés, observations du professeur). Petit détail pratique : il est possible de se passer de l'écran d'inventaire en utilisant la molette de la souris pour faire défiler les objets directement dans l'écran de jeu avant de les utiliser.

Pour les assoiffés d'énigmes

Certaines énigmes sont très classiques, tel ce traditionnel puzzle.

Les puzzles et autres énigmes sont variés et omniprésents, mais pas toujours bien intégrés au jeu dans le sens où ils hachent un peu le rythme. Ils sont globalement de deux types. Certains reposent sur un mini-jeu ou un casse-tête, et ils font donc uniquement appel à votre observation et votre logique. Les autres reposent sur la combinaison d'objets, malheureusement pas toujours très cohérente, voire parfois assez farfelue. Ainsi, vous êtes amené à fouiller les recoins de chaque écran à la recherche de tout ce qu'il est possible de ramasser : clé, lettre, collier, cordelette, etc. Par contre, un trait a été tiré sur le réalisme puisque vous pouvez aussi vous promener avec d'autres accessoires plutôt lourds et encombrants, comme une bêche, un morceau de gouttière ou une pioche. La difficulté des énigmes est variable mais globalement facile, d'autant plus qu'un système d'aide a été incorporé. En effet, en cas de blocage, des indications de plus en plus précises vous mettent sur la voie de la solution. Autre bonne nouvelle : pas d'incessants aller-retour entre les différents lieux que vous visitez, procédé souvent utilisé pour rallonger artificiellement la durée de vie dans les jeux d'aventure.
Les Plus
  • Les graphismes beaux et variés
  • Des énigmes abordables
Les Moins
  • Un manque d'immersion
  • Une durée de vie un peu courte
  • La narration pas spécialement palpitante
Résultat

En définitive, Dracula Origin est un point and click honnête, à la fois classique et accessible. D'un point de vue technique, il est presque irréprochable, mais les sensations de jeu sont inégales à cause de problèmes d'immersion. Le néophyte semble être la principale cible visée, de part la présence du système d'aide, par exemple. Par contre, les développeurs auraient peut-être dû revoir le niveau de difficulté et la durée de vie pour convaincre également le joueur averti. Finalement, il manque à ce jeu le petit plus qui permet de distinguer un jeu moyen d'un bon jeu. Dommage.

Partagez ce test
Tribune libre