Test | Turning Point réécrit l'Histoire
09 avr. 2008

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Turning Point

A New York, en décembre 1931, un taxi renverse Winston Churchill, lui laissant pour principale séquelle son célèbre boitement. Mais si cet accident lui avait été fatal ? Que serait devenue l'Angleterre sans cette figure emblématique de la lutte contre le nazisme ? C'est en partant de ce postulat que l'équipe de Spark Unlimited a développé ce FPS édité par Codemasters, qui espère bien surfer sur le succès de Call of Duty 4.

Une réalité alternative

Sans le formidable charisme, la force de caractère et la détermination de Winston Churchill, la Grande Bretagne est laissée aux mains d'esprits médiocres. Après des mois de bombardement aériens intensifs, elle tombe devant les Allemands : l'Europe est entièrement conquise. Le IIIème Reich prépare alors son offensive suivante contre le dernier grand bastion de la Liberté : les Etats-Unis. Vous êtes en 1953. Vous incarnez Dan Carson, un ouvrier du bâtiment new-yorkais. Vous vous affairez à la construction d'un immeuble quand, sous vos yeux effarés, se dessine la première invasion de votre pays par une superpuissance moderne. Des nuées d'avions et de zeppelins obscurcissent le ciel et bombardent New-York. Un nuage de parachutistes fond sur les rues de la ville. Vous vous précipitez pour descendre de la carcasse métallique où vous vous trouviez, en évitant les explosions, les gravats et les cadavres de vos collègues, et vous tombez nez-à-nez avec un soldat allemand dont vous vous empressez de vous débarrasser. Vous récupérez son arme et décidez d'entrer en résistance.

Un début prometteur

Ce soldat allemand vous sert de bouclier humain.

Tout d'abord, la scène de l'invasion allemande est assez impressionnante : la violence des bombardements, la fumée et le bruit omniprésents, puis la destruction de la Statue de la Liberté et des gratte-ciel de Manhattan. L'immersion est bien présente. Ensuite, vous avez la possibilité de vous défaire de vos ennemis d'une manière originale. En effet, les développeurs ont conçu un alléchant système de combat au corps-à-corps. Vous pouvez ainsi saisir votre adversaire pour lui cogner la tête contre un élément du décor, vous en servir comme bouclier humain ou encore plus simplement lui briser la nuque. Cela ajoute un peu de variété par rapport aux armes classiques de ce type de jeu que sont la mitraillette, le fusil à pompe ou le fusil à lunette. D'ailleurs, ces armes sont en général des reproductions de celles de l'époque (MP 5, Thompson parmi les plus connus), mais certaines sont fictives (Gewehr "vampire", par exemple). Enfin, lorsque vous utilisez des explosifs pour faire sauter votre premier blindé, vous avez la surprise d'être confronté à un mini-jeu où vous devez relier les fils aux bornes adéquates pour enclencher la détonation.

Mais une rapide débâcle

Ce mini-jeu se déclenche dès que vous utilisez une charge explosive.

Pourtant, les problèmes ne sont pas longs à se manifester. Les graphismes, et plus globalement la réalisation technique, sont très en-deçà comparés aux ténors actuels : les textures sont grossières, les effets visuels sont ratés, et la modélisation des personnages est lamentable. Le célèbre moteur graphique Unreal Engine 3, pourtant utilisé avec succès jusqu'ici, est méconnaissable, et les très nombreux bugs achèvent le désastre : disparition d'éléments, superposition de textures, violentes saccades, image qui se fige quelques secondes, etc. Pire encore : la jouabilité est vraiment exécrable. Il faut vraiment vider son chargeur sur un ennemi pour espérer le tuer, et la visée "zoomée" est encore plus imprécise. Tous les soldats allemands se ressemblent comme s'il étaient clonés, et l'intelligence artificielle est clairement défaillante. De plus, le jeu est on ne peut plus linéaire : un couloir, une seule porte ouverte sur l'extérieur, une seule planche en bois qui n'est pas en feu et que vous pouvez emprunter. L'effet de surprise, tout comme l'ambiance, sont inexistants.
Les Plus
  • Une idée de départ originale
  • Le système de combat rapproché
Les Moins
  • Les graphismes antédiluviens
  • Les bugs à répétition
  • La jouabilité
  • L'intelligence artificielle
Résultat

En définitive, Turning Point : Fall of Liberty est une grosse déception. Malgré une amorce intéressante et de belles promesses, c'est un vrai calvaire d'arpenter les rues de New York dans la peau de Dan Carson. La réalisation technique est obsolète, le gameplay est tout ce qu'il y a de plus mauvais. Si vous rajoutez l'absence de rythme, de scripts efficaces, et tout simplement de panache, vous vous apercevez qu'il manque à ce jeu tout ce qui a fait le succès de Call of Duty 4. Et ce n'est pas un mode multijoueur anecdotique (modes Deathmatch et Team Deathmatch uniquement) qui va le sauver de la capitulation.

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