Test | Drawn to Life : dessinez, c'est gagné !
23 oct. 2007

Testé par sur
Drawn to Life
  • Éditeur THQ
  • Développeur 5th Cell
  • Sortie initiale 21 sept. 2007
  • Genres Action, Plateformes

Qui a dit que les voies de la création étaient impénétrables ? Pas les développeurs de 5th Cell en tout cas, qui vous proposent d'incarner le démiurge d'un petit monde, véritable génie du pinceau de son état. Laissez libre court à votre fantaisie et dessinez vous-même le héros que vous allez contrôler, ainsi que certains éléments du jeu. Principe audacieux ou fonctionnalité gadget ? Drawn to Life se positionne en tout cas comme un jeu original, à cheval entre innovation technologique et classicisme vieille école.

Au secours, des lapins toujours plus crétins !

Dans Drawn to Life, vous incarnez le Créateur du paisible monde des Raposa, petits personnages ressemblant à des lapins. Vous auriez bien passé le reste de votre existence éternelle à dormir d'un sommeil léthargique, mais vous voilà un jour réveillé par les prières d'une petite Raposa. Celle-ci vous demande désespérément d'aider son village, envahi par les ténèbres et déserté par ses habitants depuis que l'un d'eux a volé le livre de la Création et dispersé ses pages aux quatre vents. Si vous lui refusez votre soutien, c'est le game over (véridique !). Dans le cas contraire, comme vous ne pouvez intervenir directement, il vous faut créer un avatar afin d'aider les habitants du village.

Un jeu sous Paint

La précision offerte par le stylet est satisfaisante.

Armé de votre stylet, vous voilà donc invité à dessiner votre héros sur un patron rectangulaire avec pour seul guide ses futurs points d'articulation. L'éditeur proposé par 5th Cell est simple d'utilisation mais un peu limité : les outils proposés vous permettent de choisir la couleur et l'épaisseur du trait, de colorier une zone, de gommer, et enfin de modifier le niveau de zoom (pour peaufiner votre création pixel par pixel). L'absence d'un outil élémentaire comme la génération de formes géométriques se fait sentir. Mais que la crainte de la page blanche ne vous inquiète pas trop : l'éditeur vous donne la possibilité de partir de quelques modèles de base que vous pouvez modifier à loisir.

Un héros très stylet

Vos premiers pas dans le grand monde sont un peu empruntés.

Quelles que soient vos compétences de dessinateur, c'est un vrai bonheur de gosse que de voir votre création prendre vie sous vos yeux émerveillés. Son look grunge et son aspect de pantin articulé (voire désarticulé) lui donnent un côté grotesque et décalé par rapport au design général du jeu, très classique. Mais c'est justement ce décalage qui est jouissif en soi, ne serait-ce que parce qu'il vous rappelle sans cesse qu'il s'agit de votre création. Les programmeurs ont opté pour deux types de visualisation en fonction des environnements traversés : 2D aérienne pour les phases d'aventure dans le village des Raposa, et 2D latérale, avec défilement horizontal, pour les phases de plate-forme dans le monde extérieur.

Une aventure raposante

Tel un brouillard de guerre, les ténèbres masquent les lieux non découverts.

L'aventure débute dans le village des Raposa, dont l'étendue se voit réduite par les nuages de ténèbres qui ont commencé à le recouvrir. Votre mission consiste à parcourir le monde extérieur pour y récupérer les pages du livre de la Création, afin de dissiper les ténèbres et de redonner vie au village. Chaque page récupérée est l'occasion de dessiner un nouvel élément (feu, pancarte, plant de céréale, horloge de la mairie...), qui est alors intégré immédiatement au décor. Il faut bien l'avouer : ces phases d'aventure, peu intéressantes, ne sont que le prétexte à introduire le niveau de plate-forme suivant. Mais la bonne humeur communicative des habitants suffit à en faire un agréable moment de détente entre deux sessions de plate-forme.

Un gameplay vieille école

Les bonus cachés ne sont jamais difficiles à trouver.

L'objectif de chacune de ces phases d'action est de rassembler les quatre fragments d'une page, et de retrouver à l'occasion quelques Raposa égarés (qui viendront repeupler le village une fois sauvés). Les niveaux sont d'un classicisme à toute épreuve, truffés de situations de plate-forme vues et revues, et d'ennemis totalement dénués d'IA sur lesquels il est possible de sauter ou de tirer. A noter qu'en cas de contact avec l'ennemi, votre héros ne dispose pas de barre de vie, mais perd progressivement ses vêtements : clin d'œil à l'antique Ghosts'n Goblins et point d'orgue d'un gameplay vieille école assumé jusqu'au bout. La possibilité d'utiliser le stylet pour effacer la boue noire ou activer certains mécanismes ne tempère pas cette impression.

La créativité entre liberté et contraintes

Le double-écran vous permet de prévisualiser vos créations.

Le jeu serait donc des plus classiques s'il ne vous proposait régulièrement de dessiner vous-même les éléments qui permettent à votre héros de progresser (lianes, blocs de glace, nuages...), mais aussi ses armes et ses moyens de locomotion (luge, tenue de plongée, fusée...). Deux cas possibles : soit votre créativité se voit bridée par une forme prédéfinie que vous ne pouvez que colorier, soit le jeu vous laisse maîtriser votre création de A à Z (sur une surface déterminée toutefois). Pour exemple, un passage du jeu vous demande de dessiner des ailes à votre héros : ailes d'ange, de chauve-souris, de mouche ou même bras supplémentaires... tout vous est autorisé, la seule limite étant celle de votre imagination.
Les Plus
  • Le principe original
  • Le gameplay old school assumé
Les Moins
  • Les situations et les dialogues très neuneu
  • La répétitivité de l'action
Résultat

Non, Drawn to Life n'est pas, à l'instar d'un Petit Ecolier de Lu, uniquement pour les enfants. A destination de ces derniers, l'univers fantaisiste et coloré, la simplicité des phases de plate-forme, et la possibilité de voir leurs créations s'animer. Mais les joueurs plus chevronnés peuvent aussi apprécier un jeu qui n'est pas dénué d'un certain charme rétro et de quelques surprises ponctuelles (cf. le niveau aux commandes d'une fusée, façon shoot'em up). Les deux regretteront toutefois que l'originalité de l'ensemble soit desservie par une action aussi répétitive. Mais le plaisir procuré par Drawn to Life réside sans doute davantage dans la possibilité d'ignorer le design et la logique environnante pour dessiner les choses les plus extravagantes et les plus incongrues, sachant qu'elles seront de toute façon parfaitement intégrées au jeu.

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