Test | Funko Fusion

08 janv. 2025

Alors que vous savourez des instants magiques en incarnant votre héros de film préféré, revivant ses scènes les plus mémorables, un individu mystérieux décide de perturber cet équilibre en tentant de modifier le dénouement et les moments clés du film. Cet événement inattendu vous révélera rapidement que votre petit monde n'est qu'une infime partie d'un univers bien plus vaste : l'usine Funko, un gigantesque complexe de jouets dirigé avec bienveillance par Freddy Funko, l'emblématique mascotte de la marque américaine.

Après l'attaque de cette mystérieuse menace, un dénommé Eddy (double maléfique de Freddy et adversaire prêt à tout pour s'emparer du contrôle total de l'usine), notre "roi de l'usine" vous confie la mission délicate de récupérer sa couronne iconique, désormais divisée en plusieurs fragments. Une quête essentielle pour restaurer ses pouvoirs, reprendre le contrôle des différents mondes et garantir la survie de tous les êtres qui font vivre la magie de l'usine.

Imaginez une figurine tirée d'une œuvre ou un artiste de la pop culture, plongez-la dans l'univers du jeu vidéo, secouez le tout et vous obtenez... non, ce n'est pas un jeu Lego, mais bel et bien le tout premier jeu dans l'univers de la marque américaine Funko. Sans grande surprise, Funko Fusion a décidé de suivre les traces de la marque suédoise en reprenant le même concept. En d'autres termes, il s'agit de rentabiliser ses propres licences que son concurrent ne s'est pas encore appropriées.

Le principe demeure donc similaire à celui d'un jeu Lego, dans lequel la quasi-totalité des éléments du décor permet de récolter des ressources de différentes couleurs. Ces ressources sont ainsi nécessaires pour avancer dans chacune des missions qui composent l'intrigue du jeu, grâce à une machine qui fabrique des objets utiles pour résoudre les quelques énigmes qui viennent étoffer le gameplay parfois très simpliste, et une autre qui génère des bonus pour le personnage. Le décor se transforme ainsi en une véritable mine de ressources multicolores, propice aux affrontements contre des ennemis, entre mobs et boss de fin de niveau, afin d'insuffler une certaine "vie" à l'ensemble.

Cependant, au-delà de la thématique des figurines prenant vie et des quelques mécaniques tentant d'introduire ce semblant d'expérience vidéoludique, l'essence du titre repose avant tout sur le véritable objectif du studio : nous faire revivre les moments emblématiques des licences proposées non dénuées d'une certaine dose d'humour qui colle parfaitement au design de nos chères figurines de vinyle. Par exemple, le monde du film Hot Fuzz, le célèbre film composant la fameuse trilogie Cornetto d'Edgar Wright avec Simon Pegg et Nick Frost.

Ce choix ramène, de par le fait, le jeu à un style d'humour axé sur la comédie de situation sans paroles. Un humour qui avait autrefois contribué au succès d'une autre franchise bien connue et précédemment évoquée. Loin d'être désagréable, cette orientation confère même au titre une expérience très plaisante une fois la manette en main. N'hésitant pas à faire esquisser un sourire au coin des lèvres.

Soyons honnêtes, le mode multijoueur proposé par le titre n'apporte rien de plus que ce que l'expérience solo offre déjà. Pire encore, il risque de susciter la déception chez les joueurs souhaitant profiter d'un petit jeu sans prise de tête en compagnie d'un ami, tous les deux posés au fond du canapé via un écran scindé. Et pour cause : le multijoueur est uniquement disponible en ligne.

Ce choix s'avère d'autant plus regrettable pour un jeu de ce type, car il manque cruellement de pertinence. Le mode multijoueur se résume à rejouer les missions du mode solo, sans aucun contenu supplémentaire. Résultat : il échoue à justifier sa présence et donne l'impression d'un simple ajout pour répondre à une tendance, plutôt que pour enrichir l'expérience globale.

Créées en 2010 par la société Funko, les figurines Pop! ont traversé les années en suivant l'évolution de la culture pop, se forgeant ainsi au fil des années une communauté massive et fidèle. Ces petites figurines font souvent débat : certains les jugent peu attrayantes, tandis que d'autres les collectionnent avec frénésie. Malgré leur design simple et épuré, elles parviennent à séduire et Fusion s'adresse donc avant tout à cette immense communauté de passionnés, capitalisant sur leur attachement à cet univers si singulier. En gardant évidemment en tête un désir d'attirer encore des joueurs restés, jusqu'à présent, insensibles à l'appel du vinyle.

Funko est une entreprise qui souhaite constamment rentabiliser sur ses produits. Et tout comme son concurrent Lego, l'entreprise a pour objectif de rentabiliser sa production vidéoludique par le biais du cross-media avec ce Fusion. Prenant ainsi exemple sur des produits vidéoludiques tels que LEGO Dimensions ou les Amiibo, Funko a sorti une gamme de figurines spécialement conçues pour le titre. Une gamme qui offre un code de téléchargement dans chacune de ses boîtes pour offrir de nouveaux personnages exclusifs in-game. Ajoutez à cela une envie de fournir également plus de contenu comme le prochain DLC (mettant en lumière l'univers de la série The Office) et nous avons là une œuvre qui se veut complète et interconnectée entre les produits physiques et vidéoludiques.

Un choix qui développe ainsi une dimension plus vaste, destinée à ravir les collectionneurs les plus passionnés. Mais qui risque aussi de susciter des mécontentements chez d'autres. En effet, bien qu'une Pop! puisse coûter au minimum une quinzaine d'euros, compléter la collection pour un titre aussi limité et peu enclin à revenir ponctuellement dessus risque de devenir extrêmement coûteux (les potentiels DLC ne suffiront sans doute pas tant le gameplay reste très redondant)...