Test | Astro Bot

10 sept. 2024

Le petit Astro et son équipage de bots voguent paisiblement à bord de leur vaisseau spatial en forme de PS5, jusqu'à ce qu'un vilain alien surgisse pour piquer le processeur-réacteur. Privé de cette pièce maîtresse, la navette s'écrase sur une planète de sable.

Heureusement, Astro et son équipage ont survécu à l'attaque, mais ils se retrouvent dispersés à travers plusieurs galaxies. Votre mission : partir à la recherche des bots pour reconstruire le vaisseau-PS5, désormais réduit en morceaux. Astro aura en effet besoin de ses collègues pour remettre le véhicule en état et relancer votre voyage interstellaire. Pour vous déplacer à travers la galaxie proche, vous pourrez compter sur le Dual Speeder, sorte de scooter de l'espace en forme de – vous l'aurez deviné – manette DualSense.

C'est donc confirmé, Astro Bot est bel et bien une version XXL de la démo technique Astro's Playroom. Rien de terriblement novateur dans le concept par rapport à son prédécesseur donc, mais c'est dans l'exécution que le jeu s'illustre : sa générosité, sa créativité et sa réalisation l'érigent immédiatement en incontournable de la PS5.

Pendant l'aventure, vous aurez le plaisir de visiter plus de 50 planètes-niveaux toutes plus chatoyantes les unes que les autres, pleines à craquer de défis et de surprises en tout genre. Il vous faudra donc collecter bots, pièces et composants pour les ramener à votre base. Et c'est sur cette dernière, véritable univers à part entière, que vous pourrez débloquer une quantité phénoménales de skins et d'easter eggs.

Studio japonais oblige, vous retrouverez beaucoup d'influences nippones : gashapons, décors, petits jingles... À la limite du Nintendo, et on ne va pas s'en plaindre !

Il s'agit tout simplement du meilleur platformer 3D depuis Super Mario Odyssey. C'est dit.

Zéro bug, accessible, fluide, bien rythmé... La réalisation est tout simplement impeccable. Et même si les premiers niveaux se ressemblent un peu en termes de gameplay – à la limite un "jeu à patounes" – les doutes se dissipent rapidement lorsque vous tombez sur un niveau "spécial". On ne va pas spoiler ici, mais le studio a très habilement su introduire plusieurs mécaniques de gameplay provenant d'autres titres légendaires de chez Sony. Bref, il n'y aura pas que de la plateforme. On regrettera juste le niveau de difficulté des boss, un peu trop facile...

Et quel plaisir de pouvoir profiter pleinement de la DualSense, petite merveille technologique délaissée par de si nombreux développeurs. Elle apporte un vrai plus à l'expérience, et vous pesterez ensuite sur les autres jeux qui n'en profitent pas plus.

C'est tout simplement un excellent divertissement pour tout le monde – tant que vous appréciez les platformers 3D évidemment.

Les joueurs les plus jeunes et "casuals" seront captivés par l'expérience générale : c'est beau, maniable, fun... On est tout de suite émerveillé par les très beaux effets visuels et sonores, par la créativité et la diversité des niveaux, et le jeu est terriblement accessible.

Les joueurs les plus expérimentés vont quant à eux adorer la réalisation impeccable, la fluidité, la qualité graphique, les easter eggs (parfois hyper pointus), les bonus plus ou moins challengeants... Bref, c'est très généreux, et on est même surpris de redécouvrir de quoi la DualSense est capable lorsque les développeurs y prêtent attention...

Astro Bot m'a replongé dans mes meilleures expériences gaming, l'époque où j'étais tellement heureux de découvrir l'univers vaste d'un platformer 3D de qualité sans voir les heures défiler. Cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps...

Cependant, je ne peux m'empêcher de penser que le succès annoncé de ce jeu renvoie paradoxalement Sony face à ses propres échecs. Il est en effet regrettable qu'un des meilleurs jeux de la PS5 soit au final une extension de la démo technique de la console, aussi bonne soit-elle.

Est-il si difficile de proposer des jeux de cette qualité qui soient vraiment originaux ? En sauvant ces petits "bots" tout au long de l'aventure, je suis sans cesse envahi par des vagues de nostalgie qui me rappellent toutes ces licences et personnages iconiques que j'aimerais retrouver aujourd'hui. Attention, je n'ai rien contre l'auto-référencement, d'autant plus que la méta est ici sublimée. Mais il est frustrant de constater que la PS5 – qui entame la dernière phase de son cycle de vie – a eu très peu de vrais nouveaux bons jeux qui exploitent pleinement les capacités de la console et de la DualSense, avec des personnages iconiques et des histoires originales.