Test | Power Stone Collection fait d'une pierre deux coups
11 déc. 2006

Testé par sur
Power Stone Collection
  • Éditeur Capcom
  • Développeur Capcom
  • Sortie initiale 20 oct. 2006
  • Genre Combat

N'ayons pas peur des mots : Power Stone est une des séries les plus méconnues mais également l'une des plus sous-estimées de l'histoire de la Dreamcast. Pour réparer cette injustice, Capcom sort une version PSP regroupant les deux volets. Les mauvaises langues diront que l'éditeur japonais surfent sur sa propre vague de remakes PSP (Ultimate Ghosts 'N Goblins ou Mega Man Maverick Hunter X entre autres). Si les septiques n'ont pas forcément tort, ils se privent malgré tout de deux reliques, idolâtrées par les nostalgiques de l'époque Dreamcast.

Rolling (Power) Stones

Le jeu se lance avec appréhension. Et si nos souvenirs de samedi soir alcoolisé (ou de mercredi après-midi pluvieux pour les plus jeunes) étaient idéalisés ? Et si, aveuglés par la beauté graphique de la Dreamcast, nous avions surestimés le potentiel ludique des Power Stone ? Pas de séquence d'introduction dans cette version PSP, un menu apparaît et vous demande de choisir entre le premier et le second volet. Capcom a fait dans la facilité en séparant les deux épisodes pour ne pas se retrouver avec un mélange indigeste. Originaire des salles d'arcade, Power Stone ne s'encombre pas d'une histoire. Dans le premier, tous les combattants veulent le pouvoir des pierres et s'affrontent pour l'obtenir. Dans le second, Dr. Erode a volé la Power Stone et vous devez l'affronter dans son château. Si le scénario et les motivations des personnages sont banals, l'univers est au contraire, particulier. Il est à mi-chemin entre une inspiration manga, proche des Shonen et une ambiance générale très 19ème siècle. La brochette de personnage comprend entre autres, un aviateur, une geisha, un indien, une princesse perse, une sosie de Jack L'Éventreur, un samouraï, un cow-boy et même un cuisinier français du nom de Gourmand. Délirant et singulier, l'univers de Power Stone risque d'en séduire plus d'un.

Dreamcast de poche

Même les mini-jeux de la Visual Memory sont présents.

Côté mode de jeu, Power Stone a clairement été étudié pour l'arcade. Le mode principal du premier épisode est un seul et unique mode Single où vous devez terrasser un à un les combattants jusqu'au boss final. Il est clair que les "joueurs modernes" pourront trouver cela un peu juste. Power Stone 2 est plus complet. S'il garde un mode typiquement arcade, il est désormais possible de choisir ses arènes à la fin de chaque combat. Cela permet une progression, certes plus courte mais moins lassante sur le long terme. En outre, il introduit un mode Adventure sympathique. Calqué sur le mode arcade, il s'agit ici de récolter de l'argent pour obtenir de nouveaux items. Les plus acharnés tenteront de terminer le Secret Book qui permet également de débloquer d'autres armes. En solo, il faut tout de même reconnaître que le jeu est vite lassant et que l'on a vite fait le tour des différents modes. Reste alors le mode multijoueur qui avait fait la réputation du jeu sur Dreamcast. Ici, il faudra autant d'UMD et de PSP que de joueurs, ce qui risque d'être beaucoup plus difficile à trouver que quatre manettes Dreamcast. Malgré tout, le fait de jouer chacun sur son propre écran est un avantage pour la lisibilité des combats. Une option Game Sharing permet de partager une démo du jeu, malheureusement jouable uniquement en solo. Enfin, un remake PSP n'est rien sans une petite dose de bonus. Les fans seront ravis puisque de nombreux goodies, films et même mini-jeux de Visual Memory (la carte mémoire de la Dreamcast) sont à débloquer. Que du bonheur ?

Fight the Power

Une transformation qui fait des dégâts

Les deux épisodes compilés sont absolument identiques aux versions Dreamcast. C'est donc avec plaisir que l'on retrouve le gameplay simple et immédiat de la série. La particularité de Power Stone est ses arènes tout en 3D ; ainsi le joueur n'est pas réduit à se battre sur un seul plan mais à utiliser les perspectives pour esquiver son adversaire. Le premier épisode privilégie le combat au corps à corps. Il est possible de faire des combos pied-poings pour faire perdre de la vie à l'adversaire. Les armes ont ici un rôle mineur, contrairement au second volet. Ce dernier apporte une liberté accrue et une plus grande interactivité avec les décors. L'utilisation des armes et des éléments interactifs des environnements est indispensable pour gagner. En plus des combats, Power Stone 2 importe des éléments de plate-forme lorsque par exemple, chassé par des flèches enflammées, vous devez vous réfugier sur le toit d'un temple shintoïste. Ou lorsque vous serez poursuivis par une boule géante dans un délire Tomb Raider-esque. Les armes seront parfois inutiles : en effet, si vous parvenez à récupérer trois Power Stone, vous vous transformez en méga-guerrier. Il est ainsi possible de lancer des attaques spéciales avec les gâchettes et ainsi affaiblir fortement votre adversaire. Ces nombreux mécanismes font de Power Stone un jeu inventif et au gameplay innovant.
Les Plus
  • Les deux épisodes enfin réunis
  • Univers délirant
  • Fun et inventif
  • Excellent à plusieurs
Les Moins
  • Confusion et manque de lisibilité
  • Ergonomie de la PSP
  • Vite lassant
Résultat

Power Stone Collection conserve les mêmes défauts que les versions Dreamcast. Tout d'abord, la lisibilité lors des combats est mauvaise. Les joutes provoquent des mêlées où il est difficile de bien se repérer. Cette confusion était devenue une des marques de fabrique de la série : elle provoquait des éclats de rire moqueurs ou l'exaspération chez les joueurs. La petitesse de l'écran de la PSP aggrave ce manque de lisibilité. Le désordre ambiant et revendiqué des combats est donc plutôt mal rendu et devient inconfortable sur la portable de Sony. De plus, les défauts récurrents de la console ressurgissent. Si le stick permet une maniabilité correcte bien que peu précise, l'ergonomie de la croix directionnelle est catastrophique. Pourtant, en dépit de ces défauts, Power Stone Collection offre une expérience arcade particulièrement drôle. Avec ses nombreux bonus, le jeu est plutôt destiné aux fans, qui avaient adoré les versions Dreamcast et Arcade. Toutefois, les novices peuvent s'y essayer et découvrir un des monuments de cette période dorée.


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