And justice for all
Profitant d'un été pour le moins avare en soleil, Capcom nous propose une édition européenne du spin-off de sa licence d'enquête et de procès Phoenix Wright : Ace Attorney dont 6 épisodes ont permis de pérenniser une formule à l'efficacité éprouvée. The Great Ace Attorney Chronicles vous invite à revêtir une fois de plus la robe d'avocat à l'occasion d'une double aventure qui se déroule en d'autres temps et en d'autres lieux.
Le procureur Van Zieks vous donne du fil à retordre.
L'histoire
L'histoire quant à elle va vous faire suivre les pérégrinations d'un jeune étudiant japonais nommé Ryunosuke Naruhodo qui basculera dans le monde judiciaire, obligé de se défendre après avoir été mis sur le banc des accusés pour un crime qu'il n'a pas commis. De ce procès et d'autres mésaventures va naître une vocation pour le droit qui l'amènera à exercer ses talents de contradicteur jusqu'à Londres. Il sera épaulé dans ses aventures par son assistante Susato Mikotoba, par le légendaire détective Herlock Sholmes et la géniale Iris Wilson.
Le principe
Lors des procès anglais, il faut également convaincre 6 jurés.
Pour ce faire, votre personnage a à sa disposition plusieurs éléments de gameplay tels que l'examen des preuves et des scènes de crime, le contre-interrogatoire des témoins et une nouvelle mécanique nommée Summation Examination laquelle invite le joueur à rechercher les contradictions entre les discours de plusieurs jurés afin de faire pencher la balance du côté de la défense.
Ainsi, très progressivement, pièce par pièce, tout le déroulé des événements ayant conduit au crime est dévoilé au cours de chacun des 10 chapitres que comptent les deux jeux. Un juge débonnaire fait office d'arbitre dans la bataille judiciaire où vous affrontez systématiquement des procureurs combatifs, sournois et bien décidés à obtenir une condamnation. À chaque phase critique du procès, il s'agit donc de sortir au bon moment la bonne preuve ou le bon contre argument à défaut de quoi le joueur est sanctionné par la perte d'une chance, 5 erreurs étant synonyme de game over.
Au cours de vos aventures, vous faites la connaissance d'une riche galerie de personnages, dont une alternative "originale" du célèbre Sherlock Holmes (renommé ici Herlock Sholmes) qui introduit une nouvelle mécanique de gameplay (la danse de la déduction) consistant à corriger par l'observation les déductions fausses et extravagantes de Sholmes.
La réalisation
Le classique écran de passage en revue des preuves.
Si vous trouvez les énigmes compliquées, un mode story vous permet de mettre le jeu en automatique, dans ce mode le jeu défile simplement et vous laisse profiter de l'histoire puisque même les phases de jeu sont automatisées. Toujours dans les features qui ont le mérite d'exister, le jeu vous permet d'accéder dès le début à n'importe quel chapitre de chacune des deux parties. En tout donc, cette anthologie vous donne accès à 10 chapitres ce qui offre un contenu solide car il faut compter entre 3 et 6 heures pour finir un chapitre. Une longueur d'ailleurs largement à mettre sur le compte d'une densité de texte conséquente qui peut lasser surtout lorsque vous attendez plusieurs dizaines de minutes avant de pouvoir effectuer une simple action de jeu. Heureusement, la qualité d'écriture, le scenario de l'ensemble et les rebondissements fréquents qui ont fait le succès de la série sont là pour tenir le joueur en haleine et l'empêcher de piquer du nez.
Pour qui ?
L'écrivain Soseki Natsume est l'un des personnages récurrents du jeu.
L'anecdote
Le seul, l'unique.
Seulement voilà, mettons ça sur le compte des goûts et les couleurs, j'ai pour ma part trouvé particulièrement agaçante la version Capcom du détective. Si les déductions à côté de la plaque de Sholmes permettent d'introduire une nouvelle mécanique de gameplay qui présente elle-même peut d'intérêt, le personnage est également pensé comme un ressort humoristique qui tombe malheureusement bien souvent à plat. En bref, si Sholmes n'est pas dénué de sympathie, il est également insupportable.
- La qualité d'écriture de l'ensemble
- Une patte graphique et des animations réussies
- Les énigmes toujours au top
- On retrouve l'ADN de la série
- En anglais uniquement
- Herlock Sholmes
- C'est très (trop) bavard
- Plus conçu pour une expérience nomade que pour le grand écran
La double et généreuse aventure offerte par The Great Ace Attorney Chronicles s'étire parfois en longueur et peut sembler un brin bavarde et redondante, toutefois l'ADN de la série est bien là. Les enquêtes, interrogatoires, énigmes et rebondissements qui font tout le sel des Ace Attorney sont bien présents et nul doute que les fans du genre vont se régaler. Pour les autres, si l'anglais ne vous fait pas peur et que vous n'êtes pas rebuté par l'idée d'ingurgiter de longs blocs de texte entre chaque séance de gameplay, foncez, l'aventure proposée par Capcom se déguste comme un bon bouquin au bord de la mer.