Test | Dynasty Warriors 5 Empires en mieux ?
17 août 2006

Testé par sur
Dynasty Warriors 5 Empires
  • Éditeur Koei
  • Développeur Omega Force
  • Sortie initiale 30 juin 2006
  • Genre Action

Les combattants de Dynasty Warriors sont infatigables. A travers les volets que sort régulièrement Omega Force pour le compte de Koei, les joueurs ont droit aux combats de masses toujours plus vastes. Portée depuis la version PS2, la version Empires du cinquième volet inaugure l'accession à la nouvelle génération de consoles : version de plus ou version avec encore plus ?

Histoire chinoise revisitée par Koei

Plonger dans l'univers de Dynasty Warriors pour la première fois est aussi désorientant que de visiter la Chine pour un occidental. L'histoire des trois royaumes est déclinée en plus de dix versions sur la plupart des plateformes de jeu et met en scène plus de deux cent personnages dont il est décourageant de tenter de comprendre les relations. Une encyclopédie est jointe dans cet épisode, permettant aux plus courageux de comprendre la raison de l'affrontement de Liu Bei et Cao Cao, vraisemblablement les héros de l'histoire. En gros, retenez qu'il s'agit d'une version romancée (à coups de boules de feu et d'éclairs d'énergie) de l'histoire chinoise mettant en scène les guerres ayant précédé l'unification du royaume. Ceux pour qui cet enrobage est comme un paquet cadeau qu'on déchire pour en découvrir le contenu risquent toutefois de ne pas être au bout de leurs peines : la distribution de pains n'aura lieu qu'après une séance de planification stratégique de domination du royaume. Bref, faut cogiter avant de cogner.

Reflexion...

En sus des héros de base vous pouvez créer le vôtre.

En effet, la particularité de la série Empires est de proposer un semblant de gestion de votre armée. Tout s'organise autour de la carte de la Chine divisée en plusieurs régions. Avant de croiser le fer, vous avez le choix entre plusieurs options : écouter les conseils de vos officiers, leur déléguer votre pouvoir pour un tour ou exécuter des actions directement. Tout cela se traduit par l'acquisition et l'utilisation de cartes apportant des bonus aux armées, aux territoires ou aux généraux. Ces actions vont du recrutement de troupes pour votre armée jusqu'à la fomentation de complots chez l'ennemi, en passant par la création d'objets magiques qui vous accompagneront au combat. Une fois votre rôle gouvernant accompli, vous endossez la casquette de stratège (ou tout autre chapeau plus typiquement chinois). Vous lancez un ordre d'invasion vers une province voisine, ou plus rarement vous défendez votre territoire. Il s'agit alors d'assigner des commandants au combat (dont celui que vous interpréterez) et d'étudier le plan du champ de bataille. Certaines cartes acquises précédemment peuvent vous aider pour le combat, mais leur impact est minime. Une fois votre plan parfaitement établi, ou lorsque votre patience a atteint ses limites, vous lancez l'offensive.

Action !

Le placement de ses généraux a une importance startégique.

Voici enfin le coeur du sujet : la joyeuse chamaillerie contre des dizaines d'adversaires. Accompagné de vos hommes, vous progressez à travers le champ de bataille, en tapant sur tout ce qui bouge, et même ce qui ne bouge pas. Les objectifs sont toujours les mêmes : pour vaincre, il vous faut soit battre le chef adverse, soit capturer sa base principale. Pour réussir ce dernier objectif, de nombreuses bases vous coupent la route et vous pouvez les capturer elles aussi. Il existe trois types d'adversaires qui protègent ces bases et tentent de capturer les vôtres : les troupes qui servent plus de décor qu'autre chose, les chefs de gardes qu'il faut neutraliser pour obtenir les bases et les généraux ennemis, seule vraie menace à prendre en considération. Ces derniers sont mobiles et peuvent être rencontrés partout sur le champs de bataille tandis que les autres restent généralement autour de leur base. La progression dans Dynasty Warriors se déroule donc comme un mode de capture de drapeau classique où il faut faire avancer son armée tout en prenant garde de ne pas laisser ses campements arrière trop découverts. Pour faire reculer l'ennemi, vous n'avez accès qu'à un nombre limité de combos dont l'effet ne distingue pas suffisamment pour avoir une réelle différence. Il faut admettre qu'avec deux cent personnages, le nombre limité de coups est compréhensible. Les combats se résument malheureusement à une répétition de boutons et à des techniques profitant des carences de l'IA des ennemis, le souffle épique se réduisant à la calme brise monotone.
Les Plus
  • Le prix, en accord avec le contenu
  • La modelisation impressionnante des personnages
  • Malgré ses défauts reste addictif
Les Moins
  • L'IA déplorable
  • Le niveau visuel faible
  • L'absence de tutoriel
Résultat

Même si personne ne s'attendait à une révolution dans le style de jeu de Dynasty Warriors 5 Empires, l'inauguration du combat de masse sur concole nouvelle génération aurait pu rivaliser avec l'ambiance du carnaval de Rio. En effet, la 360 ne permet pas uniquement de profiter de personnages plus détaillés aux textures chatoyantes, elle permet surtout d'en afficher beaucoup plus, tout en gérant leur intelligence (même si l'épithète artificielle n'a jamais aussi bien convenu). Avec une sortie espacée de quelques mois seulement, une guerre entre l'armée de zombies de Dead Rising et les nuées d'ennemis de Ninety-Nine Nights aurait vite fait de conduire les chinois de Dynasty Warriors 5 Empires à la débandade. Ce n'est pas seulement leur infériorité numérique qui leur apporterait la défaite, mais surtout leur flegme : très fréquemment ils restent plantés devant vous à attendre que vous les envoyiez six pieds sous terre pour renaître sous leur forme réelle, le légume. Vous avez plus l'impression de faucher un champ de blé que de combattre une légion. Ceci ajouté à une distance d'affichage décevante et à une direction artistique concentrée uniquement sur les personnages au détriment du rendu d'ensemble, ce Dynasty Warriors apparaît un échauffement avant la sortie de l'épique Ninety-Nine Nights dont le peu dévoilé via le démo laisse espérer la réparation de certains défauts trop fréquents dans le genre.

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