La preuve par trois
Voilà un peu plus d'une décennie que Capcom ne nous a pas gratifié d'un épisode sur la vie de Dante le chasseur de démons. Et la raison est assez simple : une série qui oscille entre le légendaire et le bâclé. Après un épisode hors-série confié à Ninja Theory, Devil May Cry 5 revient enfin sur le devant de la scène pour nous en mettre plein la vue. Score, style et gore seront-ils au rendez-vous ?
L'histoire
Il faut bien être honnête, le scénario est convenu, les chutes sont prévisibles et le tout vous sert une bonne dose de fan service pour vous en mettre plein les yeux et les oreilles. Si les personnages féminins ont quasiment vu leur rôle réduit à celui de vulgaire meuble, les trois protagonistes et Nico se balancent des répliques piquantes et drôles dans le pur style Devil May Cry. La VF est d'ailleurs plutôt bien réussie, que ce soit dans les textes ou l'interprétation. Niveau sonore, le jeu vous balance du métal pendant toutes vos joutes. La bande son est réussie mais une des options du jeu « Deluxe » est une alternative tout aussi correcte. Pour ce qui est du visuel, le moteur RE engine fait de l'excellent boulot. Vous regrettez juste que les décors gothiques laissent trop facilement place aux décors dégoulinants du Qliphoth avec un level design tout juste passable. Pourtant, ce sont aussi ces éléments qui font partie du lot et du charme Devil May Cry.
Le principe
Le moteur RE fait du bon boulot.
V est le second membre du boys band, un gars frêle, un peu faiblard, qui ne se bat pas directement mais envoie des créatures invoquées pour faire le sale boulot. Un corbeau noir fait office d'arme à longue distance tandis qu'une panthère gère les ennemis au sol. Avec une barre chargée de Devil Trigger, V peut aussi invoquer temporairement un géant pour faire de lourds dégâts. Les combats sont stylés, donnant la part belle à la gestion de vos créatures, de votre personnage et de vos barres de trigger. D'autant que l'évolution de vos invocations avec les démonites influe réellement sur leurs potentiels offensifs. V peut même sortir un livre pour recharger plus vite sa barre. Que dire de plus si ce n'est la classe. Enfin arrive Dante avec le bonheur du skill et du style. À partir de la moitié du jeu, vous retrouvez votre héros, celui qui était à la base de Devil May Cry et il faut avouer que tout a été fait pour le rendre hyper badass. Dante dispose de quatre styles différents, de quatre emplacements d'armes au corps à corps et quatre emplacements pour les armes à distance. Tous ces éléments sont permutables à n'importe quel moment en combat pour vous faire bénéficier d'encore plus de style. Et il faut avouer qu'avec ses transformations en démons et la folie de ses armes, Dante est le personnage le plus agréable à jouer, reléguant V et Nero au second plan.
Pour qui ?
Vous ne rêvez pas, Dante peut se battre avec une moto qu'il sépare en deux.
L'anecdote
Les combats avec V sont très stratégiques de par sa faiblesse, mais il manque de combos.
MàJ : La Special Edition - 2020
Le Ray-Tracing apporte un vrai plus esthétique sur Series X et PS5.
Pour les autres, la version Series X/PS5 de Devil May Cry 5 est logiquement à privilégier. Le titre est plus fin (aliasing complètement absent) et le ray tracing apporte une lumière naturelle d'autant plus judicieuse que les décors de l'aventure se prêtent plutôt bien au procédé. En plus de ça, le titre a la bonne idée de laisser le choix entre différentes configurations, avec la possibilité (sous certaines conditions) de monter à 120 images/seconde. Une option bienvenue dans un jeu pour le moins nerveux.
Enfin, parlons un peu du contenu. Cette Special Edition propose trois nouveautés "majeures". La première et non des moindres : la possibilité de jouer un nouveau personnage, à savoir Vergil – bien connu des fans et des adeptes des éditions ++. Son gameplay se place comme une alternative louable aux trois autres personnages. Vient ensuite un mode Chevalier Sombre gonflant sensiblement le nombre d'ennemis présents à l'écran. Une bonne idée, mais nous vous conseillons de passer Devil May Cry 5 en mode Performance pour éviter tout ralentissement. Enfin, un mode Turbo vient accélérer la vitesse du jeu... De quoi encore ajouter du challenge. En fin de compte, vous comprendrez que cette Special Edition est une bonne nouvelle pour ceux qui ont fait l'impasse sur l'expérience d'origine... surtout que l'aspect technique se révèle très convaincant.
- Les échanges entre les différents protagonistes
- C'est globalement beau (animations, décors...)
- V et son gameplay
- Dante, avec des armes de plus en plus dingues
- Un bestiaire aux petits oignons
- La montée en puissance des personnages et de leurs techniques
- Le retour des grandes gerbes de sang
- Les niveaux dans le Qliphoth qui finissent par tous se ressembler
- Une bande son sympa (mais qui se laisse changer pour apprécier les anciens thèmes)
Le retour sur le devant de la scène de Dante était attendu et même si Devil May Cry 5 n'est pas parfait, il propose une aventure de choix, dans la lignée du premier épisode. Drôle, parfois volontairement ridicule, ce Devil May Cry 5 fait ce que l'on attend de lui et le fait bien. Outre le plaisir de dézinguer des hordes de démons dans des gerbes de sang, c'est la douce folie des combos toujours plus stylés qui finit par l'emporter. Et si terminer le jeu une première fois vous montre l'absurdité de ce déballage de techniques, le contentement de recommencer dans une difficulté toujours plus élevée prend le pas sur la redite.