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Qui de mieux que Peter Molyneux en personne pour présenter à la presse son dernier titre, Fable II ? L'évènement s'est passé à Paris, dans le sobre mais je-veux-bien-le-même loft de Microsoft. Rencontre avec le créateur, prise en main d'un pad Xbox 360 pour se jeter à corps perdu dans le monde d'Albion. C'est connu : Peter Molyneux a souvent été – trop – élogieux concernant ses jeux. Alors Fable II : meilleur jeu de l'année ou nouvelle liste de fausses promesses ?
Les décors ouverts d'Albion
La liberté pour mot d'ordre
Peter Molyneux y tient, en parle et en reparle : il souhaite que le joueur se sente libre. Libre oui, mais sans être perdu. Nous y reviendrons. Cette liberté se caractérise d'abord au niveau du champ visuel. Et pour ce faire, quoi de plus simple que de supprimer l'interface, sinon de l'épurer au maximum ? Ainsi, tous les éléments de l'interface sont cachés lorsque vous n'avez pas besoin d'eux. Seule la barre de vie est visible si cette dernière est faible. Pour les autres éléments, les actions sociales, par exemples, elles apparaissent uniquement lorsque vous les utilisez. Fable 2, c'est aussi et surtout la liberté de choix. La plupart des quêtes peuvent être résolues d'une façon ou d'une autre. La bonne ou la mauvaise, ce choix influera bien entendu sur l'alignement de votre personnage. Voila qui est très Molyneuchéen. Mais la liberté ne s'arrête pas là. Les zones sont vastes et vous êtes libre de vous promener où bon vous semble. Ou presque. C'est là que le bât blesse. Vous allez vouloir explorer ces zones dans leurs moindres recoins. Mais pour ce faire il faudra marcher, ou courir. Impossible de sauter, même de toutes petites hauteurs, et surtout une multitude de murs invisibles ! Bref, les déplacements sont simplistes, assez lents, et mornes. La frustration s'installe...
Libre mais pas trop
La magie en pleine action
C'est bien beau de pouvoir se promener partout (même si cela doit se faire dans la douleur), mais il faudrait aussi songer à ne pas se perdre ! Et là, Fable 2 utilise un concept "novateur" très intéressant. Si novateur que le même concept était présent dans le tout premier EverQuest. Cette option – désactivable – affiche en permanence un chemin lumineux qui part du joueur, et s'étend jusqu'à l'objectif suivant de la quête principale. De cette façon, vous pourrez aller partout, faire autant de quêtes annexes que vous le désirez, et revenir très rapidement sur le droit chemin de la quête principale sans tourner en rond ! Dans le même esprit, qui consiste à de ne pas perdre les joueurs, ou peut-être plutôt de séduire un public plus large, Fable 2 utilise un système de combat ultra simplifié. Le "One Button Combat", soit un bouton pour se battre. Le bouton B pour le combat au corps à corps (épées, masses, etc.), le bouton Y pour le combat à distance (arbalètes, armes à feu, etc.), et le bouton X pour la magie. Il suffit, par exemple, d'appuyer de façon répétée sur le bouton de corps à corps, pour faire des enchainements de coups. Encore une fois, c'est simpliste mais efficace. Et pour les plus habiles d'entre vous, sachez que plus vous combinerez des attaques de différents types, plus vous récupèrerez d'expériences à la mort de vos adversaires. Peter Molyneux pense donc aux joueurs occasionnels, mais n'en n'oublie pas pour autant les joueurs les plus avertis. Heureusement !
Et la vie sociale dans tout ça ?
Bowerstone et ses habitants
Voilà un aspect clef du jeu. Tout d'abord, les relations d'humains à humains. Le jeu sera jouable en coopération, grâce au Xbox Live. Vous pourrez donc parcourir Albion, le monde du jeu, avec d'autres aventuriers en chair et os. C'est un point très intéressant, lié à la démocratisation d'Internet, même lors d'une partie solo vous serez en mesure de voir et d'interagir avec vos amis (et vice-versa). En effet, dans une partie solo, le jeu envoie vers des serveurs votre position dans le jeu. Ces serveurs vont ensuite indiquer à tous vos amis (jouant eux aussi en solo) votre position dans le jeu. Vous serez ainsi visible sous forme d'orbe bleu dans le monde de vos amis. Bien évidemment, il faut quand même que votre console soit reliée, à Internet, et disposer d'un abonnement Live. Autre aspect social : les PNJ (Personnage Non Joueur). Ils sont nombreux, très nombreux. Et tout un tas d'interactions sont possibles avec eux. Appuyez sur la gâchette haute droite, et une roue d'actions s'affiche à l'écran. Choisissez une des catégories (humour, draguer, etc.) et une seconde roue s'ouvre avec encore plus d'actions à choisir. Et là encore, le système est innovant. Vous pouvez soit sélectionner l'action par un appui bref, soit maintenir enfoncé le bouton le plus longtemps possible. Si vous choisissez la seconde solution, et que vous relâchez le bouton au bon moment, votre action aura alors encore plus d'impact, mais attention aux conséquences si vous n'êtes pas dans le bon timing...
Nos amies les bêtes
Le fameux toutou pose pour vous dans le bord inférieur droit
Toujours dans un souci d'épurer l'interface, la mini carte a été remplacée... par un chien ! Effectivement, vous serez désormais accompagné d'un chien tout au long de votre aventure. Ce dernier aboie lorsqu'il renifle un trésor ou pour vous avertir d'un danger. Il vous aidera aussi lors des combats en attaquant vos ennemis. Il ne peut pas mourir, mais pourra être blessé. C'est bien connu, le chien est le meilleur ami de l'homme, et il vous aime inconditionnellement. Alors soyez reconnaissant, soignez-le, jouez avec lui, et félicitez-le lorsque qu'il vous rend des services. Au final, la première impression globale sur Fable 2, est plutôt bonne. Tout semble coller parfaitement : une assez grande liberté de choix et de déplacements, une interface épurée qui donne de l'ampleur aux décors et participe grandement à l'immersion. Un monde vaste et vivant, grâce à ses nombreux PNJ. Un jeu simple et rapide à prendre en main, sans temps mort. Peter Molyneux souhaite que le joueur soit acteur tout le temps, qu'il vive son jeu. Les cinématiques ne sont pas de vraies cinématiques, et vous gardez toujours le contrôle de votre personnage durant ces dernières. Mais Fable 2 ne sera-t-il pas trop linéaire ? Le scénario sera-t-il à la hauteur du reste ? Et quid de la durée de vie ? Enfin, cette liberté, réellement ressentie sur les premières heures de jeu, sera-t-elle présente jusqu'à la fin ? Autant de questions auxquelles il faudra répondre dans le test.