Comme chaque mercredi, un membre de la rédaction vous propose de revenir sur un jeu, un événement, ou même un objet qui a marqué aussi bien son parcours de testeur pour Gamatomic que celui de joueur lambda. Bref, aujourd'hui, voici le souvenir...
Qui dit mois de juillet, dit Tour de France. Et qui dit Tour de France, dit Pro Cycling Manager. Car oui, depuis plus de 15 ans, Cyanide a pris l'habitude de sortir son petit protégé durant cette période très médiatisée du cyclisme. Si la série peine à évoluer d'année en année, elle parvient tout de même à satisfaire les amoureux du vélo grâce à ses nombreuses et indéniables qualités. Pourtant, depuis 2001, la formule est pratiquement identique. Mais je suis prêt à tout lui pardonner tant ma relation avec cette simulation sportive est intense depuis ses débuts.
Nous sommes en juillet 2001. Pendant que Lance Armstrong martyrise ses adversaires sur le Tour, ma petite famille est en pleine aventure au Auchan de Petite-Forêt. Comme beaucoup de Belges, mes parents avaient l'habitude de se rendre une fois par mois dans le nord de la France. Pourquoi ? Simplement pour se ravitailler en bouteilles d'eau. Tellement moins chères dans votre pays que dans le nôtre. À la sortie du magasin, j'aperçois quelque chose qui me fait de l'œil dans la vitrine du Micromania.
Je m'approche. Je reconnais Laurent Jalabert sur une boîte d'un jeu PC : Cycling Manager. Passionné par le cyclisme depuis tout petit à cause de mon père, la vision de ce jeu fût une révélation pour moi : il me le fallait ! Quelque temps auparavant, j'avais pourri le sol de la salle à manger en collant des petits morceaux de rubans adhésifs représentants le parcours d'une étape du Tour de France. À l'aide de deux dés et de petits cyclistes en plastique, j'étais capable de jouer seul pendant des heures afin de simuler mes propres courses. Imaginer mes petits cyclistes s'animer sur l'écran du vieux Windows 98 familial me faisait rêver.
Bien entendu, à peine âgé de 10 ans, je ne pouvais pas me payer ce jeu. Et à cette époque, les seuls moments où mes parents voulaient bien m'acheter un jeu vidéo étaient à Noël. Ou parfois pour mon anniversaire. Mon père m'a alors promis de m'offrir le jeu si j'accomplissais quelques missions durant l'été : tondre la pelouse, repeindre la balustrade, arracher les mauvaises herbes, etc. Deux mois, plus tard, j'introduisais Cycling Manager dans le lecteur CD-ROM. J'ai encore en tête ce merveilleux souvenir de voir le clone numérique de Lance Armstrong (Lance Armstreng dans le jeu) s'animer pour la première devant moi. Déjà à l'époque, le jeu était d'une laideur monstre. Mais pour moi, la magie était ailleurs.