Après des aliens enfuis dans une citée perdue, après des predators chassant sur une planète extraterrestre, après une lutte de clan en zone de guerre, les aliens les plus féroces et les chasseurs les plus redoutables se retrouvent dans une licence riche de promesses : Aliens vs Predator.
Donc de méchants predators, bafouant les règles séculaires de leur race, décident d'imposer leur vison du monde à leurs confrères et au reste de l'univers par la même occasion. Pour cela, ils lâchent leurs aliens dressés sur une colonie minière humaine. Les humains décident alors de négocier une aide auprès de "gentils" predators. Oui je sais, dit comme ça... C'est clair que ça ne propulse pas un vaisseau en hyperespace ! Et pourtant, A.v.P est pour moi la meilleure lecture sur le thème. Rien que ça !
Ce sont Rick Leonardi et Mark Pennongton qui ont pour tâche l'univers graphique de cette BD. C'est propre, mais pour moi un peu en dessous des autres BDs critiquées. Les planches souffrent d'un manque de détails qui se ressent dès qu'on se retrouve face à des dessins de vue d'ensemble. Du coup, les personnages semblent être des robots sans âmes dès que les dessinateurs sortent du plan américain. De plus, la mise en page reste très classique tout comme le design des personnages secondaires. On sent la commande derrière le dessin... Dommage.
Heureusement, Wes Dzioba, le coloriste, est là pour sauver les planches. Il vient apporter du volume et de la profondeur au dessin. Dommage part contre que les différentes ambiances colorimétriques ne soient pas plus marquées, surtout que les personnages sont amenés à visiter nombre de lieux différents.
Saluons par ailleurs le travail de Randy Starled, le scénariste. Le plus important ce n'est pas l'histoire en elle même, mais comment elle est racontée. Pour cela, l'auteur s'appuie sur les comics d'aliens et de predators déjà réalisés. Par exemple, vous retrouverez des références au personnage de Sereda d'Aliens plus qu'humain et de Thorpe de Predator : La Proie des Cieux. Du coup, on en oublie les films au profit de la BD donnant l'impression d'un univers cohérent tout en restent compréhensible. Le deuxième point fort de cet A.v.P. tient en son personnage (féminin !) principal Machiko Noguchi, meneuse d'homme intelligente et terriblement efficace. Elle apporte une certaine finesse dans cet univers. L'ensemble prend bien et donne l'impression d'avoir des personnes responsables conscients de leurs actes.
A.v.P. est plus subtil qu'il n'y parait, surtout grâce à Machiko qui réfléchit avant d'agir. Et c'est ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce comic. Si vous deviez ne vous procurez qu'une série sur les aliens et les predators, je vous conseillerais sûrement cette série là. Toutefois, l'histoire étant en deux parties, j'émets une petite réserve tant que je n'aurais pas lu la fin. Pour moi, c'est le déroulement de l'histoire qui fait tout le charme d'A.v.P.
Soleil a beaucoup misé sur les licences Aliens et Predators en proposant divers séries de comics. Chacune a une ambiance et un style différent, ce qui laisse à penser que chacun pourra y trouver son compte. Pour moi, c'est vraiment A.v.P. qui remporte le prix, car il correspond à ce que j'apprécie en BD. D'autres apprécieront sans doute le coté blockbuster de Predators ou préféreront l'ambiance science-fiction d'Aliens. Soleil vous donne le choix, pourquoi ne pas en profiter ?
Aliens vs Predator est disponible sur internet (Fnac) et en magasins spécialisés aux alentours de 14 €.