En attendant le 27 janvier 2006, date à laquelle la version française de Psychonauts sera disponible, son créateur Tim Schafer nous confie quelques détails sur son dernier bébé. Le projet tel que nous allons le voir bientôt a subi bien des changements et la version originale a tout simplement été mise au placard pour donner un jeu à l'univers déjanté où l'humour est omniprésent.
Il était question d'une aventure dans un asile psychiatrique avec comme héros un patient complètement dingue. Ce personnage principal est vite devenu un petit psycho, puis un gros et pour finir un doux dingue qui vivra sa première aventure dans un camp d'été, source de merveilleux souvenirs pour Tim Schafer.
Mais l'impulsion première de Psychonauts est de faire devenir réels les délires les plus fous qui se passent dans la tête des malades. En effet, un mégalo n'est il pas pour lui le maître du monde? Et si nous pouvions aller dans leur esprit, ne seraient ils pas les rois, dotés d'un vaste royaume peuplé de statues à leur effigie? En tous cas, c'est ainsi que le voit Tim Schafer, et il souhaite nous faire partager sa vision du monde intérieur de chacun à travers son jeu.
Six ans ont passé depuis son dernier titre, Grim Fandango, nous apprenons alors qu'après avoir laissé derrière lui un titre action/aventure produit par LucasArts, il passa le plus clair des 5 dernières années à mettre en oeuvre Double Amende et bien sûr à cogiter Psychonauts. D'ailleurs tous ses fans peuvent avoir de ses nouvelles régulièrement sur ce site.
Sa vision des jeux vidéo est comme lui, surréaliste. En effet, pour lui un jeu se doit de nous sortir de notre quotidien, en proposant quelque chose d'aussi absurde que le principe même qui nous pousse à jouer. Dans un jeu, nous allons essayer de sauter de plate-forme en plate-forme, tenter 1000 fois le même passage jusqu'à y arriver. A force de répéter ces mécanismes, les joueurs ne voient plus le corps d'un ennemi fondre dans le sol après avoir été abattu, et ça agace plus ou moins notre Tim, qui part du principe qu'un joueur bénéfcie de la liberté de créer ses propres situations absurdes, alors c'est à lui de trouver le moyen le plus amusant pour nous en faire profiter.
Pensant que chacun devrait mettre plus de personnalité dans les jeux, ce qui résulterait en une expérience unique que ce soit en groupe ou personnellement, notre vieux Tim cherche toujours a nous procurer des sensations uniques.
Quant à la question que tout le monde se pose : est il constamment sous acide ? Il déclare que "non, pas depuis longtemps, la méditation a remplacé l'absorption de buvards". Quant à ceux qui considèrent les mondes de ses titres comme "étranges", il répond simplement que tout le monde pourrait faire des jeux originaux et uniques si ils n'étaient pas pris dans l'engrenage du business qu'est devenue sa passion.
Quand on lui demande si Psychonauts ne sera pas considéré comme un jeu pour les plus jeunes, il répond que "le jeu vidéo en lui-même a une signification plus profonde, un arrière plan psychologique que seuls les adultes peuvent saisir, bien que les enfants apprécieront le premier degré du titre, en attrapant les jolis bonus dans un environnement qui leur apparaitra comme enfantin. C'est un peu à la manière d'un cartoon, dont l'humour agit sur deux niveaux."
Au sujet de l'abandon de Sam & Max 2 par les studios LucasArts (cf. news) qui décidement renient leur passé, le commentaire que fera Tim est le suivant : "Nous n'avions pas à faire d'argent". Donc voila la réponse tant attendue ! Pourquoi avec tous les moyens dépensés jusque là nous n'avions pas eu de titres à la hauteur des perles d'aventure de l'époque. Leur seule consigne était de ne pas trop perdre de dollars, donc le seul objectif était la créativité, mais il garde l'espoir de pouvoir retravailler de la sorte dans le futur, qui sait ?"
Tim, tel un cow boy solitaire, s'en va suivant son inspiration de peur de la perdre un jour. Même si un titre d'aventure n'est pas prévu et que ses envies du moment ne vont pas dans ce sens, il n'est pas impossible qu'un jour le papa de Grim Fandango ne nous ressorte une perle de cet acabit.