- Éditeur Atari
- Développeur Reflections
- Sortie initiale 1 juin 2004
- Genre Action
Près de neuf mois après une première apparition sur consoles, Tanner, le flic le plus numériquement infiltré de la planète, se décide enfin à ramener sa fraise dans sa version PC. De Miami à Istanbul, en passant par Nice, "the driver", comme il se fait si sobrement appeler, reprend du service et va devoir infiltrer et démanteler un réseau de trafiquants de voitures volées, rien que ça ! Hé ben dis donc, y'a du boulot ! Allez, pas de temps à perdre, en voiture Simone ! Euh, Tanner pardon...
Tanner aime les gros calibres...
Héritage du passé
Quelques années plus tard, au moment de l'annonce du développement du troisième volet sur la toute nouvelle PS2 on était donc bien évidemment surexcités à l'idée de vivre les nouvelles aventures de Tanner à la sauce Next-Gen ! Au final, après avoir été repoussé à maintes reprises, Driver troisième du nom est arrivé chez nous l'été dernier dans sa mouture console, l'enthousiasme du départ ayant dés lors laissé sa place à un dépit des plus total. Graphismes tout juste moyens, jouabilité bancale, bugs innombrables, le moins que l'on puisse dire c'est que la licence avait perdu de sa superbe, Reflections en venant à se casser les dents sur un segment qu'elle avait elle même créé, aujourd'hui dominé par Rockstar Games et la série des Grand Theft Auto. D'une certaine manière, le moins que l'on puisse dire c'est que l'on espérait de ce Driv3r PC qu'il vienne quelque peu relever le niveau...
Une entrée en matière plutôt prometteuse
Istanbul en Turquie, l'un des trois environnements à visiter.
J'ai mal aux yeux
Tanner donne l'impression d'avoir un balai profondément ancré dans le fondement
A ce titre, la maniabilité lors des phases de jeu à pied est un véritable calvaire. Ca respire le portage bête et méchant et le tout est très laborieux. Ainsi la souris, beaucoup trop sensible, se devra d'être déplacée avec la plus grande dexterité sous peine de voir la caméra se retrouver dans la direction totalement opposée à celle souhaitée ; situation désagréable lors des phases de gunfights. Par ailleurs cela pose même problème pour exécuter des actions basiques comme passer une porte ou encore gravir des escaliers un peu étroits. On bute contre les parois et on s'y reprend à plusieurs fois : insupportable.
T'as ruiné la caisse mec!
Un petit tour chez le garagiste le plus proche s'impose.
Le panel de véhicules à votre disposition dans Driv3r est relativement divers, allant du petit coupé sportif au camion en passant par la classique berline familiale, il varie en fonction de la zone du globe visitée. Dés lors, si à Miami les grosses américaines genre Mustang ou Corvette seront légion, à Nice en revanche vous aurez la joie de vous adonner à la conduite en R5 et autres CX. La modélisation est correcte et bien que le jeu ne possède aucune licence constructeur officielle, les plus perspicaces d'entre vous n'auront aucun mal à reconnaître les quelques célèbres modèles dont il s'inspire.
Le comportement des caisses quant à lui, s'il a le mérite d'être original, est aussi très particulier et ne devrait pas plaire à tout le monde. Quelque soit l'engin le sur-virage est très prononcé et la moindre courbe prise avec un peu trop d'assurance supposera un contre braquage virulent afin d'éviter de finir sa course dans le prochain pylône. Pour ma part je trouve tout cela sincèrement jouissif, Reflections étant étant parvenu à conserver cette particularité qui faisait l'originalité des épisodes précédents.
La gestion des dégâts est elle aussi assez convaincante. Le moindre choc ayant des répercussions sur l'état général de la voiture, si vous vous la jouez un peu trop "fou du volant", celle-ci passera rapidement du statut de belle mécaniue à celui de vulgaire tas de ferraille. Tout est destructible ou presque : les pneus éclatent, le capot s'envole, les vitres explosent et au bout d'un moment le comportement routier peut lui aussi s'altérer. A noter qu'à l'image du héros chaque véhicule possède une barre de vie qui une fois remplie entraînera l'arrêt pur et simple de ce dernier. Libre à vous d'en "réquisitionner" un nouveau par la suite.
Undercover
Ces gardes doivent être aveugles...
La difficulté est exagérément élevée et le jeu ne vous laissant quasiment aucune marge d'erreur, il vous faudra souvent recommencer une mission plusieurs fois avant de pouvoir la mener à bien. Le défaut majeur étant la maniabilité, on perd un temps fou à tenter d'ajuster les ennemis pendant que l'on se fait cribler de balles et au final la sentance tombe : c'est le game over. On profite donc de l'IA au ras des pâquerettes et on refait la mission jusqu'à connaître l'emplacement exact de chaque fauteur de troubles afin d'avancer tout en perdant le moins de vie possible: agaçant et surtout très ennuyeux.
Le constat est le même lors des phases de poursuite ; le jeu ne laisse pas droit à l'erreur et le moindre petit accrochage en cours de route se soldera la plupart du temps par l'echec de la mission. A vous donc, une fois de plus de mémoriser le ou les différents parcours à suivre afin de vous laisser distancer le moins possible par votre cible.
- La bande son
- Les cinématiques
- La gestion des dégâts
- La difficulté
- L'intelligence artificielle
- Les graphismes
S'il est indéniable qu'à sa sortie en 1999 la série des Driver pouvait se targuer d'avoir créé à elle seule un genre totalement nouveau; aujourd'hui le moins que l'on puisse dire c'est que la concurrence se fait dure tant le filon a été exploité. The Getaway, True Crime, Grand Theft Auto, tous dégagent certes une ambiance et une atmosphère qui leurs sont propres mais sont néanmoins basés sur le même principe.
Peut-être resté trop ancré sur ses acquis, Driv3r, n'a pas bénéficié des efforts suffisants à le positionner au niveau de la concurrence et cela se ressent. Handicapé par une réalisation minable et une maniabilité inadaptée; pourtant avec son univers si particulier auquel est associé une bande-son du tonnerre (Mickey Rourke, Michelle Rodriguez, Iggy Pop, Hope of the State), le titre aurait pourtant pu nous emmener très loin. Le mode conduite libre ne mérite quant à lui même pas que l'on s'y attarde, car là où la série de Rockstar Games nous invite à un tas de divertissements annexes entre les missions, le titre de Reflections lui, ne propose quasiment rien. On se contente de tourner en rond, on s'ennuie et ce ne sont pas les quelques missions de pilotage disponibles qui vont venir changer la donne. Bref, avec la sortie imminente de Grand Theft Auto : San Andreas sur PC, le choix est vite fait.